FNH N° 1151 (1)

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 9 MAI 2024

ECONOMIE

à l’ensemble de la filière» , alerte l’institution.

tation de toute la filière. La combi- naison de la faible prédictibilité de l’offre et de la demande, de l’auto- régulation complexe des marchés et du manque de traçabilité des produits est de nature à créer un environnement difficile pour les acteurs de la filière des fruits et légumes» , insiste la même source. La formule du Conseil Afin de pallier ces multiples dys- fonctionnements, le Conseil de la concurrence appelle notamment à la révision du cadre juridique régissant l’ensemble des maillons de la chaîne, à la lutte contre les pertes et le gaspillage, ainsi qu’au renforcement de la traçabilité des produits par le recours à des solu- tions intelligentes. Il est également question de renforcer les normes et standards de qualité, de pro- mouvoir la contractualisation des transactions entre les différents maillons de la chaîne et de mettre en place un système d’informa- tion intégré et un système de veille stratégique pour le suivi et l’analyse du marché des fruits et légumes. Pour ce qui est du stade de la production, l’institution recom- mande, entre autres, d’encoura- ger le regroupement des produc- teurs, d'impulser la transformation digitale dans le secteur agricole «Agritech» et d’étoffer l’offre ban- caire et assurantielle au profit des agriculteurs. Aussi, le Conseil pré- conise la réforme des espaces de commercialisation, la promotion des circuits courts et la digitalisa- tion des circuits de commerciali- sation. ◆

Vétusté des infrastructures Le Conseil de la concurrence a également mis en lumière la vétusté des infrastructures des marchés de gros, ainsi que le manque de contrôle phytosa- nitaire. Dans ce sens, l’institu- tion dirigée par Ahmed Rahhou a souligné que «les déficits de normalisation» constatés au sein des marchés de gros persistent malgré les diverses initiatives entreprises pour moderniser leurs infrastructures et leurs processus de fonctionnement. Et de préciser que les acteurs du marché s’ac- cordent sur le constat que «les espaces actuels ne répondent pas aux exigences économiques, sani- taires et urbanistiques contempo- raines », en raison notamment de l’augmentation de l’offre et de la demande dans la métropole. Aussi, le Conseil a mis en évi- dence un manque de traçabilité des produits, depuis l’agriculteur- producteur jusqu’au consomma- teur final, ce qui, selon l’institution, pose des défis supplémentaires en matière de contrôle sanitaire. «Sans une traçabilité adéquate, il est difficile de garantir la qualité et la sécurité des produits, ce qui peut entraîner des risques pour la santé publique et nuire à la répu-

 Les dysfonctionnements entravent l’intégration du secteur agricole d’amont en aval et allongent les circuits de commercialisation des fruits et légumes.

Manque de fluidité des circuits de commercialisation Par ailleurs, le rapport signale que les résultats de l’analyse concurrentielle font état d’une «mauvaise articulation» entre les marchés de gros et les bas- sins de production d’un côté, et les bassins de consommation de l’autre. Et de préciser que cette désynchronisation entrave la circulation fluide des produits entre les différentes étapes de la chaîne d’approvisionnement, ce qui peut entraîner des retards, des pertes de qualité et une aug- mentation des coûts. En outre, le Conseil relève que le développement des circuits parallèles et informels constitue un défi supplémentaire. «Souvent caractérisés par une concurrence déloyale et des pratiques com- merciales douteuses, ces circuits sapent la crédibilité et l’efficacité des circuits formels, ce qui nuit

cadre juridique demeure incom- plet et peu clair. S’agissant des marchés de gros de fruits et légumes, il convient de noter l’ab- sence d’un cadre juridique spé- cifique les régissant. Seuls des aspects parcellaires relatifs à leur création et à leur gestion figurent dans des dispositions de lois disparates, dont certaines sont datées. Il s’agit notamment de la loi relative à l’attribution des charges de mandataires datant du 7 février 1962. Ce texte régit l’exploitation desdits marchés à travers des agréments octroyés gratuitement par l’Etat à des man- dataires désignés par le ministre de l’Intérieur et qui comptent pour moitié des personnes ayant contribué au mouvement de la résistance nationale. Ce régime de mandataires est souvent consi- déré comme archaïque et limité dans sa pratique» , peut-on lire dans le document.

La prédominance des intermédiaires donne lieu à une inégalité flagrante dans la répartition de la valeur ajoutée tout au long de la chaîne de valeur.

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