FNH N° 1153-1

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 23 mai 2024 - 8 DH - N° 1153

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

La profession face à de nouveaux enjeux Experts-comptables

P. 10/11

Bon alignement des planètes BOURSE DE CASABLANCA

P. 14/16

Cannabis licite

Épargne réglementée Une rémunération en baisse, mais un taux réel enfin positif P. 12

Tourisme Un élan prometteur pour 2024

Un tremplin pour l’économie et la santé

 Entretien avec Abdelmadjid Belaïche, expert en industrie pharmaceutique

P. 28 à 31

P. 32

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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JEUDI 23 MAI 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOMMAIRE

Editorial

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L'UNIVERS DES TPME

Remaniement ministériel : Pourquoi il faut du sang neuf 36 36 POLITIQUE Béni Mellal-Khénifra : La région au chevet d e ses entrepreneurs

Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication

Voyons voir : De la Ligue 1 à Dakar : Les droits LGBT, le foot et le libre arbitre Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde Ça se passe en Afrique

L La CPI lâche une bombe juridique et politique

8 8 BOURSE & FINANCES

undi dernier, une nouvelle ‘choc’ a secoué le monde politique et judiciaire international : le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes de guerre présumés. Cette initiative a immédiatement déclenché une tempête de réactions contrastées, à la hauteur de la complexité et de la sensibilité de la situation au Moyen-Orient. Les accusations portées contre Netanyahu et Gallant, incluant «le fait d'affamer délibérément des civils» et «homicide intentionnel» , ajoutent une nouvelle couche de gravité à un conflit déjà tragiquement meurtrier. Ces mandats d'arrêt représentent non seulement une condamnation potentielle de hauts dirigeants israéliens, mais aussi une critique impli- cite de la conduite militaire d'Israël à Gaza, où des milliers de civils ont péri depuis le début des hostilités en octobre dernier. En parallèle, des mandats d'arrêt ont également été réclamés contre des dirigeants du Hamas pour des crimes tout aussi graves, y compris «l'extermination» et «le viol» . Cette approche… équilibrée pourrait être vue comme un effort pour ne pas polariser encore plus les tensions inter- nationales, mais elle a suscité des réactions indignées des deux côtés. Le Hamas a dénoncé une assimilation «de la victime au bourreau» , tandis que Netanyahu a rejeté avec véhémence toute comparaison entre Israël et «les meurtriers de masse du Hamas» . Par ailleurs, la réponse internationale a été rapidement polarisée. Le pré- sident américain Joe Biden a qualifié la démarche de la CPI de «scanda- leuse». En revanche, la France a réitéré son soutien à la CPI, insistant sur l'importance de l'indépendance judiciaire et de la lutte contre l'impunité. Les accusations portées par la CPI contre les deux dirigeants israéliens marquent une première historique contre un chef d'État démocratique- ment élu, soulignant l'universalité de la juridiction de la Cour. Et quand bien même elles suscitent des réactions hérissées, ces accusations sont bel et bien fondées, ne pouvant être dissociées du contexte humani- taire catastrophique à Gaza. Plus de sept mois de guerre ont fait plus de 35.600 Palestiniens tués, 2,4 millions de personnes en situation de famine, en plus de déplacements massifs de populations complètement anéanties. Les confidences d'Edem Wosornu, directrice des opérations pour le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU, décrivant Gaza comme un «cauchemar, un enfer sur terre» , illustrent l'urgence humani- taire et la nécessité d'une solution politique durable. La CPI, en tentant de tenir les dirigeants pour responsables, envoie un message fort sur l'importance de la responsabilité et du respect des droits humains. Cependant, la question reste de savoir si cette inter- vention judiciaire pourra réellement favoriser la paix ou si elle risque, au contraire, d'intensifier davantage les tensions. u

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Point Bourse Hebdo : Premier round pour les trimestriels, la rotation de cash se poursuit Experts-comptables : La profession face à de nouveaux enjeux Épargne règlementée : Une rémunération en baisse, mais un taux réel enfin positif Bourse de Casablanca : Bon alignement des planètes Sociétés cotées : Une croissance robuste en 2024 et 2025 Bourse : La semaine en chiffres

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CULTURE

17 24 ECONOMIE Chômage en milieu rural : Une tendance alarmante Jeunes NEET : Un phénomène qui prend de l’ampleur 24 26

Entretien avec Pr Intissar Haddiya : SIEL, «L’idée que les Marocains ne lisent pas est un stéréotype persistant, mais la réalité est plus nuancée»

DEVELOPPEMENT DURABLE

Conservation des sols : Réglementer pour assurer la sécurité alimentaire au Maroc

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Entretien avec Youssef Guerraoui Filali : Marché du travail, «Il va falloir réorienter les profils vers les formations se rapportant aux métiers d’avenir» Cannabis légal : Un tremplin pour l’économie et la santé marocaines Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Cannabis thérapeutique, «L’Etat doit élaborer des réglemen- tations claires pour accompagner les entreprises dans leurs activités» Tourisme : Un élan prometteur pour 2024 Spoliation foncière : Le dispositif de lutte mis en place est-il suffisant ? Fruits et légumes : Pourquoi les prix de certains produits repartent à la hausse

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42 GPT-4o : OpenAI pousse les limites de l’IA 42 HIGH-TECH

• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine

• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 23 MAI 2024

VOYONS VOIR

De la Ligue 1 à Dakar

Les droits LGBT, le foot et le libre arbitre

qui ne partagent pas ces valeurs. En Afrique particulièrement, les miasmes du lobby LGBT se diffusent insidieusement. Cette montée en puissance s’explique par plusieurs facteurs. Tout d'abord, l'essor des réseaux sociaux permet une diffusion rapide des idées et des mouvements de lutte pour les droits humains. Ensuite, les soutiens internationaux, notamment des ONG et des organisations de défense des droits de l'Homme, apportent un appui logistique et financier aux activistes locaux. Cependant, cette expansion ne se fait pas sans heurts. Au Sénégal, par exemple, où l’homosexualité est perçue comme une atteinte aux valeurs morales et religieuses, les débats autour du mouvement LGBT suscitent de nombreuses controverses et polarisent l’opinion publique. Les leaders religieux et politiques sénégalais ne manquent pas de rappeler leur opposition farouche à toute reconnaissance des droits LGBT, certains n'hésitant pas à qualifier l'homosexualité de «déviance». Cette résistance est renforcée par un cadre législatif strict. Le Code pénal sénégalais criminalise les actes homosexuels, punissant de peines de prison ceux qui sont pris en flagrant délit. Sonko vs Mélenchon Le 16 mai courant, à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, les interventions du Premier ministre, Ousmane Sonko, et du leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, devant les étudiants ont, une fois de plus, per- mis d’illustrer la complexité des dynamiques sociales et culturelles. S’exprimant sur les droits LGBT, Sonko a condamné sans équi- voque ce qu'il a décrit comme des «velléités extérieures de nous imposer l'importation de modes de vie et de pensée contraires à nos valeurs». Ses propos soulignent un sentiment crois- sant dans de nombreux pays africains : une résistance à ce qui est considéré comme une

imposition néocoloniale des valeurs occiden- tales. Cette perspective n'est pas seulement rhétorique. Car dans des pays comme le Sénégal, la question des droits LGBT est sou- vent appréhendée sous le prisme de la sou- veraineté culturelle et de l'identité nationale. Avec notamment la volonté de maintenir des normes religieuses et des valeurs sociétales traditionnelles bien enracinées face aux mul- tiples pressions pour se conformer aux stan- dards internationaux des droits de l'Homme. De son côté, en tant que fervent défenseur des droits LGBT en France, Mélenchon a reconnu le fossé idéologique, tout en mainte- nant son soutien à l'égalité matrimoniale. C’est dire que ce débat, loin de se limiter à une simple divergence d’opinions, soulève une question essentielle : comment concilier les aspirations globales à l’égalité avec le res- pect des identités culturelles locales ? Pour autant, il semble utile d’avoir une lec- ture plus globale et d’aller au-delà des droits LGBT, puisque la controverse touche égale- ment aux dynamiques de pouvoir et à l'impé- rialisme culturel. D’autant que de nombreux dirigeants africains encadrent la question dans une narrative plus large de souveraineté et de résistance à la domination occidentale. Ils soutiennent que, désormais, la promotion des droits LGBT par les pays occidentaux et les organisations internationales s'accom- pagne de plus en plus de conditions implicites ou explicites liées à l'aide et aux partenariats de développement. Sonko ne dit pas autre chose. «La question du genre revient régu- lièrement dans les programmes de la majo- rité des institutions internationales et dans les rapports bilatéraux» , et tend à être «une conditionnalité pour différents partenariats financiers», affirme-t-il. Forcément, cela crée un sentiment de coerci- tion, renforçant davantage l'opposition à ces droits LGBT. Ainsi, le débat autour des droits LGBT et des injonctions sociétales ne se limite pas au seul terrain de la Ligue 1. Il s'étend bien au-delà, comme en témoigne la situation au Sénégal, où la lutte pour les droits LGBT se heurte à des résistances profondes, ancrées dans de fortes valeurs religieuses, morales et culturelles. Que les Occidentaux se doivent de respecter ! ◆

L e week-end dernier, la Ligue 1 française a de nouveau été le théâtre de vives polémiques lors de la journée de lutte contre l’homo- phobie. Cet événement continue de diviser profondément le monde du football, certains joueurs refusant de participer à cette cam- pagne, évoquant des raisons personnelles ou religieuses. Cet acte de refus soulève une question cruciale : dans quelle mesure est-il légitime d’imposer des causes sociétales au sport et à ses acteurs ? L’argument de la liberté de conscience est souvent avancé par les joueurs réticents à arborer les symboles de la cause LGBT. Leur refus de porter des maillots floqués de l’arc-en-ciel ou des brassards colorés n’est pas forcément le signe d’une homophobie latente, mais plutôt une expression de leur droit à ne pas être contraints par des injonc- tions sociétales. C’est ce qu’on appelle le libre arbitre. Cette position soulève une autre question: peut-on vraiment parler de liberté si les joueurs craignent des répercussions pour un choix personnel ? Par D. William

Il est également pertinent de s’interroger sur l’authenticité de certains engagements. Surtout que certains joueurs choisissent, dans un élan d’hypocrisie, de suivre le mouvement pour éviter toute polémique ou tout conflit, sans réelle conviction personnelle. Ce com- portement soulève des doutes sur l’effica- cité et la sincérité des initiatives de sensibi- lisation. À quoi bon promouvoir une cause si elle est soutenue de manière superficielle et contrainte ? Le lobby LGBT Le lobby LGBT a su s’imposer comme une force influente dans de nombreux domaines, y compris le sport. Cette influence est sou- vent perçue de manière ambivalente : d’un côté, elle est vue comme un progrès vers une société plus inclusive où l’on prône l’égalité et la dignité pour tous, indépendamment de l’orientation sexuelle; de l’autre, elle est per- çue comme une pression excessive sur ceux

Le lobby LGBT a su s’imposer comme une force influente dans de nombreux domaines, y compris le sport.

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ÇA SE PASSE AU MAROC

Réponse aux crises Le Maroc et la Banque mondiale signent l’accord «Rapid Response Option»

L e Maroc et la Banque mondiale (BM) ont signé, lundi à Rabat, l’accord «Rapid Response Option» (RRO), qui vient marquer une étape importante dans la capacité du Royaume à réagir rapidement aux urgences et à fournir un soutien crucial à ses citoyens. Signé par la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, et le directeur pays de la BM pour le Maghreb et Malte, Jesko Hentschel, le RRO est un élément clé de la boîte à outils élargie de préparation et de réponse aux crises du Groupe Banque mondiale, conçu pour permettre aux pays clients de déployer plus efficacement et de manière rapide les ressources de leur portefeuille bancaire existant en période de crise. En vertu de cet accord, le Maroc peut accéder jusqu’à 10% des soldes non décaissés de son portefeuille avec le Groupe Banque mondiale pour des actions de réponse rapide. ■

Aïd Al-Adha

L’offre en cheptel ovin et caprin estimée à 7,8 millions de têtes L e ministre de l’Agriculture, de la Pêche mari- time, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a indiqué, lundi au Parlement, que l'offre en cheptel ovin et caprin destinée à l'abattage de l'Aïd Al-Adha est estimée, selon une «évaluation précise» réalisée par le ministère en coordination avec les professionnels, à 7,8 millions de têtes, dont 6,8 millions d'ovins et un million de caprins. La demande est estimée à environ 6 millions de têtes, dont 5,4 millions d'ovins et 600.000 caprins, a précisé Sadiki, notant que le nombre d'ovins et de caprins préparés pour l'abattage atteint à ce jour 4,8 millions de têtes. En ce qui concerne les ovins importés pour l'Aid Al-Adha, le ministre a souligné qu'ils s'élèvent jusqu'à présent à 220.000 têtes, prévoyant qu'ils devront atteindre 600.000 têtes. À ce titre, l'octroi d'une subvention à l'importation des ovins destinés à l'abattage d'un montant de 500 dirhams par tête, mise en place du 15 mars au 15 juin, est une mesure exceptionnelle et tem- poraire visant à préserver le cheptel national et à stabiliser les prix, explique Sadiki. ■

Développement économique et social L’AMDIE et la CDG renforcent leur coopération U n accord de coopération a été signé, lundi 20 mai à Rabat, entre l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG). La convention-cadre, signée par Khalid Safir, Directeur général de la CDG, et Ali Seddiki, Directeur général de l'AMDIE, vise à renforcer la coopération stratégique entre ces deux institutions clés de l'économie marocaine. Elles unissent leurs forces dans le but de favoriser le développement économique et la création d'emplois de qualité sur l'ensemble du territoire marocain.

La convention-cadre établit un socle de par- tenariat visant à promouvoir l'investissement et à décliner les stratégies sectorielles et les politiques publiques au niveau territorial. Cet accord marque le début d'une collabora- tion prometteuse. Il symbolise l’engagement conjoint des deux parties à renforcer les liens de coopération et de partenariat pour stimu- ler l'investissement, dynamiser l'économie nationale et moderniser les territoires. ■

Décompensation du gaz butane

Réunion de coordination entre les acteurs du secteur

L e ministère de la Transition énergétique et du Développement durable a organisé une réunion le 20 mai 2024 avec les représentants des minis- tères de l'Intérieur et de l'Économie et des Finances, ainsi que les acteurs du secteur du gaz butane (impor- tateurs, conditionneurs, distributeurs) et l'Association professionnelle des entrepôts de gaz liquide en gros au Maroc.

Cette réunion avait pour objectif de coordonner les efforts pour assurer l'approvisionnement de tous les citoyens en bouteilles de gaz butane, tout en respec- tant les prix fixés à la vente. Les prix ont augmenté de 2,50 dirhams pour la bouteille de 3 kilogrammes et de 10 dirhams pour celle de 12 kilogrammes. Le ministère a assuré que ses services externes, en collabora- tion avec les autorités locales et les professionnels,

surveillent quotidiennement la disponibilité de cette matière essentielle. La réforme du système de subvention des prix du gaz butane s'inscrit dans le cadre de la réforme globale wdu système social et de la réforme progressive du Fonds de compensation, visant à mettre en place un soutien social direct et ciblé sur les ménages éligibles via le registre social unifié. ■

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ÇA SE PASSE EN AFRIQUE

Or

Appel humani- taire de plus de 5 milliards de dollars Sécheresse en Afrique australe

Le Zimbabwe envisage d’augmenter la production pour soutenir la nouvelle monnaie

Afrique du Sud

L'ex-président Zuma inéligible et exclu des élections L a plus haute juridiction d'Afrique du Sud a déclaré lundi l'ex-président Jacob Zuma inéligible en raison d'une condamnation à la prison en 2021, et prononcé son exclu- sion des élections prévues dans neuf jours, qui pourraient marquer un recul historique de l'ANC au pouvoir depuis trente ans. Plus de 27,5 millions de Sud-Africains sont appelés le 29 mai à élire leurs députés, qui désigneront ensuite le prochain président. Le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l'apartheid, risque pour la première fois de perdre sa majorité absolue au Parlement et d'être contraint de former un gouvernement de coalition. Les sondages attribuent plus de 8% des inten- tions de vote au nouveau petit parti d'opposi- tion mené par Jacob Zuma, l'ANC tombant aux alentours des 40% et le premier parti d'oppo- sition (Alliance démocratique, DA) dépassant les 20%. ■ La BAD et la BCP signent un accord de partage de risques de 70 M$ Commerce en Afrique L a Banque africaine de développement (BAD) et la Banque Centrale Populaire (BCP) ont signé, lundi à Casablanca, un accord de partage de risques (APR) de 70 millions de dollars américains pour favoriser le financement du secteur privé et dynamiser le commerce en Afrique. L’accord entre les deux institutions permettra de renforcer l’inclusion financière des opéra- teurs économiques, notamment les petites et moyennes entreprises (PME), et consolidera leurs capacités en matière de commerce exté- rieur.Ce montant, qui représente une limite risque globale allouée aux banques locales africaines, devrait catalyser près de 200 mil- lions d’euros d’échanges, précisent les deux parties. ■

L e gouvernement zimbabwéen envisage de renforcer ses réserves d'or en augmentant la production, pour soutenir la nouvelle monnaie, le ZiG (Zimbabwe Gold), adossée au métal jaune, a indiqué le ministre des Mines et du Développement minier, Winston Chitando. « Cette nouvelle monnaie est ancrée dans la production d'or. Nous devons, par conséquent, déterminer les moyens d'augmenter la production », a déclaré Chitando lors d'une réunion avec les opérateurs miniers du pays dans la capitale Harare. Après plusieurs tentatives infructueuses pour mettre fin à la chute vertigineuse de la valeur du Dollar zimbabwéen, la Banque de réserve a annoncé en avril dernier la création d'une nouvelle monnaie en s’appuyant sur l'ancien système de l’étalon-or. ■

L a Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a lancé, lundi, un appel humanitaire de 5,5 milliards de dollars pour répondre à l’impact de la sécheresse provoquée par le phénomène clima- tique «El Nino», a indiqué le Secrétariat du groupe- ment régional. « Les pays de la région sont appelés à mettre en place des interventions coordonnées, intégrées et harmonisées pour faire face aux effets néfastes d’El Niño », a souligné le secrétariat dans un com- muniqué publié à l’issue du Sommet extraordi- naire des chefs d'État et de gouvernement de la SADC, tenu par vidéo- conférence, pour exami- ner la situation humani- taire dans la région. Il a ajouté que la séche- resse et les inondations provoquées par El Niño ont eu des impacts mul- tiformes et en cascade dans de multiples sec- teurs, notamment l'agri- culture et les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la nutrition, la santé, l'eau et l'énergie. ■

Le Sénégal parmi les dix meilleures destinations africaines Tourisme d’affaires

L e Sénégal a été classé parmi les dix meilleures destinations africaines pour le tourisme d’affaires, selon le ministère sénégalais de tutelle. Connu pour sa stabilité et son attrait géographique, le pays ouest afri- cain se positionne en effet à la neuvième place dans le dernier classement de l’International Congress and Convention Association (ICCA). Publié à la veille de l’ouverture du Salon IMEX, le plus grand salon interna- tional du tourisme d’affaires, ce classement reconnaît les «efforts déployés» par le Sénégal pour attirer les événements internationaux. Ce résultat est le fruit de la connectivité exceptionnelle du pays, sa stabi- lité et sécurité reconnues, son dynamisme économique et son hospitalité authentique. Ces différentes caractéristiques font du Sénégal « une destina- tion de choix pour les voyages d’affaires », indique la même source. ■

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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

Zone Euro

FED

Espagne

Jerome Powell s'attend à ce que les taux demeurent stables

Les Marocains en tête des affiliés à la sécurité sociale, une première L es Marocains représentent, pour la première fois, le groupe de travailleurs étran- gers qui cotisent le plus au système de la sécurité sociale en Espagne, selon le ministère espagnol de l’In- clusion, de la Sécurité sociale et des Migrations. Le groupe le plus important d'étrangers employés et cotisant à la sécurité sociale est celui des travailleurs du Maroc (346.771), qui a dépassé pour la première fois la Roumanie (345.706 cotisants), a précisé le ministère. Les travailleurs en provenance du Maroc et de la Roumanie sont suivis des affiliés de Colombie (197.071), d'Italie (187.539), du Venezuela (154.009) et de Chine (116.570). ■

La BCE invite à la prudence sur des baisses de taux au-delà de juin

L e président de la Réserve fédérale (FED), Jerome Powell, a souligné que l'in- flation diminuait plus lentement que prévu aux Etats-Unis, ce qui maintiendrait probablement les taux d'intérêt à leur niveau actuel pendant une période prolongée. Les indicateurs d’inflation étaient « plus élevés que ce à quoi on s’attendait », a déclaré Powell lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association des banquiers étrangers à Amsterdam. « Nous devrons être patients et laisser les politiques restrictives

faire leur travail », a-t-il ajouté, ont rapporté les médias US. Le président de la Banque cen- trale américaine a noté que la désinflation rapide survenue en 2023 a considérablement ralenti cette année. Powell, qui a souligné l'impor- tance de maintenir les taux à leur niveau actuel, a noté qu’il ne s’attend pas à ce que la FED aug- mente ses taux. La FED a maintenu son taux directeur dans une fourchette de 5,25% à 5,5%, soit le niveau le plus élevé depuis 23 ans. ■

L a Banque centrale européenne pourrait abaisser ses taux direc- teurs en juin, mais elle préco- nise la prudence au-delà de cette échéance en raison des incertitudes sur les perspectives d'inflation, a sou- ligné le membre du Conseil des gou- verneurs de la BCE, Isabel Schnabel. « En fonction des données reçues et des nouvelles projections des services de l'Eurosystème, une baisse des taux en juin pourrait être appropriée », a indiqué Schnabel dans une déclara- tion à la presse. « Mais la trajectoire au-delà de juin est beaucoup plus incertaine. Les données récentes ont confirmé que la dernière étape de la désinflation est la plus difficile », a-t- elle soutenu. Après plusieurs années d'inflation « très élevée et alors que les risques liés aux prix sont toujours orientés à la hausse, avancer le calendrier des réductions de taux risquerait d'assou- plir prématurément la politique moné- taire , a-t-elle fait valoir. ■

Royaume-Uni

L a croissance des salaires au Royaume-Uni est restée forte à 6%, alors que le taux de chômage a atteint son niveau le plus élevé depuis près d'un an, indique l'Office national des statistiques. Les augmentations de salaires, hors primes, sont restées à 6%, ce qui signifie que les salaires ont augmen- té de 2,4%, en prenant en compte l'inflation. La croissance des salaires réels est donc à son niveau le plus élevé depuis bien plus de deux ans, selon Liz McKeown, directrice des statistiques économiques à l'ONS. De son côté, le taux de chômage a atteint 4,3% entre janvier et mars, soit le taux le plus élevé depuis mai à juillet de l'année dernière. De plus, le nombre de postes vacants a également diminué, ce qui signifie que davantage de chô- meurs sont en concurrence pour les mêmes emplois, a précisé la même source. ■ La croissance des salaires reste élevée malgré la hausse du chômage

Japon

L'économie s'est contractée plus qu'attendu au premier trimestre

L’ économie japonaise s'est contractée plus qu'attendu au premier trimestre, selon des données du gouvernement, du fait notamment de scandales dans l'automobile et d'une consommation intérieure minée par l'inflation et la faiblesse du Yen. Le produit intérieur brut (PIB) du Japon entre janvier et mars a reculé de 0,5% comparé au trimestre précédent, alors que les économistes du consensus de l'agence Bloomberg tablaient sur un léger repli de 0,3%.

La croissance du PIB au quatrième trimestre 2023 a par ailleurs été révisée à 0% (+0,1% précédemment). « L'économie japonaise est en mauvaise forme », a jugé Stefan Angrick dans une note de Moody's Analytics. L'archipel « évite de justesse l'étiquette redoutée de +récession technique+ définie par deux baisses consé- cutives » du PIB. Mais « la nouvelle chute au premier trimestre 2024 montre que le Japon n'est pas non plus très loin de la récession », a-t-il ajouté. ■

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Société anonyme au capital de 224.352.000 Dirhams Siège social à Casablanca 20630 – Bd. Ahl Loghlam, Sidi Moumen R.C. Casablanca 7545 NEXANS

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DES ACTIONNAIRES

AVIS DE CONVOCATION

Les actionnaires de NEXANS MAROC, société anonyme au capital de 224.352.000 dirhams, sont convoqués en Assemblée Générale Ordinaire qui se tiendra au siège social Bd. Ahl Loghlam, Sidi Moumen - 20630 Casablanca, le : Lundi 24 JUIN 2024 À 15 HEURES

À l’effet de délibérer et de statuer sur l’ordre du jour suivant :

1. Rapport de gestion du Conseil d’administration et rapport des Commissaires aux comptes sur les comptes annuels de l’exercice clos le 31 décembre 2023 - Examen et approbation des comptes annuels présentés par le Conseil pour l’exercice clos le 31 décembre 2023. 2. Affectation du résultat. 3. Rapport spécial des Commissaires aux comptes sur les conventions libres et réglementées. 4. Renouvellement du mandat d’un administrateur.

5. Fixation et mise en paiement des jetons de présence. 6. Pouvoirs pour l’accomplissement des formalités légales.

Les propriétaires d’actions au porteur devront déposer ou faire adresser par leur banque au siège social, cinq jours avant la réunion, les attestations constatant leur inscription en compte auprès d’un intermédiaire financier habilité.

Les titulaires d’actions nominatives devront avoir été préalablement inscrits en compte, soit en nominatif pur ou en nominatif administré, cinq jours avant la réunion, ils seront admis à cette assemblée sur simple justification de leur identité. Toute demande d’inscription de projets de résolutions à l’ordre du jour doit être adressée au siège social de la société par lettre recommandée avec accusé de réception dans le délai de dix jours à compter de la publication de l’avis de convocation et ce conformément à l’article 121 de la loi 17.95 sur les sociétés anonymes. Tout actionnaire ayant le droit d’assister aux Assemblées Générales peut s’y faire représenter par un mandataire dans les conditions prévues par la loi. Les formulaires de vote par correspondance et par procuration seront disponibles, au moins vingt et un (21) jours avant la tenue de l’Assemblée Générale Ordinaire, sur le site internet de Nexans Maroc : www.nexans.ma LE CONSEIL D’ADMINISTRATION

PROJET DE RÉSOLUTIONS

En conséquence, le dividende par action pour les 2 243 520 actions composant le capital social s’élèverait à 12,00 Dirhams. Ce dividende sera mis en paiement à compter du 24 juillet 2024. RÉSOLUTION N° 3 L’Assemblée générale, après avoir entendu lecture du rapport spécial des Commissaires aux comptes sur les conventions relevant de l’article 56 de la loi 17/95 relative aux sociétés anonymes, telle que modifiée et complétée par les lois 20-05 et 78-12, approuve ledit rapport et chacune des conventions qui y

RÉSOLUTION N° 1 L’Assemblée générale, après avoir entendu la lecture du rapport de gestion du Conseil d’administration et du rapport général des Commissaires aux comptes, ainsi que les explications complémentaires fournies verbalement, approuve dans toutes leurs parties le rapport de gestion du Conseil d’Administration ainsi que les comptes annuels de l’exercice clos au 31 décembre 2023, tels qu’ils ont été établis et lui sont présentés. RÉSOLUTION N° 2 L’exercice 2023 faisant apparaître un bénéfice de 104 560 967,52 MAD, il vous est proposé par le Conseil d’Administration de l’affecter de la façon suivante :

sont mentionnées. RÉSOLUTION N° 4

Après avoir constaté l’arrivée à expiration du mandat d’administrateur de Monsieur Driss BENHIMA à l’issue de la présente assemblée, l’Assemblée Générale décide de renouveler son mandat pour trois années, soit jusqu’à l’issue de l’Assemblée Générale qui sera appelée à statuer sur les comptes de l’exercice à clore le 31 décembre 2026. RÉSOLUTION N° 5 L’Assemblée générale fixe, pour l’exercice 2024, le montant des jetons de présence à allouer globalement au Conseil d’administration, qui en décidera la répartition entre ses membres, à la somme de 405 000 Dirhams. RÉSOLUTION N° 6 Tous pouvoirs sont donnés au porteur d’une copie ou d’un extrait certifié conforme du présent procès-verbal à l’effet d’accomplir toutes formalités et publications prévues par la loi.

104 560 967,52 MAD - - 433 445 239,57 MAD

Bénéfice de l’exercice Réserve légale Réserve d’Investissement Report à nouveau

538 006 207,09 MAD

Total

AFFECTATION Dividende Report à nouveau

26 922 240,00 MAD 511 083 967,09 MAD

538 006 207,09 MAD

Total

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JEUDI 23 MAI 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo Premier round pour les trimestriels, la rotation de cash se poursuit

Evolution de l'indice Masi depuis début mai 2023

P Le marché actions marque une pause sous ses sommets annuels. La structure des échanges de la semaine confirme la poursuite de la rotation de cash. as de répit pour les investisseurs friands d'informations finan- cières. Depuis l'amélioration du cadre réglementaire de l'Autorité marocaine du marché des capi- taux (AMMC) en matière de com- munication financière, les ren- dez-vous émetteurs/investisseurs sont de plus en plus fréquents, et permettent un «dialogue» trans- parent et constructif entre les acteurs du marché. L'heure n'est donc plus à la discrétion. comme l'automobile, l'énergie et les mines, commencent à mon- trer des signes de relance. En revanche, le secteur informatique (pour l’heure) est en perte de vitesse, avec Disway qui pâtit de la hausse récente des droits de douane décidée dans le cadre de la LF 2024. Les retards de livraison, liés aux perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales, viennent aggraver la situation. Par Y . Seddik

TOP Performances

FLOP Performances

Akdital Label'Vie Snep

-7,53%

+24,17% +19,69%

Minière Touissit Cartier Saada SAnlam

-6,24%

-6,13%

+14,52 %

On note également que plu- sieurs entreprises affichent une croissance à double digit de leurs revenus, notamment CDM (+16,5%), CFG Bank (+44%), Jet Contractors (+16%) ou encore Taqa Morocco (+16,8%). Les analystes restent globalement optimistes pour l'année 2024. BMCE Capital Global Research table sur une augmentation des revenus des entreprises cotées de l'ordre de 5,9%, pour atteindre

Actuellement, nous sommes en pleine période de publications des résultats du premier trimestre, un moment clé pour avoir un pre- mier draft des grandes tendances de l'année. Les données dispo- nibles jusqu’au 17 mai laissent entrevoir une dynamique secto- rielle légèrement contrastée, mais prometteuse. Certains secteurs confirment leur trajectoire de croissance, à l'instar du BTP et des banques, tandis que d'autres,

275 milliards de dirhams. La capa- cité bénéficiaire devrait connaître une progression encore plus mar- quée, de 13,4%, pour s'établir à 33,2 milliards de dirhams. Sur le front boursier, la semaine écoulée a été marquée par une performance globalement néga- tive, avec un Masi en retrait de -0,75 %. Toutefois, la rotation sec- torielle de cash s’est poursuivie,

comme le démontre la structure des flux hebdomadaires. Une rotation essentielle pour mainte- nir une dynamique saine et équi- librée du marché. Dans ce sens, Taqa Morocco a drainé 17,22% du total des échanges de la semaine avec un flux de 329 MDH, suivie par Addoha (205 MDH), Afriquia Gaz (203 MDH) et Lesieur Cristal (158 MDH). ◆

C ommunication F inancière

83, Bd El Massira El Khadra N° 5, Casablanca - Tél (0522) 98.41.64/66. Fax : (0522) 98.40.22 S.A.R.L. au capital de 5.000.000,00 DH Groupe éditeur de Finances News Hebdo, de Autonews et de la Quotidienne

EXERCICE CLOS LE 31 DÉCEMBRE 2023

BILAN ACTIF

BILAN PASSIF

COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES

COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES (SUITE)

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JEUDI 23 MAI 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

Experts-comptables

L’Ordre des experts-comptables a organisé le 22 mai ses huitièmes assises sous la thématique : «L’expert-comptable, tiers de confiance au service de l'économie». La profession face à de nouveaux enjeux Par A. Hlimi

composantes de la profession et les pouvoirs publics afin de renforcer davantage le rôle de l'expert-comp- table. En tant que conseiller straté- gique, en tant que facilitateur des transformations et catalyseurs de la croissance économique ». Pour la ministre, le rôle d'un tiers de confiance est nécessaire et les experts-comptables le sont de fait depuis plusieurs années. «Nous avons construit avec la profession une relation de confiance où la signature d'un expert-comptable a une crédibilité reconnue», a-t-elle rappelé. De nombreux chantiers en cours Plusieurs chantiers sont en cours pour la profession, dont notamment le projet de modernisation du cadre comptable marocain qui s'inscrit au cœur des réformes engagées par le Royaume sur le plan comptable et financier. Le fameux projet de loi 17-24 rela- tif aux états financiers consolidés passe également par le volet lié à la supervision et le contrôle de la pro- fession afin d'assurer le respect des normes. « Ce sont des règlementa- tions relatives notamment à la pro- duction de l'information financière et comptable et à la conformité aux obligations en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme», explique la ministre. Pour le patron de la DGI, l’expert- comptable joue un rôle dans la moralisation fiscale. «Le commis- saire aux comptes (CAC) certifie les comptes des entreprises. Nous nous attendons à ce que les CAC responsabilisent encore plus pour que nous ayons la confiance néces- saire dans ces comptes et minimiser les risques des contrôles fiscaux. A la DGI, nous sommes conscients de ce rôle pour nous permettre d’évo- luer vers une autre vision pour qu’au lieu d’aller contrôler des comptabi- lités, nous contrôlions des proces- sus».

 Plusieurs chantiers sont en cours pour la profession, dont notamment le projet de moder- nisation du cadre comptable maro- cain.

S

alle comble à Casablanca le 22 mai, avec un Ordre des experts- comptables en ordre de bataille, la profession étant dans une phase de transition où elle est appelée à être un peu plus active dans de nombreux chantiers de la sphère publique et économique. Son rôle de tiers de confiance sera notam- ment renforcé avec le projet relatif à la généralisation des états finan- ciers consolidés en normes IFRS. Ce projet de loi, qui a longuement traîné dans les tiroirs du ministère des Finances, est de nouveau sur la table. Il impose à certaines entre- prises l'établissement et la publica- tion d'états financiers consolidés pour renforcer ainsi la transparence et la comparabilité des informa- tions financières. La grande nou- veauté concerne l’entrée dans le champ d’application des établisse- ments publics, les sociétés d'État, les filiales publiques et les entre- prises concessionnaires. Un mar- ché conséquent qui va dépendre du seuil d’activité à partir duquel ces entreprises vont entrer dans le

champ d’application de la loi. C’est pour cette raison sans doute que l’Ordre a choisi pour keynote speaker le patron de l’un des orga- nismes publics les plus importants : Khalid Safir, Directeur général du groupe CDG. Ce dernier a rap- pelé les nombreuses responsabi- lités de l’expert- comptable dans un contexte de digitalisation qui impose des adaptations rapides de la profession. Le DG a en outre mis l’accent sur la clé de voute qu’est l’expert-comptable dans la chaîne

de valeur économique. Même son de cloche pour la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, qui a adressé un message aux participants à l’ouverture des assises : «Les défis sociaux éco- nomiques auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui, qu'il s'agisse de la complexité des transactions économiques, de la digitalisation croissante ou encore des nouveaux impératifs en matière de gouver- nance et de transparence appellent à une collaboration étroite entre les

Des conventions signées aux assises de l’Ordre des experts-comptables

Lors de la 8 ème assise de l’Ordre des experts-comptables, des conven- tions ont été signées avec la CDG, Crédit Agricole, Barid Al-Maghrib et l’AMDIE. «L’AMDIE est aujourd’hui porteuse d’un chantier stra- tégique pour l’investissement au Maroc. Dans ce cadre, elle béné- ficiera de l'accompagnement de l'Ordre pour valider et assurer les engagements pris par les investisseurs dans le cadre de la charte de l’investissement», assure Faiçal Mekouar, président de l’Ordre des experts-comptables.

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 23 MAI 2024

BOURSE & FINANCES

de l’expert-comptable comme conseiller dans l’accompagnement des entreprises pour l’ouverture de leur capital. Ce parte- nariat s’est traduit par le lancement d’un certificat professionnel, dont la première promotion sera connue en septembre après un processus de formation basé sur un cas réel, où il faudra présenter une PME réelle intéressée par l’ouverture de son capital dans une logique de crois- sance ou de transmission. ◆

Un pont entre les entreprises et le marché des capitaux L’expert-comptable est le premier conseiller du chef de l’entreprise. Ce dernier sollicitera souvent son commis- saire aux comptes pour faire un choix de financement. Cela en fait un prescrip- teur, et la Bourse de Casablanca l’a bien

«Nous avons construit avec la profession une relation de confiance où la signature d'un expert-comptable a une crédibilité reconnue».

compris. Kamal Mokdad, président du Conseil d’administration de la Bourse, a évoqué ce rôle de tiers de confiance pour encourager les entreprises à faire appel au marché des capitaux pour leurs

financements. Il est revenu sur un par- tenariat signé au premier trimestre entre les deux institutions, et qui porte sur plu- sieurs axes liés à la promotion du mar- ché financier et la mise en valeur du rôle

Faiçal Mekouar, président de l’Ordre

des experts- comptables

«Nous sommes ravis d'accueillir autant d'institutions, de repré- sentants de l'État et de membres du tissu économique de notre pays, tant du secteur privé que public. Cela témoigne de la confiance accordée à l'expert- comptable, qui accompagne les entreprises. L'expert-comptable est un conseiller stratégique essentiel au développement de l'entreprise. Il intervient tout au long de la vie de l'entre- prise, jouant le rôle de tiers de confiance. Avec le développement et la complexification de l'écono- mie, marquées par une régula- tion accrue et une digitalisation croissante, l'expert-comptable devient le partenaire privilégié pour accompagner et conseiller. En tant que tiers de confiance, il doit incarner l'indépendance, l'intégrité et le respect des normes et des responsabilités. Son rôle est de fournir une assu- rance. Indépendant, l'expert- comptable agit en tant que man- dataire pour ordonner et exécu- ter. Il est au centre des relations entre les parties qui sollicitent son expertise pour fournir assu- rance, certification et validation des informations».

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JEUDI 23 MAI 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

une volonté accrue d'épargner malgré la baisse des taux de rémunération. En somme, si la baisse de la rémunération des comptes sur carnet peut sembler décevante, elle s'inscrit dans un contexte de stabilisation des taux et de maîtrise de l'inflation. Elle per- met surtout aux épargnants de retrouver un taux de rendement réel positif. Pourquoi les DAT séduisent- ils les Marocains ? Contrairement à l’épargne ris- quée, les dépôts à terme (DAT) continuent de séduire les épar- gnants marocains, et ce n'est pas un hasard. Leur popularité repose sur un cocktail de sécu- rité, de rendement garanti et de praticité qui en font un pla- cement de choix pour tous les profils, qu'ils soient résidents ou non-résidents. D'abord, la sécurité : le capital investi est garanti par le Fonds de garantie des dépôts, ce qui rassure les épargnants les plus prudents. Ensuite, le rendement: le taux d'intérêt fixe, déterminé en fonction des taux du marché, de la durée et du montant du placement, permet de connaître à l'avance le montant des gains, une prévisibilité appréciée en ces temps incertains. Les inté- rêts sont calculés quotidienne- ment et versés à l'échéance, qui peut aller de 3 à 24 mois. Les DAT offrent également une certaine flexibilité, avec la possi- bilité, sous conditions, d'obtenir une avance sur le montant blo- qué. Enfin, leur fiscalité avan- tageuse, avec une retenue à la source de 30% sur la plus-value pour les résidents, 10% pour les MRE et une exonération pour les placements en devises des non- résidents, ainsi que l'absence de frais, en font un produit parti- culièrement attractif. Faciles d'accès et disponibles dans la plupart des banques, les DAT constituent ainsi un place- ment sûr, rentable et pratique, qui répond aux attentes d'une large frange de la population marocaine. ◆

Malgré une baisse de la rémunération, les comptes sur carnet retrouvent un taux de rendement réel positif grâce à une inflation maîtrisée. Une rémunération en baisse, mais un taux réel enfin positif Par Y. Seddik A Épargne réglementée

lors que l'inflation retrouve les plus bas de mars 2021, s'éta- blissant à 0,2% en avril 2024, et que les taux obligataires se stabilisent, la rémunération de plusieurs produits d'épargne réglementée, notamment les populaires comptes sur carnet, a connu une baisse. Selon les dernières statistiques de Bank Al-Maghrib (BAM) pour mars 2024, le taux de rémunéra- tion des dépôts à terme a dimi- nué. Les dépôts à 12 mois ont perdu 13 points de base pour atteindre 2,82%, tandis que les dépôts à 6 mois ont enregistré une baisse plus significative de 27 points de base, s'établissant à 2,38%.

Les comptes d'épargne ont également vu leur taux mini- mum de rémunération baisser de 25 points de base par rap- port au semestre précédent, fixé à 2,73% pour le premier semestre 2024. Rappelons que ce taux est calculé à partir du taux moyen pondéré des bons du Trésor à 52 semaines, mino- ré de 50 points de base. Malgré cette baisse, la stabili- sation actuelle des taux courts laisse présager une rémunéra- tion des produits bancaires rela- tivement stable dans les pro- chains semestres. Plus impor- tant encore, cette évolution, combinée à une inflation maî- trisée, permet aux épargnants

de protéger leur capital et de retrouver un taux de rendement réel positif, ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois, lorsque les taux de rendement réels étaient négatifs. Signalons que les dépôts des ménages ont atteint 874,4 Mds de DH, en hausse annuelle de 4,6%, avec 204,9 Mds de DH détenus par les Marocains rési- dant à l'étranger (MRE), alors que les dépôts des entreprises privées ont progressé de 7,4% à 204,7 Mds de DH, toujours selon les données de BAM. Cette aug- mentation des dépôts, tant des ménages que des entreprises, reflète une confiance renouve- lée dans le système financier et

 La stabili- sation actuelle des taux courts laisse présager une rémunération des produits ban- caires relative- ment stable dans les prochains semestres.

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