Finances News Hebdo N° 1051

P OLITIQUE

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JEUDI 20 JANVIER 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Maroc - Espagne En attendant un «grand geste» de Madrid... E ntre le Maroc et l'Espagne, assurément, il y a du dégel dans l'air. A preuve, le lundi 17 janvier courant, le discours résolument optimiste du Roi Felipe VI, au Par Mustapha SEHIMI Professeur de droit, Politologue

Palacio Real, devant le cercle diploma- tique des ambassadeurs étrangers accré- dités dans ce pays. Le Maroc a été ainsi le seul à être cité dans l'allocution royale. Le Souverain a appelé à un «avenir où le Maroc et l'Espagne seraient unis pour affronter les défis d'aujourd'hui et de demain». Il a aussi insisté sur le «carac- tère stratégique de la relation bilatérale et l'interdépendance des deux pays». Il a encore appelé de ses vœux à «redéfi- nir ensemble une relation pour le XXI ème siècle, établie sur des piliers plus forts et plus solides». Enfin, pour ce qui est de la région et en particulier des rapports entre Rabat et Alger, il a souligné la nécessité d'un espace commun de paix, stabilité et de prospérité au Maghreb. Le même jour, c'est le ministre espa- gnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, qui a donné une interview au quo- tidien El Diaro. Dans ce même registre, il a souhaité que «l'ambassadrice du Maroc regagne son poste » après son rappel à Rabat, le 18 mai dernier, suite à la ten- sion entre les deux pays. Il a ajouté qu'en matière de migration, la coopération était primordiale pour Madrid; qu'il fallait «évi- ter toute décision unilatérale» ; et que son pays, à propos du Sahara, apporte son «soutien total pour une solution capable de mettre fin à ce conflit» . Recevant le même jour le nouveau chancelier alle- mand, Olaf Scholtz, il a tenu à préciser devant son hôte que «pour l'Espagne, le Maroc est un partenaire stratégique». Parallèle... avec Berlin Du mieux, donc - du dégel... Comme il l'a expliqué, sa relation avec le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, est «volatile». Le premier contact entre les deux responsables a eu lieu voici quatre mois, le 21 septembre dernier, lorsque le

ministre espagnol, nommé le 12 juillet, avait téléphoné à son homologue marocain. Le contact suivant date de la fin novembre, Nasser Bourita s'excusant de ne pou- voir assister au Forum de l'Union pour la Méditerranée (UPM), le 29 novembre, à Barcelone. Une absence qui avait été regrettée par José Manuel Albares qui a déclaré à cette occasion «qu'il aurait aimé» que le ministre participe à cette ren- contre, car sans aucun doute, cela aurait été le cadre idéal pour une approche tan- gible avec le Maroc. Pas de rencontre bilatérale donc. L'idée qui prévaut c'est que Rabat considère que Madrid doit faire un «grand geste». Lequel ? Le parallèle avec Berlin est évidemment présent dans les esprits. L'on ne cache pas que l'Allemagne, qui a connu, elle aussi, une crise avec le Maroc, le printemps dernier, a su faire table rase du contentieux et faire montre d'une nou- velle disposition d'esprit, offrant le meil- leur gage d'une normalisation bilatérale. Il faut rappeler à cet égard le message adressé par le Président de ce pays à SM le Roi, à l'occasion du Nouvel an, qui a été un signe fort d'une ferme volonté dans ce sens : vastes réformes sous la conduite du Souverain, soutien à l'initiative d'auto- nomie comme une «bonne base» pour la

résolution de la question du Sahara maro- cain, «contribution majeure en faveur de la stabilité et du développement durable de la région, reconnaissance de l'enga- gement actif pour le processus de paix en Libye» et enfin une invitation officielle à effectuer une «Visite d'Etat» , afin de «sceller un nouveau partenariat entre les deux pays» . Principes d'un nouveau partenariat Dans son discours du 20 août dernier, à l'occasion de la commémoration du 68 ème anniversaire de la «Révolution du Roi et du Peuple », le Souverain avait en effet tenu à baliser le champ futur des relations entre Madrid et Rabat. Il avait ainsi appelé à «inaugurer une nouvelle étape sans précédent dans les relations entre les deux pays». Il avait cadré celles- ci sur la base des principes suivants : confiance, transparence, respect mutuel et respect des engagements. La commu- nication entre les deux capitales a-t-elle avancé depuis ? Dans l'appréhension de la question nationale des provinces méridionales récupérées, Madrid a une connaissance à nulle autre pareille des véritables termes de référence : c'est l'ancienne puissance administrante du Sahara occidental; elle a rétrocédé au

Ce qui est attendu à Rabat c’est que la nou- velle tona-

lité exprimée officiellement par le Roi Felipe VI se prolonge par des initiatives et des actes.

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