FNH N_ 1215

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 NOVEMBRE 2025

tant la nature des formations du capital travail aux besoins réels du tissu productif, l’ANAPEC oriente, met en relation et accompagne l’in- sertion. Ils sont ainsi au cœur de l’action publique visant à réduire le gap entre formation et emploi, et en consé- quence le taux de chômage. C’est dire que lorsque l’un des maillons se grippe, c’est la chaîne entière de l’insertion professionnelle qui s’en- raie. ◆

rieuse, non seulement pour créer de nouveaux emplois, mais aussi pour mettre le Maroc en capacité de rele- ver les défis de la compétitivité éco- nomique…» . Ces paroles ont d’autant de portée que les dysfonctionnements actuels donnent le sentiment d’un gâchis collectif. Le Roi parlait de «néces- sité impérieuse» , alors qu’en face, la machine administrative, au lieu de servir cette ambition nationale, s’en- lise dans ses propres pesanteurs. Cette tension entre la direction de l’OFPPT et le ministère de tutelle illustre un mal bien connu de l’Admi- nistration marocaine : la difficulté à faire dialoguer les institutions. Entre les services centraux, les agences autonomes et les départements ministériels, les logiques de coor- dination se heurtent souvent à des égos, des rivalités, voire des calculs politiques. Younes Sekkouri, à la tête d’un por- tefeuille tentaculaire qui regroupe Inclusion économique, Petite entre- prise, Emploi et Compétences, est dans une posture de pilotage trans- versal, avec de nombreux chantiers prioritaires. En face, Loubna Tricha défend un établissement qui «exerce ses missions avec transparence et rigueur, dans le strict respect des procédures financières et adminis- tratives» et qui «refuse d’être entraî- né dans des polémiques politiques ou des justifications inexactes». Son communiqué, à la fois institutionnel et offensif, marque une rare fermeté, pour ne pas dire agressivité à l’égard d’une tutelle ministérielle. Un secteur sous tension Le cas Tricha-Sekkouri n’est d’ail- leurs pas isolé. En juin dernier, Imane Belmaati, Directrice générale de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), a été limogée quatorze mois seulement après sa nomination. Une révocation actée par le chef de gouvernement, sur proposition de Sekkouri, au motif de manquements dans la mise en œuvre de la feuille de route stratégique de l’Agence. De l’ANAPEC à l’OFPPT, le constat est donc le même : ces dossiers interrogent le modèle de gouver- nance des politiques publiques. Et ont ceci de commun qu’ils ont des incidences sur le marché du travail.

Cette tension entre la direction de l’OFPPT et le ministère de tutelle illustre un mal bien connu de l’Administration marocaine : la difficulté à faire dialoguer les institutions.

En effet, dans un pays où le taux de chômage s’établit à 13,1% au troi- sième trimestre 2025 (1.629.000 per- sonnes au niveau national) et atteint 38,4% parmi les jeunes âgés de 15

à 24 ans et 19% chez les diplômés, ces deux établissements constituent des leviers majeurs de l’insertion professionnelle des jeunes. Quand l’OFPPT prépare et qualifie en adap-

L'ESSENTIEL

Provinces du Sud

L’OFPPT intensifie son dispositif de formation

L a Directrice générale de l’Office de la forma- tion professionnelle et de la promotion du tra- vail (OFPPT), Loubna Tricha, a dévoilé mardi à Laâyoune les nouveautés du dispositif de formation dans les provinces du Sud. Organisée à la Cité des Métiers et des Compétences (CMC) de Laâyoune-Sakia El Hamra, la rencontre a mis en avant les grands projets menés au cours de la dernière décennie. Tricha a rappelé que la formation professionnelle consti- tue un pilier central de ce modèle, favorisant l’emploi, la valorisation du capital humain et la compétitivité territo- riale. Elle a cité plusieurs réalisations phares : l’Institut spécialisé de technologie appliquée (ISTA) de Laâyoune (1.200 places, 33 MDH), l’Institut des métiers des éner- gies renouvelables de Tarfaya (530 places, 64,3 MDH) et l’Institut de l’hôtellerie et du tourisme de Dakhla (507 places, 42,5 MDH). D’autres projets d’extension sont en cours, notamment à Boujdour, Tan-Tan et Guelmim, mobilisant 139,5 MDH d’investissement. L’OFPPT poursuit également la créa- tion des Cités des Métiers et des Compétences : celle de Laâyoune (2.000 places, 46 filières) a ouvert en 2022,

celle de Dakhla (1.400 places, 33 filières) sera opération- nelle en 2025 et celle de Guelmim (660 places) ouvrira à la mi-janvier 2026. Ces trois structures représentent un investissement global de 784 MDH. Le réseau de l’OFPPT dans les provinces du Sud com- prend désormais 16 établissements, trois CMC, cinq centres en milieu pénitentiaire et un Centre national Mohammed VI des handicapés. Pour l’année 2025-2026, il accueille 22.233 stagiaires répartis sur 76 filières diplô- mantes, 56 qualifiantes et deux parcours professionnali- sants, adaptés aux besoins du marché du travail. ◆

Tourisme

Naif Al-Rajhi Investment Group s’allie au Maroc pour développer la Cité de la Méditerranée à Tanger

E n marge de la 26 ème session de l’Assemblée générale d’ONU Tourisme à Riyad, Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, et Imad Barrakad, Directeur général de la Société marocaine d’ingénie- rie touristique (SMIT), ont procédé à la signature d’un mémorandum d’entente avec le groupe saoudien Naif Al-Rajhi Investment, portant sur le développement de la Cité de la Méditerranée à Tanger, pour un investissement d’environ 250 millions de dirhams. Identifiée parmi les projets locomotives de la feuille de route du tourisme 2023–2026, cette Cité comprendra un complexe d’animation et de loisirs haut de gamme, intégrant des composantes commerciales, culturelles et de divertissement. Ce projet contribuera à la création de 200 emplois directs et de nombreux emplois indirects, à la valorisation du littoral tangérois et à la consolidation du positionnement de Tanger comme destination touris- tique internationale de premier plan, tout en renforçant le rayonnement de la région Tanger–Tétouan–Al Hoceima.

Dans ce cadre, le département du Tourisme, à travers la SMIT, accompagnera l’investisseur afin d’assurer la bonne exécution du projet et son alignement avec la stratégie nationale de développement touristique durable. Au-delà de cet accord, les deux parties ont convenu d’explorer de nouvelles perspectives d’inves- tissement touristique, notamment dans le secteur de l’hôtellerie haut de gamme et d’autres segments à fort potentiel, confirmant ainsi l’intérêt croissant des opéra- teurs saoudiens pour le marché marocain. ◆

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