Finances News Hebdo N° 1051

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 20 JANVIER 2022

www.fnh.ma

Fermeture des frontières marocaines

◆ Le Maroc fait actuellement figure d’exception dans le monde dans la gestion de la pandémie. ◆ Il reste parmi les rares pays à avoir complètement bouclé ses frontières. Et ce, au moment où plusieurs pays sont en train d’assouplir les restrictions malgré la vague Omicron. Quelle logique sanitaire ?

gestion de la pandémie ? Il faut savoir que le choix de se mettre sous cloche pou- vait amplement se justifier au

31 janvier 2022, d’autant que le variant Omicron est déjà dominant au Maroc ? L’on convient que les indi- cateurs sanitaires se sont détériorés depuis l’apparition d’Omicron, notamment le taux de reproduction du virus, le taux de positivité, le nombre de cas…. De même, entre le 15 décembre (221 nouveaux cas), date de la détection du premier cas Omicron au Maroc, et le 18 janvier (7.756 cas), le taux d’occupation des lits de réanimation Covid-19 est passé de 1,9% à 9,6%. Les tensions hospitalières ont certes augmenté, mais cette 3 ème vague n’a pas conduit à une saturation du système de santé comme on pouvait le craindre initialement. Mieux encore, Omicron, cou- plée à la vaccination, pourrait être un tremplin rapide vers l’immunité collective. «En fait, Omicron pourrait, et j’insiste sur le conditionnel, devenir une sorte de quatrième dose pour booster notre système immunitaire et nous protéger même contre d’autres variants qui pourraient apparaître ulté- rieurement. Je crois que si, aujourd’hui, nous mainte- nons la stratégie vaccinale et la présence de l’Omicron en importance dans une popu- lation, le niveau de protection sera élevé et il y aura une forme d’immunité acquise post-vaccinale et post-infec- tion réunies» , souligne le Pr Jaafar Heikel, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses (www.fnh.ma ).

tout début de l’appari- tion d’Omicron et face au manque de données par rapport à ce variant. Au nom du principe de pré- caution, cette approche devait permettre de retar- der au maximum l’appari- tion d’Omicron sur le ter- ritoire national - le temps d’en savoir davantage et de

Rien n’empêche une reprise des liaisons aériennes avec un contrôle strict de l’accès au territoire marocain, accom- pagné si besoin de mesures d’isole- ment.

se préparer en conséquence - et de freiner sa propagation. Mais la rapidité avec laquelle avait été décidée la ferme- ture des frontières ressemblait d’ailleurs à une vaine tentative des autorités de bloquer l’arri- vée d’Omicron au Maroc. Car, dès le 29 novembre, elles sus- pendaient tous les vols directs à destination du Royaume, soit cinq jours après que ce variant a été signalé pour la première fois à l’Organisation mondiale de la santé en Afrique du Sud. Pourtant, le 15 décembre, alors que le Royaume s’était bunké- risé, un premier cas d’Omicron a été détecté à Casablanca chez une jeune femme qui n’était pas en voyage à l’étran- ger. Depuis, le virus s’est lit- téralement propagé dans le Royaume, avec un pic de plus de 8.500 contaminations ven- dredi, dans un pays où l’on se teste de moins en moins. Données sanitaires Actuellement, il y a-t-il une logique sanitaire à maintenir les frontières fermées jusqu’au

ses frontières aux voyageurs des pays d’Afrique australe (Botswana, Eswatini, Lesotho, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud et Zimbabwe), qui s’étaient vu interdire l’accès à plusieurs pays (dont le Maroc) dès l’apparition du variant Omicron. Stratégie réadaptée Après l’inquiétude suscitée par le variant Omicron, l’heure est plutôt à l’optimisme. Partout dans le monde, les gouver- nements réadaptent leur stra- tégie de gestion de la pan- démie, à l’aune des données encourageantes fournies par Omicron : il est certes plus contagieux, mais beaucoup moins dangereux que Delta, s’apparentant davantage à une sévère grippe. Avec moins de risques d’hospitalisation, de cas graves et de décès. Alors pourquoi le Maroc reste- t-il rigide dans cette phase de

L e Maroc n’autorise même plus ses res- sortissants bloqués à l’étranger et les étrangers résidents à revenir au pays. Sa straté- gie est même plus radicale que celle appliquée au Japon où, malgré la fermeture des frontières, les Japonais et les étrangers ayant un statut de résident peuvent accéder au territoire, à condition d’obser- ver une quarantaine stricte. Aujourd’hui pourtant, de plus en plus de pays sont en train d’alléger les restrictions mises en place face à la vague Omicron. France, Belgique, Danemark, Royaume-Uni, Suisse, Finlande, Israël…, tous ces pays durement tou- chés par la hausse exponen- tielle des cas de contamina- tion ont lâché du lest. Même l’Union européenne a rouvert Par D. William

Partout dans le monde, les gouver- nements réadaptent leur stratégie de gestion de la pandé- mie, à l’aune des don- nées encou- rageantes fournies par Omicron.

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