26 MARDI 29 JUILLET 2025
FINANCES NEWS HEBDO
Parcours d’un résistant
«Le moment le plus marquant reste le jour où j’ai rencontré Zerktouni» Figure de la résistance marocaine, Mohamed Talout Meknassi évoque son engagement aux côtés de Mohamed Zerktouni, son entrée au parti de l’Istiqlal et ses missions pour l’indépendance. À l’occasion de la fête du Trône, il partage avec émotion son vécu et appelle à transmettre cet héritage aux jeunes générations. Rencontre.
Propos recueillis par Ibtissam Z.
tenais à aucun parti. Il m’a alors invité à rejoindre le parti de l’Isti- qlal. Je précise qu’à cette époque, la lutte nationaliste était encore pacifique. La résistance armée ne commencera véritablement qu’après la déportation de feu le Sultan Mohammed V, le 20 août 1953. Être le bras droit de Zerktouni dans le secteur de l’an- cienne médina de Casablanca était pour moi une grande fierté. F.N.H. : Quelles étaient les principales missions ou responsabilités que feu Zerktouni vous confiait dans le cadre de votre engagement commun ? M. T. M. : Mohamed Zerktouni supervisait six cellules clandes- tines, trois dans l’ancienne médi- na de Casablanca et trois à Derb Soltane. L’une de mes responsabili- tés principales était d’organi- ser les réunions secrètes entre les membres de notre cellule. Je transmettais les informations, assurais la lecture du bulletin de liaison du parti de l’Istiqlal que
Finances News Hebdo: Vous vous définissez comme le bras droit de Mohamed Zerktouni. Comment décririez-vous votre relation avec lui et votre rôle au sein de la résistance ? Mohamed Talout Meknassi : C’est en 1950, alors que j’avais 20 ans, que j’ai fait la connaissance de feu Mohamed Zerktouni. Avant cela, je ne le connaissais pas personnellement. C’est lui qui
Zerktouni me remettait, et héber- geais souvent ces réunions à mon domicile, rue Goulmima. J’étais également chargé de collecter les cotisations et les dons des membres, puis de les remettre à la personne concernée. F.N.H. : C’est à l’occasion d’une réunion organisée par Mohamed Zerktouni que vous avez prêté ser- ment et rejoint officielle- ment le parti de l’Istiqlal. Pouvez-vous partager un ou deux moments mar- quants qui illustrent votre collaboration avec lui ? M. T. M. : C’est Zerktouni qui m’a proposé de rejoindre le PI. Il m’a convié à une première réunion où plusieurs figures influentes du parti m’ont interrogé sur mes motivations. J’ai répondu que comme tout Marocain, je vou- lais l’indépendance de mon pays et que le PI représentait, selon moi, la principale force de lutte à l’époque. J’ai alors prêté serment par le Coran, en présence de Zerktouni et du comité, en prononçant ces
m’a abordé pour la première fois. J’étais assis devant chez moi, lisant Le Petit Marocain, un quoti- dien français de l’époque. Il s’est approché et m’a lancé : «Alors quoi de neuf, Ssi Meknassi, dans ce journal ?» . Le Maroc était alors en pleine effervescence. Je lui ai parlé des manifestations évo- quées dans le journal, dirigées contre la présence française. Il m’a demandé si je faisais de la politique et si j’étais engagé dans un parti. À l’époque, je n’appar-
À Casablanca, un boulevard porte le nom de Mohamed Meknassi, non loin de celui de Mohamed Zerktouni.
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