Argenteuil_2023_09_01

A R T S

LA FORÊT, DE LA MUSIQUE ET SOPHIE avec la pianiste à moins d’un mètre d’elle. Klô Pelgag a même joué sa demande spéciale, une pièce qu’elle n’avait pas interprétée depuis un long moment. «Je la fais juste pour toi!», a gentiment exprimé l’autrice-compositrice-interprète. Sophie a vécu, comme les 200 personnes réunies jeudi soir dernier, et les 600 suivantes, vendredi, samedi et dimanche, dans un petit bled perdu au nord de Lachute, une expérience unique à travers laquelle les musiciens et les performances musicales prennent une place grandiose au cœur de la forêt laurentienne. Sophie était excitée comme une puce, elle est partie dans le dernier autobus qui ramène les convives à leur stationnement plus loin vers 23h. L’âme remplie. Live at Lost River

MYLÈNE DESCHAMPS mylene.deschamps@eap.on.ca

Sophie, c’est comme une groupie. Elle a découvert Klô Pelgag lors d’un des galas annuels de l’Adisq. Elle avait été éton- née; à la limite, elle avait ri. Pelgag est un personnage singulier. Mais Sophie a écouté son album. Puis elle est tombée en amour avec sa plume. C’est d’ailleurs un peu à ça que servent les galas. Lors du 3 e Festival de Lost River à Wen- tworth-Nord, Sophie a rencontré l’artiste qu’elle a elle-même imité lors du dernier spectacle Lip-Sync au profit du Carrefour jeunesse emploi. Elle s’est adressée directe- ment à elle presque en arrivant sur les lieux, sur le balcon de la première scène où jouait Esmerine. Avant la série de 4 concerts, elle aurait voulu trouver mieux à dire à son idole, mais elle était sous le choc. Puis, il y a eu ce concert, en plein champ,

Et si on se faisait un festival dans la forêt, avec des musiciens de grands talents, qu’on y servait de la nourriture végane sans

Klô Pelgag (en haut) et Sophie Parizeau. -photo courtoisie

déchet, qu’on se subventionnait avec le prix d’entrée et qu’on regroupait des bénévoles au milieu de nulle part pour nous épauler? Live at Lost River, c’est le rêve du chanteur Patrick Watson de créer un festival différent de ceux qui entassent les foules dans les grandes villes. Avec toute sa désinvolture et sa créativité, à l’image de la prestation qu’il a offerte, Watson a rassemblé pour une 3 e édition des artistes chevronnés. Il a fait déplacer des admirateurs d’Ottawa à Montréal. Une bière de la Brasserie Sir John à Lachute a même été brassée à l’effigie de l’événement. Ce n’est pas la pluie qui aurait empêché les parents d’Albert (3 ans) et Claire (10 mois) d’assister à l’événement en famille. Les Montréalais, qui ont acquis un chalet à Brownsburg-Chatham, avaient bien essayé de se procurer des billets l’an dernier, mais l’événement affichait complet. Cette fois-ci, ils ont eu des billets et c’est Patrick Watson, en chair et en os, qui leur a déniché une place pour la poussette, près des balles de foin qui servaient de siège. Bruno et Isabelle, un couple qui fête 40 ans de vie commune, sont partis de Wakefield, en Outaouais, pour assister aux concerts. Bruno en était au moins à sa 6 e prestation de Watson, l’ayant connu à la petite auberge «The Black Sheep» de leur municipalité. C’est donc en toute simplicité que les amateurs sont accueillis (quoi que l’installa- tion de 3 pianos droits à différents endroits sur le terrain ainsi que des éclairages de fou doivent demander quelque peu d’ouvrages à l’équipe). Ce «Fields of dreams» est un événement unique, et cela, malgré la possible pluie, mal- gré les dangers de se perdre sur le chemin du retour. Surtout pour cette proximité avec les artistes, la bienveillance des bénévoles et le grand respect du public.

Paule, de Brownsburg-Chatham, et Louis- Xavier, de Gore, (à gauche) faisaient partie des souriants et accueillants bénévoles de Live at Lost River. -photo Mylène Deschamps

Patrick Watson en synergie avec son piano à Wentworth-Nord. – photo Mylène Deschamps

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