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FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 5 DÉCEMBRE 2024
dance, il faut encourager les entre- preneurs à prendre des risques dans l’industrie. Cela nécessite également un accom- pagnement accru du secteur finan- cier. Les banques doivent revoir leurs approches pour soutenir davantage les PME industrielles. L’État, de son côté, joue déjà un rôle important en offrant des garanties ou en subven- tionnant les taux d’intérêt. Mais il faut aller plus loin en renforçant les capacités techniques des entrepre- neurs et en appuyant la structuration de leurs projets. F.N.H. : Vous avez évoqué l’initiative Atlantique, qui ras- semble plusieurs pays. Quels sont les impacts économiques attendus d’une telle coopéra- tion ? M. L. : Le potentiel de cette initiative est immense. Imaginez un réseau qui unirait des économies comme celles du Maroc, de l’Afrique du Sud ou du Nigeria, avec leurs capacités respectives en agriculture, hydrocar- bures et mines. Si ces pays s’allient pour développer leurs capacités de transformation, cela pourrait révolu- tionner l’économie africaine. Prenons l’exemple du cacao. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, mais l’essentiel du cacao est exporté brut. Le chocolat, lui, est fabriqué ailleurs et génère une énorme valeur ajoutée. Si l’Afrique atlantique inves- tissait dans des usines de transfor- mation locales, elle capterait cette valeur ajoutée et renforcerait sa com- pétitivité. En plus de l’industrie, cette initiative devrait également booster le commerce en développant des infrastructures. Imaginez un corridor ferroviaire reliant Tanger au Cap de Bonne-Espérance ! C’est possible, mais cela nécessite une harmoni- sation des politiques, notamment sur les standards ferroviaires et des investissements massifs dans les infrastructures. F.N.H. : Pour conclure, quels sont, selon vous, les défis majeurs à surmonter pour que le Maroc passe de pays émergent à pays émergé ? M. L. : Le principal défi est d’ac-
investir dans son capital humain. Les ingénieurs, la recherche et l’in- novation joueront un rôle clé pour faire du Maroc un véritable leader régional et mondial. Avec un travail continu et des efforts concertés, je suis convaincu que le Maroc peut franchir ce cap et devenir un modèle pour d’autres pays émergents. ◆
«Le Maroc a engagé des efforts notables dans l’industrialisation, bien que son économie soit encore largement dominée par les services».
croître la sophistication de l’écono- mie marocaine. Cela signifie intégrer davantage de technologie et d’in- novation dans la production et les
exportations. Il faudra également diversifier les secteurs productifs et réduire la dépendance aux services. Ensuite, le pays doit continuer à
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