FNH N° 1153-1

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JEUDI 23 MAI 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

CULTURE

catives sont organisées pendant le salon, notamment des ateliers, des conférences et des débats. Ces événements contribuent à sensibiliser le public à divers sujets sociaux et culturels, allant de la littérature à la science. F.N.H. : A travers votre expérience dans le domaine littéraire, quelle place prend la femme marocaine dans le domaine de l’écriture et quel est son apport dans le Salon du livre ? Pr I. H. : Les femmes maro- caines sont relativement plus présentes dans le domaine lit- téraire, apportant des perspec- tives et des voix nouvelles à la littérature. De nombreuses auteures marocaines ont gagné en reconnaissance, tant au niveau national qu'international. Elles couvrent une variété de genres, allant de la fiction à la poésie, en passant par les essais et les mémoires. Les thématiques abordées par les écrivaines marocaines sont souvent liées à la condition fémi- nine, aux droits des femmes, à la société et à la culture marocaine, ainsi qu'aux expériences person- nelles et identitaires. Leur travail contribue à mettre en lumière des perspectives souvent mar- ginalisées dans la littérature. En outre, il existe de plus en plus d’auteurs primées ici et ailleurs, ce qui témoigne de la qualité et de l'importance de leurs contri- butions à la littérature. Concernant l’apport des femmes au Salon international de l’édi- tion et du livre, une participation active a été notée. Plusieurs écri- vaines ont participé en tant que conférencières, participantes à des tables-rondes et signataires de livres. Leur présence a enrichi les débats et les discussions littéraires. Le SIEL offre une plateforme

pour donner de la visibilité aux œuvres des femmes écrivaines marocaines. Les éditeurs et les lecteurs peuvent découvrir et apprécier leur travail, ce qui contribue à élargir leur audience. Il offre également des opportuni- tés de réseautage et de collabo- ration avec d'autres auteurs, édi- teurs et professionnels du livre. Ces interactions peuvent mener à des projets et des publications futures, renforçant ainsi leur pré- sence dans le milieu littéraire. En effet, la participation des auteures à cet événement et la visibilité qui en découle contri- buent à la dynamique culturelle et littéraire du Maroc, et aussi à inspirer d'autres femmes à pour- suivre des carrières littéraires. F.N.H. : A votre avis, quels sont les maillons faibles de la chaine du livre ? Pr I. H. : La chaîne du livre au Maroc présente plusieurs mail- lons faibles qui freinent le déve- loppement et la dynamisation du secteur. Les principaux défis sont représentés par : • Le faible taux de lecture. En effet, il existe une faible «culture» de la lecture au Maroc, avec un taux de lecture parmi les plus bas de la région. Cela se traduit par une demande limitée pour les livres, tant en termes de quantité que de diversité. De nombreuses régions, en particulier rurales, manquent de bibliothèques et de librairies, rendant l'accès aux livres difficile pour une grande partie de la population. • Les coûts élevés des livres, qui sont souvent perçus comme chers par une grande partie de la population, ce qui limite leur achat. Selon les professionnels du livre, les coûts élevés de pro- duction et d'importation contri- buent à cette situation. • Un vrai problème de distribu- tion dont se plaignent tous les auteurs. Les réseaux de distri- bution sont insuffisants, la logis- tique et le transport des livres sont coûteux, ce qui augmente les prix et complique la diffusion des ouvrages vers toutes les régions du pays.

• Aussi, le secteur souffre du faible soutien institutionnel pour promouvoir le livre. Les initia- tives gouvernementales restent limitées. Les auteurs marocains reçoivent peu de soutien en termes de financement, de pro- motion et de distribution de leurs œuvres. Cela peut décourager la production littéraire locale. • Sans oublier l’insuffisance des bibliothèques publiques; et celles qui existent sont souvent mal équipées et sous-financées. Pour améliorer la chaîne du livre au Maroc, il est essentiel de développer une culture de la lec- ture, rendre les livres plus acces- sibles et abordables, renforcer les infrastructures de distribu- tion, mettre en place des poli- tiques publiques de soutien et protéger les droits des auteurs et des éditeurs. Des efforts concer- tés de la part du gouvernement, des acteurs du secteur privé et des organisations culturelles sont nécessaires pour surmon-

ter ces défis et dynamiser le marché du livre au Maroc.

F.N.H. : Combien coûte la publication d’un livre pour un écrivain et qu’en est-il des gains ? Pr I. H. : La publication d'un livre au Maroc est un véritable chal- lenge; c’est souvent un investis- sement significatif pour un écri- vain. Il est même difficile d’ima- giner un auteur faire fortune de la vente de ses ouvrages au Maroc compte tenu des contraintes évoquées précédemment. Il est à noter que la publica- tion d'un livre pour un écrivain peut varier considérablement en fonction de plusieurs facteurs, notamment le type de publica- tion (auto-édition ou publica- tion par une maison d'édition à compte d’auteur ou à compte d’éditeur), le nombre d'exem- plaires imprimés, la qualité de l'impression et les services sup- plémentaires comme le design

Le Salon du livre a des retombées significatives sur le paysage sociocul- turel et économique marocain.

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