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VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Politiques budgétaires et monétaires
◆ Les politiques monétaires et budgétaires menées par certaines économies avancées risquent de pousser le monde vers une récession. ◆ Les hausses de taux d’intérêt intervenues cette année aux États-Unis devraient amputer les revenus futurs des pays en développement (à l’exclusion de la Chine) d’un montant estimé à 360 milliards de dollars. Pourquoi la CNUCED tire-t-elle la sonnette d’alarme ?
à la fin de l’année prochaine. «Cette contraction représente un manque à gagner cumulé de plus de 17.000 milliards de dollars, soit près de 20% du revenu mon- dial. Le ralentissement synchroni- sé touche toutes les régions. Il est particulièrement alarmant pour
pays déjà vulnérables, pour ne citer que le Pakistan.
Les implications pour l’Afrique Le rapport suggère que l’activité économique du continent devrait connaître une croissance modé- rée de 2,7% en 2022 et 2,4% en 2023, après un rebond de 5,1% en 2021. «Cela se reflète toutefois en partie dans la trajectoire de croissance des trois plus grandes économies que sont le Nigéria, l’Égypte et l’Afrique du Sud. Les trois pays représentent ensemble environ 60% du produit intérieur brut de l’Afrique» , précise la CNUCED. Il est sans conteste que les chiffres de croissance agrégés masquent une grande hétéro- généité au sein des pays afri- cains. Toujours est-il que les perspectives de croissance sur le continent se sont détériorées de manière générale. «58 mil- lions d’Africains supplémentaires tomberont dans l’extrême pau- vreté en 2022, s’ajoutant aux 55 millions déjà poussés dans l’ex- trême pauvreté par la pandémie de Covid-19» , note le rapport. ◆
les pays en développement, où le taux de croissance moyen devrait passer sous la barre des 3%. Un rythme insuffisant pour assurer un développement durable», prévient l’entité onusienne basée à Genève.
60% des pays africains à faible revenu sont déjà en situation de suren- dettement.
Toujours au registre des consé- quences, la CNUCED fait savoir que certains pays à revenu inter- médiaire d’Amérique latine, ainsi que certains pays à faible reve- nu d’Afrique, enregistreront des ralentissements des plus mar- qués cette année. L’autre fait sail- lant révélé par le document est que les pays qui montraient des signes de surendettement avant la crise sanitaire sont parmi les plus touchés (Zambie, Suriname, Sri Lanka). Les chocs clima- tiques menacent davantage la stabilité économique de certains
sur des taux d’intérêt plus éle- vés sans provoquer de récession est «un pari imprudent». La nou- velle publication informe que les hausses de taux d’intérêt interve- nues cette année aux États-Unis devraient amputer les revenus futurs des pays en développe- ment (à l’exclusion de la Chine) d’un montant estimé à 360 mil- liards de dollars. Ce qui laisserait présager des difficultés encore plus grandes.
L a plupart des Banques centrales des pays développés (OCDE) ont résolument durci leurs politiques moné- taires afin de freiner, si ce n’est d’éradiquer l’inflation galopante, causée par la guerre en Ukraine et la reprise post covid-19. La nouvelle posture des autorités monétaires des pays dévelop- pés s’est traduite, entre autres, par la hausse des taux d’intérêt. L’un des principaux mérites du dernier rapport sur le commerce et développement 2022, élaboré par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le déve- loppement (CNUCED), a trait à l’explication des multiples consé- quences de la hausse rapide des taux d’intérêt et du resserrement budgétaire dans les économies avancées. Les experts de l’entité onusienne sont formels. Croire que les Banques centrales pourront faire baisser les prix en s’appuyant Par M. Diao
Le ralen- tissement synchronisé touche toutes les régions, notamment les pays en développe- ment où le taux de crois- sance moyen devrait pas- ser sous la barre des 3%.
Une croissance mondiale atone en 2023
La CNUCED, qui juge qu’il est encore temps d’éloigner le risque d’une récession, prévoit que l’économie mondiale connaî- tra une croissance de 2,5% en 2022. Pour l’année prochaine, le ralentissement de l’activité mondiale devrait être plus pro- noncé, puisque les auteurs du nouveau rapport tablent sur un taux de croissance mondiale de l’ordre de 2,2%, laissant ainsi le PIB réel encore en dessous de sa tendance pré-pandémique
La récession mondiale qui se profile en raison, entre autres, des restrictions des politiques monétaires et budgétaires des pays développés, fait que 46 Etats en développement sont exposés gravement aux chocs économiques multiples. 48 autres pays seraient sérieusement exposés. A en croire les experts de la CNUCED, une telle situation accroît la menace d’une crise mondiale de la dette. Notons également que le rapport indique que près de 60% des pays africains à faible revenu sont déjà en situation de surendettement ou courent un risque élevé de l’être, car les niveaux d’endettement, tant privés que publics, atteignent des sommets. Le péril du surendettement refait surface
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