DEVELOPPEMENT DURABLE 48
FINANCES NEWS HEBDO MARDI 29 JUILLET 2025
mois de juillet, pour un inves- tissement de 6 milliards de dol- lars. Annoncée par Leïla Benali, ministre de la Transition éner- gétique et du Développement durable, en marge de la confé- rence de l’OPEP tenue récem- ment à Vienne, cette section, pilier de l’interconnexion Nord- Sud, confirme l’entrée dans une phase opérationnelle. Si le gazoduc illustre la mon- tée en puissance du Maroc en tant qu’acteur stratégique de l’énergie, il symbolise éga- lement sa capacité à fédérer autour d’un projet continental. Selon les experts, le Maroc agit comme un catalyseur de co- construction.
La rentabilité du projet, estimée à plus de 12%, attire investisseurs, fonds spécialisés et institutions financières internationales.
Gazoduc Afrique-Atlantique
Des retombées multidimensionnelles
Le Maroc acte son opérationnalisation Accords-pays signés, études diverses en partie réalisées, investisseurs intéressés, tronçon Nador-Dakhla bientôt lancé… : le projet du gazoduc Afrique - Atlantique acte sereinement son opérationnalisation.
La promesse n’est pas que technique, elle augure d’impor- tantes retombées dans divers secteurs. Au niveau social, il s’agit d’allumer la lumière dans les foyers de plus de 500 millions d’Africains. Car plus d’électricité signifie de meilleures conditions de vie, des opportunités d’emploi et, potentiellement, une réduction de l’exode rural et des flux migratoires. Sur les plans énergétique et économique, le gazoduc garan- tirait la sécurisation de l’appro- visionnement et la réduction de la dépendance au gaz algérien ou russe. Ce corridor pour- rait faire émerger de véritables hubs industriels intégrés sur le continent. En Guinée, par exemple, le gaz du pipeline pourrait alimenter la transfor- mation locale de la bauxite en aluminium, renforçant les chaînes de valeur africaines. Pour le Maroc, l'accès à un aluminium à bas coût ouvrirait de nouvelles perspectives pour l’industrie automobile et aéro- nautique. En parallèle, le Maroc qui tra- vaille sur les énergies vertes, notamment l’hydrogène vert, voit en ce pipeline un moyen fiable de transporter
L
Par Désy M.
et de MASEN ont confirmé l’avancement solide du pro- jet. L’adhésion formelle de nouveaux acteurs, comme la Société de gaz du Togo (SOTOGAZ) marque une avan- cée significative. De plus, les études techniques, environne- mentales et topographiques (ESIA et Survey) sont finalisées pour la section nord, et en cours pour le sud reliant le Nigéria au Sénégal. Les accords intergou- vernementaux, eux, ont déjà été paraphés en décembre 2024, ouvrant la voie à une signature officielle attendue pour l’automne 2025 par la CEDEAO. Cette signature vien- dra verrouiller l’adhésion poli- tique collective. Autre cap franchi, le lancement imminent du premier tron- çon marocain entre Nador et Dakhla, prévu avant la fin du
ong de plus de 6.000 kilo- mètres, ce pipeline titanesque ambitionne de relier le Nigéria au Maroc en longeant la façade atlantique de l’Afrique de l’Ouest. Il traversera 13 pays, dont le Bénin, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Mauritanie ou encore le Sénégal, et béné- ficiera également aux pays sahéliens enclavés comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Sa vocation ? Acheminer jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an pour des- servir les marchés africains, mais aussi européens via le
gazoduc Maghreb-Europe. Lancé conjointement par l’Of- fice national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), ce projet de plus de 25 milliards de dol- lars marque une rupture dans la logique d’isolement éner- gétique des pays d’Afrique de l’Ouest. Il s’inscrit dans la dynamique de l’Initiative atlan- tique marocaine, véritable boussole d’un développement intégré, structurant et durable du continent. Une avancée décisive dans la phase de concrétisation Réunis à Rabat les 10 et 11 juil- let 2025, les représentants des compagnies gazières natio- nales, de la Communauté éco- nomique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’ONEE
Le Maroc, qui travaille sur l’hydrogène vert, voit en ce pipeline un moyen fiable de transporter sa production vers l’Europe, mais aussi vers les 15 pays bénéficiaires de ce projet.
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