Finances News Hebdo 1205

ECONOMIE

42

FINANCES NEWS HEBDO MARDI 29 JUILLET 2025

F. N. H. : Comment la Fondation Maroc 2030 pour- rait-elle intégrer le dévelop- pement des infrastructures et la qualification du capital humain pour faire du Mondial 2030 un catalyseur de déve- loppement économique et social ? Kh. D. : La transition majeure vers l’excellence évoquée par Fouzi Lekjaa implique un véritable chan- gement de paradigme et de dimen- sion pour accéder à un profession- nalisme pluridimensionnel digne de ce nom. À l’heure où l’on parle de saut qualitatif vers la modernité, de sortie du piège de la pauvreté pour les pays émergents, de puissance algorithmique et d’intelligence artifi- cielle surpassant déjà les capacités cognitives des êtres humains les plus brillants, il est essentiel de rap- peler qu’au cœur de ces avancées technologiques, il y a toujours des femmes et des hommes d’excep- tion. Ce sont eux qui, par leur intel- ligence et leur discernement, ont su entraîner ces machines à partir de données utiles, fiables et vérifiées. Dans le domaine du football, lorsque les dés ne sont pas biaisés à l’avance et que la VAR fonctionne avec impartialité pour les deux camps, le spectacle puise toute sa beauté dans l’imprévisibilité du résultat, même pour les parieurs les plus chevronnés. Mais, toutes choses égales par ail- leurs, si le statu quo perdure, ce sont bien évidemment les écuries les plus fortunées qui continueront, dans la majorité des cas, à s’impo- ser sur le terrain. Il en est de même pour ce qui est de la qualité des infrastructures et des services publics qui sont mis au service de la collectivité nationale. Plus leur qualité est élevée, plus le citoyen s’élève du point de vue éthique et moral. Si notre capital humain décide de se hisser au niveau des exigences d’un événement tel qu’une world cup, et que l’État marocain continue de faire la démonstration de ses capacités intrinsèques, en termes de choix de dirigeants d’exception qui font de l’intérêt général l’unique moteur de leur action, alors la CDM 2030 sera à n’en pas douter un évé- nement marquant pour le Maroc du XXI ème siècle. ◆

 La Maquette du Grand stade de Benslimane.

lisés ne se transforment en charges mortes. La modernisation des aéro- ports des villes concernées est déjà en cours, avec une stratégie inno- vante de valorisation du foncier par l’ONDA afin de garantir les finance- ments nécessaires. Côté transport, un maillage ferro- viaire performant est en cours de développement pour connecter les grandes agglomérations. Des lignes à grande vitesse (LGV) sont prévues vers le Sud, tandis que des trains régionaux express (RER) relieront les principaux pôles urbains. Dans les domaines de l’énergie et de l’eau, le Maroc a scellé un partenariat stratégique avec les Émirats Arabes Unis pour renfor- cer son autonomie et sa durabi- lité, notamment par les énergies renouvelables, le dessalement et la construction d’une autoroute élec- trique. Enfin, une réflexion approfondie devra porter sur l’héritage post- 2030. Les infrastructures mises en place devront être pensées comme des actifs polyvalents et rentables. Cela impliquera une articulation forte entre sport, culture, tourisme, médias et spectacles vivants, pour maximiser la portée et la durabilité des investissements réalisés. F. N. H. : Dans quelle mesure la Fondation peut-elle contri- buer au développement régional, à la valorisation du patrimoine culturel marocain et à l’intégration des terri- toires à travers des projets économiques durables ? Kh. D. : Pour ce qui est de l’équité territoriale, l’ensemble des pro-

formation et de la communication, de l’intelligence artificielle générale (IAG), technologie à usages mul- tiples, ainsi que des techniques de télésurveillance, de cyberdéfense, et de l’e-commerce, notamment pour les petits artisans, commer- çants, projets hôteliers indépen- dants… Sans oublier la digitalisa- tion intelligente de toutes les idées, services et produits pouvant être promus via la publicité à distance et des plateformes digitales bien conçues. Dès lors que des produits, services ou conseils de qualité sont propo- sés aux consommateurs marocains et étrangers, les PME, startups et artisans pourront valoriser pleine- ment leur savoir-faire. Dans la société hyper-industrielle qui est celle d’aujourd’hui, il faut savoir que l’industrie crée trois fois plus d’emplois induits que les services. Et c’est une des raisons essentielles pour lesquelles de nombreux pays reviennent au nucléaire non polluant, mais pou- vant servir au mieux les intérêts bien compris d’une réindustriali- sation à grande échelle, et dans des délais voulus les plus réduits possibles. Ensuite, et pour clore le débat, il convient de rappeler qu’il n’existe aucun projet de société fort sans un système éducatif et de formation performants.

grammes de développement exis- tants vont être rassemblés sous l’égide du ministère de l’Intérieur pour mettre en place un programme de mise à niveau territoriale natio- nale, qui mène notre pays à une convergence absolue de tous les chantiers régionaux en cours d’étude, de réalisation ou de fina- lisation. La soutenabilité des politiques publiques sur le long terme est un des défis majeurs auxquels devront s’atteler nos décideurs étatiques et institutions publiques dans les années à venir. Bien entendu, c’est le chantier hau- tement stratégique de la régionali- sation avancée qui devra être éga- lement poursuivi pour autonomiser sur les plans humain, technique et financier nos 12 régions. Et ce, tout en essayant de les faire profiter au maximum de cet élan économique majeur que suscite la co-organisa- tion d’un méga-événement. Et ce n’est pas toujours l’approche verticale, top-down, qui doit pri- mer dans la contribution efficiente du citoyen-entrepreneur. De nom- breux chantiers de développement durable sont déjà engagés au Maroc. On peut citer le dessalement de l’eau de mer, énergies éoliennes et solaires, batteries électriques, hydrogène vert, reboisement, cap- tation du carbone, autoroutes de l’eau et de l’électricité, toits végéta- lisés, recyclage des déchets indus- triels, ménagers et des eaux usées, qualité de l’air, études d’impact environnemental, ou encore plages sans plastique. Il faudra ensuite tirer le meilleur parti des nouvelles technologies de l’in-

La soutenabilité des politiques publiques sur le long terme est un des défis majeurs auxquels devront s’atteler nos décideurs étatiques et institutions publiques dans les années à venir.

www.fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker