FNH N° 1178

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JEUDI 26 DÉCEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

DEVELOPPEMENT DURABLE

africain au gazoduc Maghreb- Europe, consolidant ainsi les échanges énergétiques entre l’Afrique et l’Europe. La récente confirmation de gise- ments de gaz importants en Mauritanie et au Sénégal renforce encore la pertinence du projet. Ces deux pays, initialement foca- lisés sur l’exportation de GNL vers l’Asie, voient dans le gazoduc une opportunité de répondre à la demande énergétique régionale tout en diversifiant leurs débou- chés économiques. Le pipeline promet d’être une solution ren- table et efficace, comparée au GNL, pour le transport et l’utilisa- tion du gaz naturel. Un levier pour l’intégration régionale Au-delà de son impact énergé- tique, le gazoduc Nigéria-Maroc s’inscrit dans une stratégie plus large d’intégration régionale por- tée par le Maroc. Cette vision, soutenue par le Roi Mohammed VI, inclut le développement d’in- frastructures stratégiques comme le port de Dakhla, des corridors économiques reliant les pays enclavés d’Afrique de l’Ouest, et des initiatives industrielles cen- trées sur l’hydrogène vert et l’am- moniaque. Ce projet participe également à l’amélioration de la connectivité terrestre, maritime et aérienne entre les pays africains de l’Atlan- tique, ouvrant la voie à une coo- pération économique renforcée. Avec un marché potentiel de 120 millions d’habitants, cette zone se positionne comme un moteur de croissance pour le continent. Pour l’Europe, le gazoduc repré- sente une opportunité de diver- sifier ses sources d’énergie, notamment dans un contexte de transition énergétique mondiale. Bien que sa capacité d’exporta- tion vers l’Europe soit limitée à 15, voire 18 milliards de mètres cubes par an, ce projet contribue à sécuriser les approvisionne- ments et à renforcer les relations énergétiques entre l’Afrique et l’Europe. ◆

 Le tracé du gazoduc africain- atlantique reliera le Nigéria au Maroc, avec des ramifications vers l’Europe via le gazoduc Maghreb-Europe.

Gazoduc africain-atlantique

tenues récemment à Rabat. Le gazoduc Nigéria-Maroc, désormais baptisé «gazoduc africain-atlantique», promet de transformer le paysage énergétique, industriel et géopolitique de la région, en reliant 13 pays africains au réseau énergétique européen. Bientôt le démarrage des phases opérationnelles Par Désy M. A

vec une longueur de 6.500 kilo- mètres et un budget estimé à près de 25 milliards de dollars, le gazoduc Nigéria-Maroc se posi- tionne comme l’un des projets énergétiques les plus ambitieux du continent africain. Conçu pour relier le Nigéria au Maroc en traversant 13 pays d’Afrique de l’Ouest, ce mégaprojet, renommé «gazoduc africain-atlantique», incarne une vision stratégique d’intégration régionale et de coo- pération intercontinentale. Depuis la signature de l’accord de coopération entre l’Office natio- nal des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) en 2017, des progrès significatifs ont été réalisés. Les études techniques de faisabilité, de pré-ingénierie détaillée (pré- FEED) et d’ingénierie détaillée (FEED) ont été finalisées en mars

2024. L’infrastructure adopte une combinaison de tracés onshore et offshore pour des raisons de sécurité, de praticité et d’optimi- sation économique. Le gazoduc vise non seulement à transporter du gaz naturel entre les pays producteurs et importateurs, mais aussi à offrir une alternative compétitive au gaz naturel liquéfié (GNL). Les études d’impact environnemental et les négociations autour des accords intergouvernementaux (IGA) entre les pays concernés témoignent de l’ampleur et de la complexité du projet. «Une vali- dation finale par les chefs d’État de la CEDEAO est attendue dans un bref délai, avant le démarrage des phases opérationnelles», a affirmé Amina Benkhadra, Directrice générale de l’ONHYM, en marge de la 13ème édition des Atlantic Dialogues qui se sont

Une alliance avec la CEDEAO La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) joue un rôle clé dans l’avancement du projet. L’intégration du gazoduc africain- atlantique dans les priorités de la CEDEAO marque une étape décisive. L’organisation régio- nale avait initialement envisagé l’extension d’un pipeline entre le Nigeria et le Ghana jusqu’au Sénégal. Désormais, le gazoduc africain-atlantique est devenu un projet commun, unifiant les ambi- tions énergétiques des pays de la région. Cette collaboration vise à amé- liorer l’accès à l’énergie, à sti- muler l’industrialisation et à créer des opportunités d’emploi tout au long de son tracé. En outre, le pipeline reliera le réseau ouest-

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