De nos ancêtres à nos assiettes
ÉLISE MERLIN elise.merlin@eap.on.ca
La célèbre bine est l’une des traditions de la région, mais d’où vient ce plat? Au festival duweek-end dernier, un concours avait même lieu pour décerner des prix aux meilleurs plats de bines. Un gagnant nous révèle sa recette. Un petit peu d’histoire ne devrait pas faire demal…Les fèves au lard ou bines sont une recette de la cuisine traditionnelle paysanne des pionniers, trappeurs, voyageurs et paysans, faite de haricots et de morceaux de lard, assaisonnés généralement avec de la mélasse ou du sirop d’érable et à cuisson lente au four. Ce plat appartient au cycle bostonnais de l’histoire de la cuisine québécoise, c’est-à- dire que le plat dans sa forme actuelle est issu du contact avec la Nouvelle-Angleterre du début du XIXe siècle. On utilise dans la préparation un haricot rond, blanc et sec, de petite taille, originaire de la Nouvelle- Angleterre, qui a fini par remplacer la gourgane dans la cuisine québécoise commune. La Binerie Plantagenet et La Cuisine Jean-Bernard sont issues de longues traditions familiales, qui remontent à 1902. C’est l’une des bineries les plus populaires dans la région. Dans les années 1980, avec deux bineries qui produisent des centaines de tonnes de fèves au lard par année, le village de Plantagenet est désormais reconnu comme la Capitale de la bine! Les Lapensée et les Lalonde ont chacun leur recette secrète et les clients peuvent aller acheter les célèbres bines à Plantagenet. Les deux entreprises servent des soupers de bines à de nombreux organismes et vendent aussi leurs produits en épicerie. Elles se diversifient et développent de nouveaux produits et marchés. Les Lapensée créent
ce qui concerne la catégorie professionnelle, les gagnants sont KiefroWildBoar Farm, puis le Restaurant Le Plateau et enfin le Domaine de L’Ange-Gardien. Le directeur de la ferme Kiefro Wild Boar, située à Nolan en Ontario, qui a raflé lepremier prixduconcoursdans la catégorie professionnelle, s’est dit heureux de gagner ce prix pour la première année. « Je suis surpris et trèsheureuxd’avoir gagné ce prix, ça fait du bien », a commenté Gerry Oleynik. En effet, M. Oleynik n’a jamais suivi de cours de cuisine, il est tout simplement éleveurde sangliers. Par contre, il le sait et il est vrai que son entourage dit de lui que son plat de bines reste un véritable délice! «Quand j’ai le temps, je faisungrosplat debinespour tout le monde, famille et amis. Tout le monde me dit que mon plat de bines est délicieux. Cela prend du temps à préparer, je fais cuire les haricots toute une nuit dans unemijoteuse »,
leur recette de sauce à spaghetti, macaroni et chili, tandis que les Lalonde vont plutôt vers les sandwichs, les tartes au sucre fraîches, le poulet à la king, les tourtières et les pâtés à la dinde. Dans les années 2000, Alain Lapensée, Jean-Pierre Lalonde et Dominique Auger fusionnent les trois entreprises afin d’unir leurs forces et d’offrir un meilleur service à leurs clients. Ils nomment la nouvelle entreprise La Binerie Plantagenet. Quelques années plus tard, Jean-Pierre Lalonde vend ses parts à ses associés, Alain Lapensée et Dominique Auger, et prend sa retraite. Durant le Festival de la bine à Plantagenet, un concours de bines avait lieu dans la journée du dimanche. Les gagnants sont RaymondBorris, LyneCharbonneau et Lucie Séguinpour la catégorie amateurs. Le prix du public a étédécerné àLyneCharbonneau. En
a confié Gerry Oleynik. Onveut biencroireque sonplat doit êtreun véritabledélice,mais alors, quel est le secret de la recettedubonplat debines deGerry?Voici sa recette pour une dizaine de personnes : Prendre un kilo de haricots secs, une livre de bacon de sanglier, une livre de viande de saucissede sanglier à laquellevousajoutezdes épices, ajouterde lamélasse, dusel et dupoivre, duketchupselonvotregoût, arroser leplat avec unpetit peude siropd’érable, couper et ajouter un gros oignon blanc et du vinaigre de votre choix. Gerry rajoute également un ingrédient secret qu’il ne préfère pas diffuser. Mettez le tout à mijoter. Gerry fait mijoter durant une nuit entière dans une mijoteuse spéciale, et l’unde sesmeilleurs secretsdecuisine, comme il ledit, c’est «beaucoupd’amour ». Excellente dégustation!
Le Carillon, Hawkesbury ON.
3
Le vendredi 23 septembre 2016
Made with FlippingBook - Online catalogs