FNH N_ 1215

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 NOVEMBRE 2025

différentes. Il est donc impossible d’être présent partout avec la même intensité. Les difficultés rencontrées au Sahel n’empêchent pas la France de rester très présente ailleurs sur le continent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’Union européenne demeure, de loin, le premier partenaire commercial de l’Afrique, avec plus de 400 milliards d’euros d’échanges. La Chine arrive ensuite, autour de 295 milliards de dollars en 2024. L’Union européenne reste aussi le premier investisseur en Afrique, la France occupant la deuxième place. Les entreprises françaises sont engagées dans une logique d’implantation durable, ce qui témoigne d’une relation profonde. Il est vrai que le Maroc a bâti une stratégie africaine structurante, qui ne doit pas être vue comme une conséquence de la situation sécuri- taire au Sahel, mais comme un choix souverain inscrit dans le temps long. D’autres pays jouent aussi un rôle clé, notamment le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Le réseau électrique ivoi- rien alimente le Burkina Faso, ce qui illustre une forme de solidarité intra- régionale. Dans cette mosaïque, le Maroc est un acteur essentiel, mais pas exclusif. F. N. H. : Le Maroc et la France sont-ils partenaires ou concur- rents sur le continent ? B. Ch. : La réponse dépend des secteurs et des situations. Comme au sein de l’Union européenne ou du continent africain, il arrive que des entreprises se retrouvent partenaires sur certains dossiers et concurrentes sur d’autres. Cela se produit aussi entre entreprises d’un même pays. C’est le jeu normal du marché. Il n’y a pas d’opposition frontale systéma- tique, mais une coexistence de coo- pérations et de concurrences selon les projets. F. N. H. : Le Maroc organisera la CAN puis la Coupe du monde 2030. Comment les entreprises françaises peuvent-elles parti- ciper à cette préparation ? B. Ch. : De nombreuses délégations d’affaires ont déjà eu lieu. Les entre- prises françaises souhaitent collabo- rer avec leurs partenaires marocains pour garantir la réussite de ces évé- nements majeurs, qui suscitent l’inté-

rêt économique mais aussi populaire. La France dispose d’une expérience reconnue dans l’organisation de grands événements sportifs, qu’il s’agisse des Jeux olympiques ou de plusieurs Coupes du monde. Elle possède un savoir-faire éprouvé, qu’elle souhaite mettre à disposi- tion dans le cadre de coopérations industrielles et commerciales. L’enjeu est de participer à la croissance du Royaume en s’appuyant sur cette expertise.

F. N. H. : Les deux pays misent sur l’hydrogène vert. Quelles synergies cela ouvre-t-il ? B. Ch. : Il existe un agenda com- mun sur les énergies renouvelables. Le Maroc et la France font face à des défis similaires : stress hydrique, adaptation au changement climatique pour ne citer qu’eux. L’hydrogène vert s’inscrit pleinement dans ce cadre. Les entreprises des deux pays ont intérêt à collaborer dans ce sec- teur, à partager leur expérience et

à construire des projets industriels communs. Nous sommes entrés, selon moi, dans une nouvelle phase : après l’exporta- tion pure puis la délocalisation, vient désormais la co-industrialisation. Les deux rives doivent tirer bénéfice de cette dynamique. Cela signifie déve- lopper des capacités industrielles au Maroc, mais aussi en Europe et en France. Le partenariat franco-maro- cain trouve ici un terrain particulière- ment prometteur. ◆

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