FNH N° 1153-1

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 23 MAI 2024

CULTURE

garder une plus grande part des revenus de vente, après déduc- tion des coûts de production et de distribution. F.N.H. : Un rapport élo- quent sur le taux de lec- ture au Maroc a été rendu public par le CESE. Quelles sont les grandes lignes à retenir et les conclusions à en tirer ? Pr I. H. : Le rapport du Conseil économique, social et environ- nemental (CESE) sur la lecture au Maroc révèle des lacunes impor- tantes et propose des recom- mandations pour améliorer cette situation. En voici les points clés: • Le taux de lecture au Maroc est très faible. Selon les statistiques, seuls 27% des Marocains de plus de 15 ans lisent des livres. 38% des écoliers possèdent quelques ressources de lecture chez eux, contre 61% qui n’en possèdent pas. • Une des principales causes de ce faible taux de lecture est le manque d'infrastructures. Plusieurs établissements sco- laires publics ne disposent pas de bibliothèques. De plus, les ressources disponibles sont souvent limitées. • Le rapport souligne l'impor- tance de la famille et de l'école dans le développement de l’in- térêt pour la lecture chez les enfants. Il recommande de com- mencer la promotion de la lec- ture à un âge très précoce pour inculquer cette habitude dès le plus jeune âge. Le CESE propose plusieurs ini- tiatives pour remédier à la situa- tion, telles que : • Développer des programmes d’encouragement à la lecture par les collectivités territoriales. • Impliquer les entreprises dans la responsabilité sociétale pour financer des bibliothèques sco- laires et numériques. • Organiser des assises natio-

nales sur la lecture pour élabo- rer des politiques et des plans d’action concrets. F.N.H. : Malgré le fait que le Maroc se situe en bas de l’estrade en matière de lecture, la présence au SIEL de l’auteur saou- dien à succès Osamah Al-Muslim a suscité un fort engouement. Comment expliquez-vous ce para- doxe alors que l’étiquette du Marocain «qui ne lit pas» lui colle à la peau ? Pr I. H. : Bien que l'idée que les Marocains ne lisent pas soit un stéréotype persistant, la réa- lité est plus nuancée, comme l’atteste l'engouement des lecteurs pour ce jeune auteur saoudien. L’explication du phé- nomène est multifactorielle. Il s’agit d’un auteur dont les œuvres résonnent particulière- ment auprès d'un public spéci- fique, étant donné que ses livres, souvent axés sur le paranormal et le mystère, peuvent captiver un large auditoire, notamment les jeunes. Sans oublier l’im- pact indéniable des médias et des réseaux sociaux. Oussama Muslim jouit d’une grande cou- verture médiatique et une forte promotion sur les réseaux sociaux avec une base de «fans» active en ligne, ce qui attire un public large grâce à une visibilité accrue. Je pense aussi que la langue arabe joue un rôle dans sa popu- larité, le rendant plus accessible pour les lecteurs marocains. La proximité culturelle et linguis- tique est peut-être un facteur important dans l'attirance d’un public plus large. Ceci étant, l'enthousiasme des Marocains pour la venue d'Osa- mah Al-Muslim au SIEL montre que, malgré certains stéréotypes, il existe une soif de lecture dans notre pays. Les événements lit- téraires, la médiatisation et la proximité culturelle sont autant de facteurs qui contribuent à cet engouement. ◆

 L'enthousiasme des Marocains pour la venue d'Osamah Al-Muslim au SIEL montre que, malgré certains stéréotypes, il existe une soif de lecture dans notre pays.

de la couverture et la promotion. Voici à titre indicatif quelques notions concernant les coûts de publication en auto-édition : • Le coût d'impression d'un livre peut varier en fonction du for- mat, du nombre de pages, et de la qualité de l'impression, entre 20 et 40 dirhams par exemplaire pour des tirages modestes (500 à 1.000 exemplaires). Des tirages plus importants peuvent réduire le coût unitaire. • Les services d'édition et de correction peuvent coûter entre 3.000 et 10.000 dirhams, selon la complexité et la longueur du manuscrit. • Le design de la couverture peut coûter entre 1.000 et 5.000 dirhams. La mise en page inté- rieure peut également coûter entre 1.000 et 5.000 dirhams. • Les coûts de promotion peuvent varier largement. Une campagne de base sur les réseaux sociaux et quelques événements locaux peuvent coûter entre 5.000 et

10.000 dirhams. Des campagnes plus vastes impliquant des rela- tions publiques et des événe- ments littéraires peuvent coûter beaucoup plus. Dans le cas, d’une publica- tion par une maison d’édition à compte d’éditeur, celle-ci prend en charge les coûts de publi- cation en échange d'un pour- centage des ventes. Les termes varient selon les éditeurs et les contrats spécifiques. Concernant les gains pour l’écri- vain, en terme de «Royalties**, les écrivains peuvent s'attendre à recevoir entre 5 % et 15% du prix de vente de chaque exem- plaire vendu, selon le contrat avec l'éditeur. Certains contrats peuvent inclure une avance sur royalties, bien que cela soit moins courant pour les écrivains débutants. Il existe également la possibilité de ventes directes dans le cas des auteurs qui choisissent l'au- to-édition. Ces derniers peuvent

La chaîne du livre au Maroc présente plusieurs maillons faibles qui freinent le développement et la dynamisation du secteur.

** Redevance versée à l'auteur

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