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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
LUNDI 30 NOVEMBRE 2020
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PLF 2021
◆ Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement constitue le fer de lance de la relance. ◆ L'effort d'investissement global du secteur public atteindra un niveau record en 2021. Une triple équation à résoudre A llouer davantage de ressources au profit du social, préserver un niveau d'investissement public élevé et contenir Par Y. Seddik
◆ 70 milliards de DH : c’est le «prix payé» par le Maroc pour initier des politiques contra-cycliques en cette période de crise.
Devant le patronat, le ministre des Finances a explicité en détail les enjeux et objectifs du PLF 2021.
le déficit budgétaire à un niveau au moins légèrement inférieur à celui de 2020, année de la pandémie : tel est le triptyque auquel devrait répondre le PLF 2021. Une triple nécessité exprimée dans un contexte inédit de crise et qui implique un défi : «Notre capacité à rebondir face un stress-test auquel l’économie moderne n’a jamais eu à être confrontée jusqu’à lors. C'est là le véritable défi qui nous attend», a expliqué le ministre de l'Econo- mie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, Mohamed Benchaâboun, lors de sa rencontre avec les membres de la CGEM. Sur le volet social, il est question d'entamer la mise en œuvre des orientations royales en matière de généralisation de la protec- tion sociale sur les cinq années à venir. Ce chantier porte sur quatre domaines d'intervention, à savoir l'Assurance maladie obligatoire (AMO), la retraite, les allocations familiales et l'indemnité de perte d'emploi. «Ainsi, l'année prochaine verra le lancement de la généralisation de l'AMO qui devrait s'étaler sur deux années pour bénéficier à tous les Marocains, dans la perspective de passer d'un système d'assistance à un système de l'AMO assurant un minimum à ses bénéficiaires» , a étayé Benchaâboun. Niveau d’investissement public record En matière d'investissement public,
le ministre a évoqué le niveau record de 235 milliards de dirhams, compte tenu des investissements des éta- blissements et entreprises publics (EEP) et des collectivités locales, outre la contribution du Fonds Mohammed VI pour l'investisse- ment. «Jamais le Maroc n'atteint ce chiffre de 230 milliards de DH en termes d'investissements publics prévus» , a-t-il lancé. S'agissant du déficit budgétaire, il a indiqué que le Maroc devrait ache- ver l'année 2020 sur un déficit de 7,5%, soit 4 points au-dessus de ce qui a été prévu initialement, notant que le déficit prévu en 2021 est de 6,5%, malgré un recul des recettes de 30 Mds de DH et une hausse des dépenses de 30 Mds de DH. «Ce surplus de déficit, qui génère un endettement additionnel de plus de 70 milliards de DH, a été le «prix payé» par le Maroc pour initier des politiques contra-cycliques visant le soutien de l’activité économique et l’apport d’un revenu minimum aux couches défavorisées ainsi que des indemnités pour ceux qui ont perdu leur emploi”, a précisé l’argentier du
Royaume. Ainsi, des financements addition- nels s'imposent pour se limiter à ce niveau de déficit. C'est à cette fin que la contribution de la soli- darité va générer 5 Mds de DH, les financements innovants (14 Mds de DH) et les recettes générées par la cession d'actions de l'Etat (10 Mds de DH), dont 4 Mds de DH dans le cadre de la privatisation. Pour Benchaâboun, la politique budgétaire du Royaume ne peut être qualifiée d'austère, mais plutôt une politique volontariste, à carac- tère expansionniste, et qui a été élaborée et mise en œuvre sans hésitation. Cependant, le recours à cette politique doit nécessairement être limitée dans le temps pour des raisons de responsabilités. «Le Maroc devra emprunter un cheminement qui nous permettra progressivement de revenir vers une trajectoire de déficit budgé- taire soutenable et finançable, sans impact négatif sur les autres acteurs économiques. L'importance des enjeux économiques et sociaux exi- geait que cette Loi de Finances soit
placée sous le signe de la solida- rité, de manière à préserver le vivre ensemble et veiller à ce que notre pays demeure un espace de stabili- té» , a conclu le ministre sur ce point. Parallèlement à la Loi de Finances, d’autres projets de loi sont en cours de préparation et qui permettront à l'Etat de relancer l'investissement public et privé pour placer le pays dans de bonnes conditions post- Covid. Il s’agit du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’Etat et de la réforme des EEP. Fonds Mohammed VI pour l'in- vestissement : la plaque tour- nante de la relance Approuvé en Conseil de gouver- nement jeudi dernier, le Fonds Mohammed VI pour l'investissement sera alimenté par une enveloppe de 15 milliards de DH provenant du budget général de l'Etat. Doté de la personnalité morale, son Conseil d'administration sera présidé par le ministre en charge des Finances.
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