Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 9 mai 2024 - 8 DH - N° 1151
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
«Les marchés réagissent de manière excessive à l’inflation US» Epargne et placements
Edmund Shing, Chief Investment Officer BNP Paribas Wealth Management
Soraya Mahfoud, directeur Banque Privée – BMCI
P. 10/11
Dans les filets de l'addiction PARIS EN LIGNE
● Immersion dans un monde où se jouent des émotions multiples : rêves fous, adrénaline addictive, fortunes éphémères et désillusions amères. P. 38 à 41
Mondial 2030
Investissement Les CRI au cœur de la transformation économique P. 20/21
Tourisme d’affaires Un joyau à polir pour rendre attractif le Maroc
Casablanca promet d’être au rendez-vous
Entretien avec Khalid Doumou, économiste et expert financier.
P. 26 à 29
P. 22 à 24
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 9 MAI 2024
SOMMAIRE
Editorial
Voyons voir : Palestine-Israël : La paix, une douce illusion Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde Ça se passe en Afrique 4 5 6 7 4 ACTUALITÉ
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L'UNIVERS DES TPME
Tamwilcom : Lancement d’«Innova Green» pour le financement des jeunes pousses
Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication
Réseau électrique : Un aspect négligé, mais essen- tiel DEVELOPPEMENT DURABLE
Trêve à Gaza
L Lueur d’espoir ténue
8 8 BOURSE & FINANCES
a situation à Gaza continue de s'aggraver, plon- geant la région dans un abîme de souffrance et de désolation. Mardi 7 mai, l'armée israélienne a mené d'intenses bombardements à Rafah, faisant de nombreux morts et blessés. Au total, selon le ministère de la Santé du Hamas, 34.789 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de cette guerre brutale entre Israël et le Hamas. Les blessés se comptent par milliers, marqués à jamais par les horreurs de la violence. Ces frappes ont exacerbé une situation déjà critique, susci- tant de fortes préoccupations internationales et des appels urgents à la désescalade. Et le bilan humain va forcément s’alourdir avec cette offensive menée à Rafah par l'armée israélienne, qui poursuit ses massacres et a transformé cette ville déjà éprouvée en un champ de ruines et de deuils. Les Nations unies ont souligné l'urgence de la situation, mettant en garde contre les conséquences humanitaires dévastatrices d'une offensive terrestre sur Rafah. La Chine, par le biais de son ministère des Affaires étran- gères, a exhorté Israël à mettre fin à ses attaques sur Rafah et à œuvrer pour éviter une crise humanitaire encore plus grave dans la région. Ces interventions soulignent l'impor- tance d'une action concertée de la part de la communauté internationale pour mettre un terme à la violence et trouver des solutions durables au conflit israélo-palestinien. Sauf que la communauté internationale semble inaudible et impuissante face à la détermination du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à vider Gaza des Gazaouis. Et personne ne peut lui faire entendre raison. Même pas son allié indéfectible, Joe Biden, le président américain. Seul espoir pour les Gazaouis : les pourparlers de trêve entamés mardi au Caire, qui doivent être soutenus par un engagement ferme de toutes les parties impliquées à respec- ter les droits fondamentaux des civils et à œuvrer en faveur d'une paix durable. Mercredi, pendant que Tsahal bombar- dait toujours Rafah, les discussions se poursuivaient avec des délégations du Hamas et d’Israël, ainsi que du Qatar et des Etats-Unis, pays qui, avec l’Egypte, assurent le rôle de médiateurs. Mais les divergences entre le Hamas et Israël sont telles qu’il est très difficile de parvenir à un accord de cessez-le-feu durable. Et pourtant, la trêve n'est pas seulement nécessaire, elle est vitale pour mettre fin à ce cycle de violence sans fin et sauver des vies. u
Point Bourse Hebdo : Vers un début de rotation sec- torielle de cash ? Projet de Loi de Finances 2025 : De nombreuses incertitudes pèsent sur la préparation du texte Entretiena avec Edmund Shing : Epargne et place- ments, «Les marchés réagissent de manière exces- sive à l’inflation US» Fintech : Les startups marocaines traînent les pieds Finance du futur : De nouveaux modèles pour une Afrique en mutation BTP : TGCC se positionne sur les projets structurants du Royaume Marché financier : Ciel dégagé pour les investisseurs au deuxième trimestre Bourse : La Semaine en chiffres
38 Paris en ligne : Dans les filets de l'addiction 38 SOCIÉTÉ
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16 17 ECONOMIE
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Conjoncture : Le chômage, un véritable boulet Entretien avec Rabia Allouli : Economie nationale, Comment interpréter les éloges du FMI ? Investissement : Les CRI au cœur de la transforma- tion économique Mondial 2030 : Casablanca promet d’être au ren- dez-vous Mobilité à Casablanca : Les camionneurs émettent des réserves sur les nouvelles dispositions Entretien avec Khalid Doumou : Tourisme d’af- faires, Un joyau à polir pour rendre attractive la destination Maroc Formation : Le Maroc et la France main dans la main Retards des permis de construire et d’habiter : La grogne des architectes de Casablanca Marchés de gros de fruits et légumes : Le Conseil de la concurrence pointe du doigt les failles R&D : Vers une transformation de l'économie grâce à l’innovation
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HIGH-TECH
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Cybersécurité : Quelle place pour le Maroc sur l'échiquier mondial ?
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• Directeur des rédactions & Développement : David William
• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai
• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine
• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
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JEUDI 9 MAI 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
VOYONS VOIR
Palestine-Israël
La paix, une douce illusion
la coopération islamique (OCI) à Banjul, en Gambie, va dans ce sens. Le Souverain, en tant que Président du Comité Al-Qods, sou- tient non seulement de façon indéfectible la cause palestinienne, mais incarne également le leadership régional dans la quête d'une solution pacifique à ce conflit. C’est pourquoi il souligne l'urgence d'une action concertée pour mettre fin à l'agression contre Gaza et promouvoir la paix dans la région, tout en exhortant «à la création des conditions favo- rables pour relancer un véritable processus de paix, débouchant sur la solution à deux États convenue au niveau international ». Et le Roi d’ajouter que «(…) le discours sur l’avenir de la bande de Gaza n’est cohérent que si cessent les hostilités et que si les souf- frances du peuple palestinien sont soulagées. En effet, la bande de Gaza fait partie inté- grante des territoires palestiniens unifiés et constitue donc une affaire palestinienne. Elle
se doit, de ce fait, selon la vision de la solution à deux Etats et conformément aux résolutions internationales pertinentes, de vivre dans la paix et de jouir de l’indépendance». Cependant, la voie vers la paix est entravée par l'intransigeance du Premier ministre israé- lien Benjamin Netanyahou. Son refus obstiné de considérer sérieusement une solution à deux États témoigne d'une volonté politique basée sur la répression plutôt que sur la «réconciliation» . Les conséquences de cette politique sont dévastatrices, avec une esca- lade des violences qui fait des milliers de morts et de blessés, principalement du côté palestinien. Les images déchirantes de civils innocents tués dans des attaques aveugles nourrissent la colère et tendent à ensevelir toute perspective de paix. D’autant qu’elles creusent les divisions politiques et les rivalités historiques entre Israéliens et Palestiniens. De plus, les intérêts géopolitiques régio- naux et internationaux, ainsi que les désac- cords persistants sur des questions telles que les frontières, les colonies et le statut de Jérusalem ajoutent une dimension complexe à la recherche d'une solution durable. D’où ce constat : la paix entre Israël et la Palestine reste un vœu pieu. ◆
L évolution du conflit israélo-palestinien, mar- quée par l'intensification des violences dans la bande de Gaza, soulève une fois de plus la nécessité impérieuse d'une solution durable. Au cœur de cette quête perpétuelle de paix, réside l’impératif de parvenir à une solution à deux États, une voie qui offre un espoir de stabilité et de prospérité pour les peuples israélien et palestinien. La création d'un État palestinien, avec Jérusalem-Est comme capi- tale, semble être la seule issue pour assurer la stabilité dans la région. Cette solution, longtemps prônée par la com- munauté internationale, demeure la voie la plus réaliste pour mettre fin à un conflit qui a trop duré. Par D. William ’
La voie vers la paix est entravée par l'intransigeance du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Le discours adressé samedi dernier par le Roi Mohammed VI aux participants à la 15 ème Conférence au sommet de l'Organisation de
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
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ÇA SE PASSE AU MAROC
Activité Royale
Le Roi Mohammed VI reçoit le ministre d’État saoudien
Financement de la protection sociale Nadia Fettah s’entretient avec le DG de l’OIT L e financement de la protection sociale a été au centre d'entretiens, mardi à Rabat, entre la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, et le Directeur général de l'Organisa- tion internationale du Travail (OIT), Gilbert Fossoun Houngbo, qui effectue une visite au Maroc. A l'is- sue de ces entretiens, Houngbo a salué les efforts déployés par le Maroc dans le domaine de la protection sociale, ainsi qu'en matière de mise en œuvre de l'État social. «Nous savons que les auto- rités marocaines mettent énormément l'accent sur l'Etat social et que les différents programmes sur la protection sociale reviennent chers au bud- get», a-t-il dit. Et d'ajouter que les discussions avec Fettah ont porté sur les dispositions que le ministère de l'Economie prend dans ce sens. Par ailleurs, le DG de l'OIT a mis l'accent sur l'adéqua- tion entre les politiques économiques, notamment celles visant à encourager l'entrepreneuriat des jeunes, et les politiques sociales pour trouver le juste équilibre. ■
L e Roi Mohammed VI a reçu, mardi au palais royal de Casablanca, le Prince Turki Ben Mohammed Ben Fahd Ben Abdelaziz Al Saoud, ministre d’Etat saoudien, membre du Conseil des ministres, émissaire du Roi Salmane Ben Abdelaziz Al Saoud, Souverain du Royaume d’Arabie Saoudite, porteur d’un message du serviteur des Lieux Saints de l’Islam à son frère le Roi. L’audience que le Roi Mohammed VI a accordée à l’émissaire du Souverain saoudien s’ins- crit dans la tradition de concertation entre les deux pays au sujet des questions bilatérales et régionales. Au cours de cette audience, le Roi a réitéré sa grande fierté des liens de fra- ternité sincère et d’estime mutuelle liant les deux Souverains et les deux familles royales, ainsi que des relations solides entre les deux pays, basées sur la coopération constructive et la solidarité agissante. ■
Aéronautique
Une nouvelle unité de 11 millions d’euros à Midpart U n accord de partenariat a été signé, lundi à Nouaceur, entre la plateforme industrielle intégrée Midparc et le groupe suédois, Trelleborg, dans le cadre de l'installation de sa nouvelle unité industrielle à MidParc, spécialisée dans la fabrication de systèmes d'étanchéité pour le secteur aéronautique. Nécessitant un investissement de 11 millions d'euros, ce nouveau projet, objet de l'accord paraphé par le président de Midparc, Hamid Benbrahim El Andaloussi, et le président de l'unité commerciale de Trelleborg Aerospace, Grodon Roper, en présence du ministre de l'Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, sera établi sur une superficie de 7.800 m², dont 5.100 m² de bâtiment, et permettra de créer entre 150 et 200 emplois directs. ■
Education nationale
Benmoussa dresse le bilan du nouveau statut des fonctionnaires
L e ministre de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, a présenté, mardi à la Chambre des conseil- lers, les mesures relatives à la mise en œuvre du nouveau statut des fonctionnaires du secteur de l'Éducation nationale. Selon lui, son département planche sur 19 projets
de textes réglementaires portant principalement sur d'autres aspects de la gestion du parcours professionnel des fonctionnaires du ministère, de la formation et de la vie scolaire. Le responsable gouvernemental a, par ailleurs, insisté sur la mise en œuvre des autres résultats des accords des 10 et 26 décembre 2023, notamment à
travers une série de mesures telles que l'organisa- tion des mouvements de mobilité, en tenant compte de l'ancienneté considérée accordée aux adminis- trateurs éducatifs diplômés des centres régionaux de formation «promotion 2022», fixée à une année. Et ce, pour le mouvement de mobilité des cadres de l'administration éducative pour l'année 2024. ■
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ÇA SE PASSE EN AFRIQUE
Côte d'Ivoire
7,5 millions de personnes en «insécurité alimentaire sévère» Burkina Faso, Mali, Niger
Découverte du plus grand gisement aurifère du pays
Afrique du Sud
Les compagnies publiques perdent des milliards à cause de la corruption L es compagnies publiques sud-afri- caines ont perdu des milliards de rands durant les cinq dernières années à cause de la corruption, ce qui a nécessité l'intervention de l'État pour les maintenir à flot, selon le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan. «Toutes les entreprises d'État ont été affec- tées par les effets de la capture de l'État », a déclaré Gordhan en réponse à une question écrite au Parlement sur les pertes subies par les six principales entités publiques depuis l’installation de l’actuel gouvernement en 2019. En Afrique du Sud, la « capture de l’État » est un phénomène qui renvoie aux vastes détournements de fonds et de fraude opé- rés par des dirigeants politiques et des hommes d’affaires durant les deux mandats de l’ancien président Jacob Zuma. ■
A u Burkina Faso, au Mali et au Niger, pays dirigés par des juntes et minés par les violences des groupes jihadistes, 7,5 millions de per- sonnes connaissent une « insécurité alimentaire sévère », a alerté lundi l'ONG américaine de défense des droits humains, International Rescue Committee (IRC). « L'ampleur de l'insécurité alimentaire sévère et de la malnutrition qui y est liée, continue de s'intensifier dans la région. Au Sahel central seul (Burkina Faso, Mali et Niger), 7,5 millions de personnes sont affectées, une augmentation par rapport à 5,4 millions de l'année dernière », écrit l'IRC. Environ 70 millions de personnes vivent dans ces trois pays. Le phénomène pourrait s'y aggraver, ainsi qu'au Cameroun, au Tchad et au Nigeria, entre les récoltes, de juin à août. ■
U n gisement aurifère a été découvert dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, constituant le plus grand du pays à ce jour, a annoncé le pré- sident du groupe minier canadien Montage Gold. Le président du groupe canadien, Martino de Ciccio, a rencontré le chef de l'Etat Alassane Ouattara à Abidjan, pour lui faire part de « la découverte d'un impor- tant gisement aurifère de classe mondiale dans les départements de Kani et Dianra », situés dans le district du Woroba. « Les ressources miné- rales de ce gisement, la plus grande mine dans le pays à ce jour, sont évaluées, selon Martino de Ciccio, à 5 millions d'onces, soit 155,5 tonnes d'or avec une teneur moyenne de 0,72g/t », ajoute la présidence. La capacité annuelle de traitement de l'usine de ce gisement nommé « projet Koné » sera « de 11 millions de tonnes de minerai », selon de Ciccio. ■
La croissance économique pour 2024 projetée à 7,1% Sénégal
Angola
Le PIB en légère hausse de 0,9% en 2023
L e produit intérieur brut (PIB) de l'Ango- la a légèrement augmenté de 0,9% en 2023 contre 3% l'année précédente, affecté par la dévaluation de la monnaie et la hausse de l'inflation, a indiqué la Banque nationale d'Angola (BNA). « La croissance de l’économie a été égale- ment impactée par le ralentissement consta- té dans le secteur pétrolier, qui a enregistré une baisse de 2,4% en glissement annuel », a souligné la BNA dans son dernier Rapport annuel sur les comptes du pays. Notant que l'industrie de l'extraction et du raffinage du pétrole a contribué le plus au PIB du pays avec 28,2%, elle a signalé que le déclin du secteur pétrolier en 2023 est attribué à la diminution de la production dans les champs d’exploitation. ■
L e Fonds monétaire international (FMI) a abaissé sa prévision de crois- sance 2024 au Sénégal à 7,1%, en raison de l'incertitude liée à la présidentielle de mars et d'un retard dans la production de gaz, a-t-il annoncé à l'issue d'une mission à Dakar. « La croissance économique pour 2024 est maintenant projetée à 7,1% contre 8,3% auparavant, reflétant une activité économique impactée au premier trimestre par le contexte électoral et un démarrage retardé de la production de gaz jusqu'en décembre 2024 », dit le Fonds dans un commu- niqué, citant Edward Gemayel. La mise en exploitation des gisements de gaz offshore partagés avec la Mauritanie et développés par le britannique BP avec l'américain Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures (SMH) et Petrosen, ini- tialement prévue fin 2023, est désormais attendue cette année. ■
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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE
USA
La Banque centrale révisera ses prévisions de croissance pour 2024 Espagne
L'économie américaine a créé 175.000 emplois en avril
L’ économie américaine a créé 175.000 emplois en avril contre 315.000 le mois d'avant, a indiqué le dépar- tement du Travail, ajoutant que le taux de chômage a augmenté pour atteindre 3,9%. Le rapport
L e gouverneur de la Banque d'Espagne, Pablo Hernández de Cos, a annoncé que l'institu- tion révisera à la hausse ses prévisions de croissance de l'économie espagnole pour 2024 lors de la prochaine actualisation des prévisions, qui aura lieu à la mi-juin, de sorte que la croissance du
OCDE Les taux ont été ainsi maintenus inchangés à leur plus haut niveau depuis 23 ans pour la sixième réunion consécutive, alors que l'inflation demeure tenace aux Etats-Unis. ■ L’ inflation en glissement annuel dans la zone OCDE, mesurée par L’inflation globale de la zone stable à 5,8% en mars sur l'emploi, qui reflète une modération de la demande de travailleurs, a montré que le salaire horaire moyen a augmenté de 0,2% par rapport à mars et de 3,9% par rapport à il y a un an, soit le rythme de croissance le plus lent depuis juin 2021. Les chiffres sur l'emploi interviennent quelques jours après que la Réserve fédérale (FED) a annoncé le maintien de ses taux inchangés dans une fourchette de 5,25 à 5,5%. l’indice des prix à la consommation (IPC), a été globalement stable, à 5.8%, en mars 2024, après 5.7% en février, indique lundi, l’Organisation de coopération et de développement économiques. L’inflation globale a baissé dans 19 pays de l’OCDE, la plus forte baisse mensuelle ayant été enregistrée en République slovaque. L’inflation globale la plus élevée a été observée en Turquie (supérieure à 60%), tandis qu’elle a été inférieure à 2.0% dans sept pays de l’OCDE. En mars 2024, l’inflation de l’énergie dans la zone OCDE a été positive pour la première fois depuis avril 2023, à 0.6%, augmentant dans 28 pays de l’OCDE, tout en restant négative dans 12 de ces pays où les prix ont diminué plus lentement, et parmi lesquels se trouvent le Royaume- Uni, l’Italie et les États-Unis. ■
produit intérieur brut (PIB) sera supérieure à 1,9%. Le gouverneur a rappelé, devant la Commission de l'économie, du commerce et de la transformation numérique du Congrès des députés, que les dernières projections de la Banque d'Espagne, publiées en mars, prévoyaient un taux de croissance du PIB de 1,9% en 2024 et 2025 et de 1,7% en 2026, supérieur à la croissance potentielle. ■
Voitures électriques
L e gouvernement français s'est accordé avec l'industrie automobile pour viser 800.000 ventes de voitures élec- triques dès 2027, dans le cadre d'un contrat de filière. Cet objectif revient presque à multiplier par trois les ventes en quatre ans et atteindre 45% de parts de marché. Il s'est vendu près de 300.000 voitures électriques en 2023. Il s'agit de pré- parer le virage européen de 2035 vers des ventes de voitures neuves 100% électriques. Le gouvernement et la filière auto- mobile français réaffirment leur confiance dans cette transition énergétique, alors que le marché des voitures électriques a ralenti sa croissance en Europe début 2024. « Nous maintien- drons cette politique, confirmant les choix stratégiques qui ont été faits, et répondrons aux difficultés qui peuvent se poser ici ou là, sans varier de cap », a souligné le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. ■ La France vise 800.000 ventes dès 2027
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BOURSE & FINANCES
Point Bourse Hebdo Vers un début de rotation sectorielle de cash ?
Evolution de l'indice Masi depuis début mai 2023
Après avoir profité de la forte hausse des valeurs immobilières, les investisseurs cherchent désormais à diversifier leurs portefeuilles avec les grosses cylindrées.
A Par Y . Seddik
près un mois d'avril marqué par une envolée des valeurs immobi- lières et du BTP, un début de rota- tion sectorielle semble s'amorcer sur le marché casablancais, en faveur des valeurs à forte capitali- sation. Cette semaine, ces «large- caps» ont pris le relais, tandis que l'indice immobilier a accusé une baisse notable de 6,34%, facilité par des prises de bénéfices. Parmi les secteurs en forme, on peut citer les assurances (+4,5%) et les banques (+0,7%). Le titre AtlantaSanad s'est particuliè- rement distingué avec une per- formance hebdomadaire remar- quable de 7,82%. Le secteur de l'électricité a également brillé, avec une hausse de plus de 6% portée par la performance excep- tionnelle de Taqa Morocco, qui titille de nouveaux sommets his- toriques à 1.381 DH. Si cette rotation sectorielle ne remet pas en cause la perfor- mance solide du Masi sur l'an- née (avec une hausse de 10,84% depuis le 1 er janvier et même près
de 30% sur les 12 derniers mois), elle pourrait toutefois marquer une pause dans la domination des valeurs immobilières. Il est possible que les investis- seurs, après avoir profité de la forte hausse des valeurs immo- bilières, cherchent désormais à diversifier leurs portefeuilles en se tournant vers des valeurs plus défensives et moins cycliques, comme les assurances et les banques. Toutefois, il est encore trop tôt pour affirmer que cette tendance se confirmera dans les semaines à venir. En termes de flux, les tendances demeurent inchangées avec les valeurs immobilières qui arrivent en tête, à l'image de RDS et Addoha avec des volumes res- pectifs de 88 et 81 MDH. Par ailleurs, le rebond d'inflation en avril dernier (+0,9%) n'a pas véritablement inquiété les inves- tisseurs, puisqu'il se maintient toujours sous l'objectif de 2% voulu par la Banque centrale. Maintenant que la page des résul-
TOP Performances
FLOP Performances
Stroc Industries Addoha Ennakl Automobiles
-10,26%
+7,62% +7,10%
S.M Monétique AtlantaSanad Promopharm
-9,61%
-6,22%
+6,05%
tats 2023 est définitivement tour- née avec la publication des états de synthèse et des RFA, les inves- tisseurs attendent avec impatience les premiers indicateurs d'activité des entreprises cotées au terme du premier trimestre de l'année. Marché obligataire : l’accalmie des taux se poursuit Tenant compte de l’offre maîtrisée de l’argentier de l’État durant cette 1 ère séance d’adjudication du mois
de mai, l’accalmie sur le mar- ché obligataire se poursuit. De légères variations ont été obser- vées sur le marché secondaire allant de -2 pbs à +1 pb. Dans l’attente de la publication de ses besoins durant le mois de mai, l’argentier de l’État souscrit au cours de cette séance MLT un montant de 2,6 Mds de DH face à une demande de 3,6 Mds de DH. Il s’agit d’un taux de satisfaction de 72%. ◆
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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 9 MAI 2024
BOURSE & FINANCES
par plusieurs incertitudes qui peuvent à leur tour peser sur l’économie nationale. Les ten- sions géostratégiques, notam- ment les guerres en Ukraine et Gaza, présentent des risques majeurs pour la stabilité des cours du pétrole et de certains produits alimentaires comme le blé. Le Maroc dépend largement des importations pour satisfaire ses besoins. Les principaux par- tenaires du Royaume, particuliè- rement l’Europe, n’affichent pas d’indicateurs assez favorables. Cela risque d’avoir un effet sur les échanges entre les deux par- ties» . Par ailleurs, le PLF 2025 serait confronté à différentes équa- tions, comme la hausse des salaires décidée récemment dans le cadre du dialogue social. La question qui se pose actuelle- ment : comment le gouvernement va-t-il financer ces nouvelles charges, sachant qu’il est sous pression pour supporter d’autres fardeaux budgétivores comme l‘assurance maladie obligatoire (AMO), les retraites, les chantiers structurants lancés ou ceux envi- sagés en prévision de la Coupe du monde 2030 ? «De nouvelles dispositions fis- cales peuvent entrer en vigueur soit à travers la hausse des taux, l’institution de nouveaux impôts ou l’élargissement de l’assiette fiscale. Autrement, il y a risque d’aggraver le déficit budgétaire qui évolue depuis un certain temps dans une tendance bais- sière, passant de 7,6% à 4,4%. Les prévisions tablent sur un taux de 4% en 2024 et 3,5% en 2025. Les engagements sociaux ont un coût qu’il faut supporter sur le long terme. Pour atténuer les effets de la sécheresse, des fonds importants seront mobili- sés pour soutenir les agriculteurs et poursuivre le programme de construction des stations de des- salement d’eau de mer» , indique Amrani. Dans ces conditions, le gouver- nement serait contraint de faire des arbitrages parfois doulou- reux pour assurer l’équilibre de son budget. ◆
Les risques liés à la conjoncture internationale et la sécheresse toujours omniprésents. Le gouvernement contraint de supporter de nouveaux engagements budgétivores. De nombreuses incertitudes pèsent sur la préparation du texte Par C. Jaidani L Projet de Loi de Finances 2025
doit exposer avant le 31 juillet le cadre général de préparation du projet. Il faut dire que le PLF 2025 sera établi dans un contexte particu- lier. Le pays est toujours sous l’effet d’une vague de sécheresse sévère. La campagne agricole 2023/2024 ne devrait pas dépas- ser les 25 millions de quintaux. Ce niveau est déterminant pour fixer le taux de croissance pour l’année en cours et avoir des effets tangibles sur celui de 2025. «Le Maroc est sous l’effet de nombreuses contraintes conjonc- turelles qui impactent son écono- mie. Il devrait réaliser en 2024 et 2025 un taux de croissance moyen aux alentours de 3%. La
e processus de préparation du projet de Loi de Finances 2025 est en cours. Dès le mois de mars, le chef du gouvernement a émis une circulaire dans laquelle il a invité les ordonnateurs à fixer les propositions budgétaires triennales, avec ce que cela implique comme indicateurs et performances. Ces propositions ont été trans- mises par les départements ministériels, lors de la première quinzaine du mois d’avril, au ministère des Finances. Les mêmes propositions doivent être examinées avant le 15 mai en commissions de programmation et de performance dudit dépar- tement. Le ministre des Finances
sécheresse pèse toujours lour- dement, causant une perte de 181.000 postes d’emploi au cours des deux dernières années, parti- culièrement dans le monde rural, au moment où le gouvernement s’est engagé à créer 550.000 postes à l’horizon 2026. Le taux de chômage grimpe à 13%, un record. Le taux de faillite des entreprises culmine à 15% et celui d’endettement public par rapport au PIB dépasse 80%, se situant à un niveau supérieur à celui des pays émergents», explique Mohamed Amrani, pro- fesseur d’économie à l’université Hassan II de Casablanca. Et de poursuivre que «la conjonc- ture internationale est marquée
En prévision de la Coupe du monde 2030, le Maroc s’est engagé dans de nombreux pro- jets nécessitant des enveloppes budgétaires très importantes.
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JEUDI 9 MAI 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
jusqu’en septembre avant de réduire son taux des fonds fédéraux. Nous ne prévoyons qu’une seule baisse des taux de la FED cette année, 4 réductions de taux supplémentaires en 2025 et peut-être plus en 2026. De manière générale, nous nous attendons à ce que de plus en plus de Banques centrales dans le monde réduisent leurs taux d’intérêt cette année et l’année prochaine, tandis que la flambée d’inflation due à la pandémie de COVID-19 et au conflit en Ukraine continue de s’estomper, et dans la mesure où les taux d’in- térêt élevés actuels ont pour effet de ralentir la demande économique globale. F.N.H. : Vous évoquez dans votre présentation un nouveau Bull Market sur les matières premières. Pourquoi ? E. Sh. : Le monde a sous-inves- ti dans la nouvelle production de matières premières (énergie, métaux, agriculture) depuis 2015 en raison de la faiblesse des prix de ces dernières et de la consolidation rapide des industries énergétiques, minières et alimentaires à l’échelle mondiale. Mais il existe un dicton auquel je souscris : «Le remède aux prix bas, ce sont les prix bas». Plus les prix des produits de base resteront bas, plus les entreprises productrices de ces mêmes pro- duits sous-investiront dans de nou- velles capacités, voire fermeront même temporairement ou définiti- vement la production existante. Ceci entraîne finalement une baisse de l’offre jusqu’à ce qu’elle soit égale, puis inférieure à la demande, ce qui conduit finalement à une hausse des prix des produits de base. Selon nous, la combinaison de quatre facteurs aujourd’hui est à l’origine d’un nouveau marché haussier : • Sous-investissement dans la nou- velle production de matières pre- mières (par exemple les puits de pétrole et de gaz, les mines); • Consolidation des principaux sec- teurs producteurs de matières pre- mières comme les grandes sociétés pétrolières, gazières, minières, d’en- grais et agricoles qui ont fusionné ou acheté d’autres producteurs de matières premières, en se concen- trant ensuite uniquement sur la pro-
Edmund Shing, Chief Investment Officer BNP Paribas Wealth Management, et Soraya Mahfoud, directeur Banque Privée – BMCI, nous offrent dans cet entretien un tour d’horizon de l’actualité des marchés financiers et du comportement des différentes classes d’actifs. «Les marchés réagissent de manière excessive à l’inflation US» Epargne et placements
Propos recueillis par A. Hlimi
ce que les taux d’intérêt élevés et l’atténuation des pressions structu- relles sur l’offre permettent à l’infla- tion américaine de baisser d’ici la fin de cette année, parallèlement à un ralentissement de la consomma- tion des ménages à mesure que la demande d’emploi diminue. Plusieurs composantes de l’inflation américaine devraient ralentir dans les mois à venir : les loyers liés au logement, l’assurance automo- bile, l’inflation des services liée à la
croissance des salaires, qui devrait baisser à mesure que le chômage commence à augmenter. Cependant, il est trop tôt pour dire que le sujet de l’inflation américaine «plus élevée pour plus longtemps» est définitivement derrière nous, car une présidence Trump à partir de 2025 pourrait voir des droits de douane plus élevés sur les impor- tations et de nouvelles réductions d’impôts, ce qui pourrait stimuler à nouveau l’inflation. F.N.H. : Quelles sont vos anticipations de la politique monétaire de la FED et de la BCE ? Des pivots sont-ils pos- sibles cette année ? E. Sh. : Oui, nous nous attendons à ce que la Réserve fédérale amé- ricaine et la Banque centrale euro- péenne commencent à réduire leurs taux d’intérêt de référence cette année. La BCE devrait commencer à baisser ses taux directeurs en juin, la croissance économique dans la zone Euro étant déjà très faible (les ménages ont tendance à épar- gner plus qu’à dépenser à l’heure actuelle). L’inflation en Europe se rapproche relativement rapidement de l’objectif de 2% de la BCE. Nous nous attendons à ce que cette der- nière procède à trois baisses de taux cette année (à 3,25% d’ici la fin de 2024), et davantage en 2025. Aux États-Unis, compte tenu de la demande robuste des consomma- teurs et de la nécessité de voir l’infla- tion chuter vers 2%, la FED attendra
Finances News Hebdo : Certains économistes évoquent une spirale plus longue que prévue de l'infla- tion US. Pensez-vous que ce sera le cas ou bien le sujet est définitivement dépassé ? Edmund Shing : Je crois que les marchés financiers sont en train de réagir de manière excessive à trois mois de données sur l’inflation américaine plus élevées que prévu. En général, nous nous attendons à
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duction la moins coûteuse et donc la plus rentable; • Faiblesse des stocks mondiaux de matières premières clés comme le cuivre, l’argent, l’étain et le pétrole qui sont tombés à leur plus bas niveau depuis plusieurs années; • Demande accrue en lien avec la transition énergétique et les objec- tifs de «zéro carbone» net, ce qui implique une croissance énorme des énergies renouvelables et des infras- tructures de transmission de l’éner- gie. Cela entraîne des dépenses initiales considérables dans des produits clés tels que l’acier et le béton pour l’installation d’éoliennes, par exemple. Le cuivre est en forte demande pour l’électrification de l’économie mondiale, en particulier pour les véhicules électriques (qui consomment 4 fois plus de cuivre qu’un véhicule essence/ diesel conventionnel) et pour l’expansion et la modernisation des réseaux de transport d’électricité. F.N.H. : Dans le contexte actuel, quelles classes d'actifs conseillez-vous de surpondérer dans les porte- feuilles ? E. Sh. & Soraya Mahfoud : Nous privilégions les catégories d’actifs suivantes : • Les actions : la liquidité mondiale abondante, la croissance positive des bénéfices, l’impact favorable des rachats d’actions sur les béné- fices et la baisse des taux d’inté- rêt à long terme sont des facteurs porteurs pour les actions. À l’heure actuelle, nous préférons les sec- teurs plus sensibles sur le plan éco- nomique, notamment les secteurs des services financiers, des produits de base et des biens et services industriels. Nous avons par ailleurs un biais pour les marchés boursiers en dehors des États-Unis qui ont des valorisations plus attractives, comme la zone Euro, le Royaume- Uni, le Japon et l’Amérique latine. Nous favorisons également les actions exposées à certains thèmes d’investissement à long terme, tels que l’eau potable. • Les métaux précieux, y compris l’or et l’argent. L’or physique reste pour nous un actif clé de diversifi- cation et une bonne source de pro-
tection des portefeuilles des clients contre les risques d’incertitude géo- politique et de volatilité des mar- chés. Nous apprécions également l’argent pour sa valeur en tant que métal monétaire comme l’or, mais aussi en tant que composant clé des panneaux solaires et de l’industrie électronique. • Les métaux industriels sont essen- tiels à la transition énergétique, notamment le cuivre. La croissance de la demande de cuivre devrait être forte dans les années à venir, tandis qu’aucune nouvelle mine de cuivre n’augmentera l’offre mondiale de manière significative. Tout cela sug- gère un prix plus élevé pour le cuivre à long terme. Nous conseillons donc un investissement dans le cuivre et dans les producteurs de cuivre. • Certaines obligations, dont les obligations souveraines émergentes qui offrent un rendement attractif, notamment par rapport aux obliga- tions d’entreprises américaines à haut rendement. F.N.H. : Quelles solutions de placement sont proposées par BNPP pour profiter au mieux du contexte actuel du marché ? S. M. : A la BMCI Banque Privée, notre démarche ne se limite pas à un simple placement de produits, elle repose plutôt sur la construction d'une stratégie de placement per- sonnalisée qui correspond au pro- fil d’investisseur de nos clients, à leurs objectifs et à leur tolérance au risque. Nous préconisons généralement de construire cette stratégie autour d’un socle sécuritaire, dont la propor- tion va dépendre de l’appétence au risque du client, et qui va être consti- tué : • de produits de taux classiques (DAT, CD, ou OPCVM peu risqués); • et d’une poche d’assurance épargne pour le volet prévoyance, et aussi pour les nombreux avantages offerts dans le cadre de la planifica- tion patrimoniale. A ce socle, viennent s’ajouter des satellites, composés d’actifs géné- ralement plus risqués, qui viennent apporter de la diversification. Ils vont permettre de dynamiser la perfor- mance globale du portefeuille sur
ce type de produits sur des thé- matiques très variées, mais si nous devions en retenir quelques-unes à mettre en avant, en lien avec la Stratégie de BNP Paribas Wealth Management, ce serait celles autour de l’or jaune et de l’or bleu. D’abord l’or jaune, valeur refuge de référence. L'intérêt est tant conjonc- turel, avec des perspectives qui restent haussières à moyen terme, que structurel, puisque l'or pos- sède des vertus de diversification et de décorrélation par rapport aux classes d'actifs traditionnelles. Puis l’or «bleu», en lien avec le stress hydrique. La demande croissante en eau offre de nombreuses pers- pectives d’investissement. Et nous pourrions structurer un produit sur cette thématique en choisissant de prendre position sur l’indice BNPP Global Water qui investit dans des entreprises internationales directe- ment impliquées dans la filière de l’eau. Notre force est de pouvoir capitaliser sur notre adossement au Groupe BNP Paribas et sur l’accès à toutes ses expertises, pour proposer à la clientèle Banque Privée des solu- tions d’investissement sur des mar- chés et des thématiques très variés, à partir de placements au Maroc. ◆
l’horizon d’investissement. Nous pouvons y retrouver une poche d’actions en titres vifs ainsi que des OPCVM action, diversifié ou sur des thématiques particulières, pour apporter une diversification locale. Nous recommandons ensuite d’in- troduire une diversification interna- tionale supplémentaire à travers des positions sur de nouvelles classes d’actifs et zones géographiques en optant pour les certificats de dépôts structurés. En accord avec la réglementation marocaine, ces produits permettent de s’exposer, à partir du Maroc et de comptes en dirhams, à tout type de sous-jacent à l’international (indices boursiers, paniers d’actions, paniers de devises, matières premières comme l’or, l’argent…). Ils présentent deux avantages : la recherche de performance et la garantie du capital à l’échéance. Ils ont également la particularité d’offrir des solutions permettant de tirer profit de toutes les configurations de marché (haussier, baissier, stable ou volatil) et d’implémenter ainsi les recommandations de la Stratégie de BNP Paribas Wealth Management.
F.N.H. : Des exemples précis ? S. M. : Il est possible de structurer
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ainsi la créativité. Parallèlement, il évoque le rôle décisif des capital-risqueurs locaux qui, malgré un contexte peu favo- rable, doivent dynamiser l'écosys- tème en s'engageant davantage. «À l'étranger, certaines startups parviennent à lever d'importantes sommes d'argent simplement sur la base d'un pitch prometteur. En comparaison, les 17 millions de dollars investis au Maroc semblent dérisoires, même dans un environ- nement économique difficile. Un engagement financier plus auda- cieux de la part des investisseurs locaux est crucial pour catalyser le secteur fintech et stimuler une croissance comparable à celle observée dans d'autres régions», explique Gadrim.
En 2023, sur les 2,9 milliards de dollars levés par les startups du continent, le Maroc n'a capté que 17 millions de dollars, soit à peine 0,4%.
Un engagement financier plus audacieux de la part des investisseurs locaux est crucial pour catalyser le secteur fintech et stimuler une croissance comparable à celle observée dans d'autres régions. Les startups marocaines traînent les pieds Par D. M. D Fintech
Besoin d'Implication de tous les acteurs
Pour favoriser la croissance des startups marocaines, une impli- cation accrue du secteur public dans l'octroi de marchés aux entreprises locales est nécessaire. Actuellement, le secteur public marocain achète peu de services auprès des startups, ce qui limite leur potentiel de croissance et leur capacité à exporter leurs technolo- gies. « La collaboration étroite entre tous les acteurs, startups, établis- sements éducatifs, régulateurs et investisseurs est indispensable. En renforçant ces interactions, le Maroc peut non seulement revitali- ser son secteur fintech, mais aussi se positionner comme un leader régional et international dans ce domaine» , confirme le co-fonda- teur d’Atela. Malgré ces défis, le Maroc montre des signes d'amélioration. Des entités privées et institutionnelles ont lancé plusieurs initiatives de financement ces dernières années, telles que UM6P Ventures, le Fonds Innov Invest de Tamwilcom et le Fonds Mohammed VI pour l'inves- tissement (FM6I). Ces initiatives, combinées à la croissance du nombre de fonds de capital-risque dans le pays, devraient permettre au Maroc de franchir de nouveaux paliers dans le financement des startups au cours des prochaines années. ◆
ans le paysage dynamique des star- tups africaines, les jeunes entre- prises marocaines se distinguent par leur ingéniosité et leur volonté d'innover, mais elles peinent à riva- liser en termes d'investissements avec leurs homologues nigérianes, égyptiennes, kenyanes ou sud-afri- caines. En 2023, sur les 2,9 milliards de dollars levés par les startups du continent, le Maroc n'a capté que 17 millions de dollars, soit à peine 0,4% de ce montant, selon les don- nées de la plateforme Africa The Big Deal. À la question de savoir pourquoi le Maroc, bien que doté d’une solide économie et d’un système financier bien établi, ne parvient pas à se positionner sur cette niche de la fintech, Sofiane Gadrim, directeur des nouvelles technologies (CTO) et co-fondateur d’Atela, statue sur certains obstacles, tout en restant optimiste. Pour lui, le manque de compétences spécialisées reste un
obstacle significatif pour le déve- loppement des fintech au Maroc. Ce domaine, exigeant une exper- tise pointue en technologie et finance, est actuellement soutenu par un effort conjoint des institu- tions éducatives et des structures d'accompagnement. Au delà des salles de classe, le Maroc bénéficie d'un réseau d'incubateurs dyna- miques. Ces plateformes offrent du mentorat, des formations pratiques et des opportunités de mise en réseau, bien que leur coordination laisse parfois à désirer, entraînant des redondances et un manque d'alignement stratégique entre les différentes initiatives. Gadrim reste tout de même optimiste, dans la mesure où des programmes aca- démiques sont en cours d’adapta- tion pour mieux refléter les besoins du marché avec des technologies émergentes telles que la block- chain, l’intelligence artificielle et la cybersécurité.
Secteur bancaire rigide et réglementation contraignante Un autre obstacle est la rigidité de la réglementation. Cette rigidité entrave l'innovation et décourage les investissements, contrairement au pays susmentionnés, où les fintech ont pu prospérer en raison d'un écosystème bancaire plus souple. Notre source affirme qu’en 2022, Bank Al-Maghrib a pris une mesure prometteuse en lançant des «sand- boxes réglementaires». Une initia- tive accueillie avec enthousiasme comme un progrès significatif pour le secteur fintech marocain. Cependant, deux ans plus tard, les détails concrets de son impact et les retours d'expérience manquent, laissant un besoin de transparence sur les résultats de ces expérimen- tations. Sachant que ces espaces permettent aux startups de tester des innovations dans un cadre réglementaire assoupli, favorisant
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