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Partie I - Introduction
Le Nasdaq. Le Nasdaq est un marché entièrement électronique, créé en 1971 par la National Association of Securities Dealers (NASD). Le Nasdaq est souvent considéré comme le marché des entreprises technologiques à fort potentiel de croissance (des entreprises comme Microsoft ou Apple y sont cotées). Il s’agit, comme le NYSE, d’un marché dirigé par les prix, mais les teneurs de marché sont en concurrence. Chaque teneur de marché fixe ses prix acheteur et vendeur, qui peuvent être observés par l’en- semble des participants. Le système Nasdaq affiche en premier les meilleurs prix et satisfait les ordres de Bourse en conséquence. Cette procédure garantit aux investisseurs de bénéficier à tout moment du meilleur prix, qu’ils soient vendeurs ou acheteurs. Le London Stock Exchange (LSE). Initialement appelé le Royal Exchange mais rebaptisé en 1773, le London Stock Exchange a été créé à Londres en 1565. Il se caractérise par une grande ouverture à l’international. Ce marché est dirigé par les prix ; tout comme sur le Nasdaq, les teneurs de marché y sont en concurrence. Les Bourses des pays émergents. En quelques années, de nouvelles Bourses, essentiel- lement situées dans le Sud-Est asiatique, sont venues bousculer la hiérarchie mondiale des places financières. Les Bourses en Chine, en Inde ou en Arabie Saoudite se classent aujourd’hui en bonne place parmi les 15 premières Bourses mondiales. Les plateformes électroniques de trading et les dark pools Depuis le milieu des années 2000, sous l’impulsion des progrès technologiques et de la libéralisation des marchés, les Bourses traditionnelles font face à de nouveaux concur- rents. En Europe, c’est la directive « Marché d’instruments financiers » qui a mis fin, en 2007, au monopole des Bourses et à la concentration des ordres, en autorisant la création de systèmes multilatéraux de négociation , ou plateformes électroniques de trading . Au même moment, les États-Unis ont adopté un schéma similaire avec la régulation National Market System , qui a permis l’apparition des alternative trading systems . L’objectif de ces réformes est de promouvoir la concurrence entre opérateurs de marché. Elles ont, en quelques années, bouleversé le paysage boursier mondial. Aujourd’hui, on estime que moins de la moitié des volumes sur les actions du CAC 40 sont encore négo- ciés sur Euronext, le reste l’étant sur des plateformes électroniques telles que Chi-X ou Turquoise. Sur les marchés américains, l’évolution est similaire avec une perte drastique de parts de marché du NYSE ou du Nasdaq (voir figure 1.2). L’arrivée de ces nouveaux acteurs a considérablement réduit l’importance des teneurs de marché officiels : avec la rencontre automatisée et électronique des ordres d’achat et de vente, n’importe qui peut « faire » les prix et « offrir » de la liquidité au marché, simplement en envoyant un ordre d’achat ou de vente à cours limité (comme sur un marché dirigé par les ordres). Ces offreurs de liquidité sont rémunérés pour leur service par la fourchette de prix (l’écart entre le bid et l’ ask ), mais ils prennent le risque de ne pas voir leurs ordres exécutés, ou d’être victimes d’un ajustement brutal des cours. En effet, lorsqu’une bonne nouvelle survient, les traders cherchent à acheter le plus rapidement possible des titres en profitant des ordres de vente à cours limité envoyés au marché avant que l’information ne survienne. Pour se couvrir contre ce risque, les offreurs de liquidité sont donc en permanence à l’affût de toutes les informations susceptibles de faire bouger les cours, afin d’annuler à temps leurs ordres à cours limité et de les remplacer par de nouveaux ordres à des prix plus adaptés. Il existe donc une course de vitesse entre offreurs et demandeurs de liquidité ; cette course a fait apparaître
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