7
FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 5 DÉCEMBRE 2024
BOURSE & FINANCES
CMGP Group «Nous avons une ambition claire, être leader sur nos segments de marché»
F.N.H. : Votre activité repose en grande partie sur l’eau, un enjeu crucial au Maroc et en Afrique. Comment gérez-vous le stress hydrique qui impacte l’agricul- ture ? Y. M. : L’eau est effectivement au centre de nos préoccupations. Le Maroc traverse un cycle de séche- resse inédit qui dure depuis plus de six ans. Malgré cette situation, le pays a su faire preuve d’une résilience remar- quable, notamment grâce à des poli- tiques nationales visionnaires qui ont permis d’éviter les pénuries graves d’eau potable et de produits agricoles. Chez CMGP, nous travaillons principa- lement avec l’agriculture moderne, qui est moins directement affectée par les aléas climatiques. Nous contribuons également à optimiser l’utilisation de l’eau avec des solutions d’irrigation précises et innovantes. F.N.H. : Quels sont vos objectifs à moyen terme pour CMGP ? Y. M. : Nous avons une ambition claire : être leader sur nos segments de marché, que ce soit par la croissance organique ou externe. Nous continue- rons à investir dans des métiers à forte valeur ajoutée comme le traite- ment des eaux et les énergies renou- velables, tout en poursuivant notre expansion en Afrique et en consolidant notre position sur le marché marocain. F.N.H. : Un dernier mot pour les investisseurs ? Y. M. : Notre introduction en Bourse marque une étape importante pour CMGP. Nous offrons une opportu- nité de participer à l’essor d’un groupe innovant, résilient et engagé dans des secteurs stratégiques pour l’avenir de notre pays et de l’Afrique. Nous avons une vision claire et les moyens de nos ambitions. ◆
À l’occasion de l’introduction en Bourse de CMGP, son PDG et fondateur, Youssef Moamah, revient sur les ambitions du groupe, son positionnement panafricain et sa résilience face au stress hydrique.
Propos recueillis par A. Hlimi
Finances News Hebdo : Nous réalisons cet entretien en plein roadshow de CMGP pour pré- senter l’opération d’introduc- tion en Bourse aux investis- seurs. Comment se déroule ce marathon ? Youssef Moamah : Effectivement, nous sommes en pleine tournée pour rencontrer les investisseurs et leur présenter notre vision et nos ambi- tions. Jusqu’à présent, les échanges se passent très bien. C’est une période intense mais stimulante, car elle nous permet d’expliquer en détail notre métier et nos projets d’avenir. F.N.H. : Pour nos lecteurs qui découvrent CMGP, pouvez-vous résumer les principales activi- tés de votre groupe ? Y. M. : CMGP est un groupe panafri- cain organisé autour de trois grands axes : l’agroéquipement, l’agrofourni- ture et les infrastructures de l’eau. • Sur l’agroéquipement, nous propo- sons notamment des solutions d’irri- gation sophistiquées et du matériel agricole, y compris des systèmes solaires. • Pour l’agrofourniture, nous répon- dons aux besoins des agriculteurs en produits phytosanitaires, engrais, semences ou encore films plastiques. • Enfin, sur les infrastructures de l’eau, nous produisons des canalisations pour l’adduction d’eau potable, l’irri- gation agricole et l’assainissement, tout en développant des solutions de traitement de l’eau par osmose inverse.
F.N.H. : À qui s’adressent prin- cipalement vos produits et ser- vices ? Y. M. : Nous travaillons avec des agriculteurs de taille moyenne à grande, mais aussi avec des instal- lateurs et des revendeurs spéciali- sés dans l’agroéquipement. Notre modèle repose sur une offre glo- bale et intégrée pour répondre aux besoins spécifiques de ces acteurs. F.N.H. : L’introduction en Bourse prévoit en partie une augmentation de capital de 300 millions de dirhams. À quoi ces fonds seront-ils des- tinés ? Y. M. : L’opération totale s’élève à 1,1 milliard de dirhams, dont l’aug- mentation de capital de 300 MDH. Cette enveloppe sera consacrée à deux axes principaux : • L’augmentation de nos capacités industrielles, car l’intégration indus- trielle est au cœur de notre stratégie. Vous avez d’ailleurs pu le constater lors de la visite de nos sites de pro- duction. • La croissance externe, qui a déjà démontré son efficacité. En cinq ans, nous avons réalisé quatre acquisi- tions, dont une majeure en 2021 avec le Comptoir agricole du Souss. Cette stratégie nous a permis de doubler de taille. Nous poursuivons dans cette voie, en ciblant des métiers en forte croissance comme le traite- ment des eaux ou encore des seg- ments où nous souhaitons renforcer notre leadership.
F.N.H. : Vous vous définissez comme un groupe panafricain. Quelle est votre présence en Afrique et quels sont vos projets dans cette région ? Y. M. : Nous sommes présents direc- tement dans quatre pays : le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie et le Ghana. Au Sénégal, où nous sommes implantés depuis 2020, nous avons déployé notre modèle «one-stop- shop», offrant une gamme complète de produits et services pour l’agricul- ture. Dans d’autres pays, comme la Mauritanie, nous sommes encore au stade de projets, tandis qu’au Ghana, nous avons commencé par l’agro- fourniture. Au-delà de ces présences directes, nous exportons vers une dizaine de pays africains depuis le Maroc ou à partir de nos hubs régio- naux comme celui du Sénégal, qui nous permet de desservir des mar- chés comme le Mali et la Gambie.
www.fnh.ma
Made with FlippingBook flipbook maker