VENDREDI 7 OCTOBRE 2022 / FINANCES NEWS HEBDO
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◆ Le département de l’Industrie est pleinement mobilisé pour apporter des solutions innovantes à la problématique de l’eau. ◆ Des programmes sont lancés pour accompagner les entreprises industrielles. ◆ Entretien avec Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce. «Nous devons réussir une révolution dans le secteur de l’eau» Valorisation des ressources hydriques
Propos recueillis par C. Jaidani
F.N.H. : Quelle est votre apprécia- tion du partenariat public-privé dans ce domaine ? R. M. : Le partenariat public-privé est un système innovant de financement des infrastructures. Le secteur privé lance des projets avec un engagement ou une participation de l’Etat soit à l’inves- tissement, soit en tant qu’acheteur ou garant. Cela peut concerner l’achat des ressources comme l’eau ou l’électricité. Au niveau du département de l’Indus- trie, nous avons une mission aussi pour accompagner le développement de la mobilisation et de la gestion responsable de l’eau. Cette mission se traduit d’abord par la réduction de la pollution indus- trielle à travers une action sur le transfert de certaines industries polluantes qui peuvent avoir un impact sur la nappe phréatique, sur les rivières ou les oueds, et le rassemblement dans les zones industrielles où il y a tous les équipe- ments pour le traitement de l’eau. Notre deuxième volet d’action concerne cette fois les entreprises elles-mêmes, pour qu’elles déploient une gestion hydrique plus responsable afin de réduire leur consommation et pour qu’elles soient moins polluantes, selon le pro- gramme «Tatwir croissance verte». Le troisième volet a trait à la mise en place d’un écosystème de dessalement et de purification de l’eau à travers une intégration de l’industrie et de l’inno- vation marocaine, parce qu’il y a des opportunités à saisir non seulement pour répondre à nos besoins propres en matière de souveraineté industrielle, mais aussi pour pouvoir proposer des solutions à la région, voire le monde en profitant de cette opportunité pour créer des emplois. ◆
Finances News Hebdo : Quel regard porte votre département sur le secteur de l’eau qui passe par une conjoncture compliquée ? Ryad Mezzour : Ce symposium revêt une importance particulière, car il est organisé dans une période où le Maroc connaît l’un des déficits les plus impor- tants en matière de pluviométrie. Il existe une réelle pression sur les ressources hydriques. C’est une problématique qui interpelle tout le monde. De ce fait, tous les citoyens doivent être responsabilisés. C’est lors des moments de crise qu’il faut redoubler d’effort pour trouver des issues favorables. Mais, tout d’abord, il faut dia- gnostiquer correctement la situation. Le département de l’Industrie ainsi que les autres ministères et organismes publics concernés sont pleinement mobilisés pour apporter des solutions aux besoins de la population et des opérateurs. Pour faire face à la rareté de l’eau, ces solutions doivent capitaliser sur l’innova- tion pour assurer une mobilisation et une utilisation efficiente de l’eau. Par consé- quent, il faut développer les domaines du dessalement de l’eau de mer et le recy- clage des eaux usées. Il est essentiel aussi de lutter contre la pollution des ressources hydriques. F.N.H. : Vous êtes un grand défen- seur du «made in Morroco». Peut- on réussir la souveraineté natio- nale dans ce domaine ? R. M. : Notre département mobilise tous les moyens humains et matériels dont il dispose pour réussir ce challenge. Nous voulons développer notre propre expertise et être moins dépendants de
l’étranger. Nous voulons concevoir des dispositifs compétitifs et efficaces pour atteindre les objectifs escomptés dans ce créneau. Nous voulons en quelque sorte réussir une révolution dans ce domaine. Le savoir-faire acquis nous permettra de faire face à cette problématique, et nous pourrons le mettre à la disposition des pays partenaires. Les compétences maro- caines, les produits et les techniques développés vont créer de la valeur ajou- tée, des emplois et avoir des effets d’en- traînement sur plusieurs domaines et, par ricochet, concrétiser notre souveraineté nationale dans le secteur de l’eau afin de réduire notre dépendance de l’étranger. Nous avons adopté un ensemble de pro- grammes pour accompagner et superviser les entreprises industrielles concernées.
C’est lors des moments de crise qu’il faut redoubler d’ef- fort pour trou- ver des issues favorables.
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