FNH N° 1178

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 26 DÉCEMBRE 2024

ECONOMIE

«La région s’impose aujourd’hui comme le vecteur de développement de notre pays» Régionalisation avancée

nales et sectorielles. A cet effet, les régions ont besoin de plus d’autono- mie en matière de prise de décisions et de gouvernance. F.N.H. : Qu’en est-il de la réa- lisation des recommandations issues des dernières Assises ? A. K. : Entre 2019, date des premières Assises, et 2024, date des secondes, les choses ont beaucoup évolué, particulièrement en ce qui concerne l’aspect financement. Il y a eu une progression qui a touché les transferts des dotations budgétaires de l’Etat vers les régions, qui ont atteint, en 2021, 10 milliards de DH. Les régions vont continuer à capitaliser sur ces transferts, mais en même temps à chercher d’autres mécanismes de financement dans un cadre partena- rial. Il y a des Plans de développement régionaux (PDR) très ambitieux qui nécessitent des fonds pour financer les projets de développement territo- rial. On relève des exemples réussis qui ont vu la contribution du Fonds d’équipement communal (FEC), la BERD, la CDG ou la Banque mondiale. F.N.H. : Comment jugez-vous les effets de la régionalisation avancée sur les provinces saha- riennes ? A. K. : L’essor des provinces saha- riewnnes est un modèle de réussite. C’est une démonstration réelle de ce que peuvent faire les régions en matière de développement écono- mique. Ces régions, qui ont bénéficié d’un modèle de développement doté d’une enveloppe de 79 milliards de DH d’investissement, ont métamor- phosé notre Sahara marocain. Et ce, au niveau des infrastructures comme la voie express qui relie Tiznit à Dakhla de 1.055 km. Ces projets ont donné un nouvel élan aux investissements aussi bien public que privé. ◆

Il faut des plans de développement territoriaux qui convergent avec les stratégies nationales et sectorielles. Entretien avec Abdellatif Komat, doyen de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales à l’Université Hassan II de Casablanca.

Propos recueillis par C. Jaidani

Finances News Hebdo : Quel regard portez-vous sur cette deuxième édition des Assises de la régionalisation avancée ? Abdellatif Komat : Dans la lettre royale adressée à cette deuxième édi- tion des Assises de la régionalisation avancée, SM le Roi a rappelé les grands défis qu’il faut relever pour mener à bien le programme. Il a noté qu’il faut élaborer une feuille de route bien définie ayant le consensus de toutes les parties concernées. Parmi les chantiers à mener, figure la pour- suite de la déconcentration pour la rendre encore plus opérationnelle, particulièrement dans le volet des attributions des régions. Le programme a commencé depuis 2015. Il y a eu l’étape d’évaluation en 2019 qui a enregistré un certain nombre d’avancements. Ces Assises ont mis l’accent sur le renforcement de l’investissement public et l’attractivité pour séduire l’investisseur privé. C’est un vecteur pour aller au développe- ment global, intégré et harmonieux du pays. Les régions sont appelées à chercher des mécanismes innovants de financement. La rencontre s’est intéressée également à des défis tou- chant notre pays comme le stress

hydrique, la mobilité durable et la transformation numérique.

mer, la réutilisation des eaux usées et le déploiement des technologies modernes pour l’irrigation. Pour la transformation numérique, le Maroc s’est doté d’un plan stratégique à l’horizon 2030. Ce chantier est un socle pour le développement écono- mique et social. Concernant la mobi- lité durable, le gouvernement a pris une série de dispositions. Au-delà des projets structurants nationaux, il faut que les régions s’impliquent davan- tage dans ces trois dimensions. La région s’impose aujourd’hui comme le vecteur de développement dans notre pays. L’essor attendu ne peut être réalisé en présence des disparités régionales. La déconcen- tration est primordiale pour réaliser cet objectif. En plus, il faut des plans de développement territoriaux qui convergent avec les stratégies natio-

F.N.H. : Pour les trois derniers défis que vous avez cités tou- chant directement la popula- tion et les acteurs économiques, quels sont les éléments sur les- quels il faut capitaliser pour les relever ? A. K. : Le Maroc a élaboré des plans stratégiques. Pour faire face au stress hydrique, une vision pour le moyen terme a vu le jour concer- nant la période 2020-2027, et une autre pour le long terme à l’horizon 2050. L’objectif est de rationnaliser l’utilisation des ressources hydriques, leur mobilisation à travers des pro- jets structurants comme la construc- tion de nouveaux barrages, les sta- tions de dessalement de l’eau de

Les régions ont besoin de plus d’autonomie en matière de prise de décisions et de gouvernance.

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