DEVELOPPEMENT DURABLE
FINANCES NEWS HEBDO MARDI 29 JUILLET 2025
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Les Objectifs de développement durable en péril face aux crises mondiales ONU :
sa production non seulement vers l’Europe, mais aussi vers la quinzaine de pays bénéfi- ciaires de ce projet, ouvrant la voie à une nouvelle ère de transition énergétique durable. Pour les autres pays, comme le Sénégal et la Mauritanie qui ont découvert des gisements importants sur leurs territoires, ce pipeline est une aubaine, puisqu’il leur permettra de pro- fiter d’un accès à du gaz a priori pas cher, avec la possibi- lité d’y intégrer eux-mêmes leur propre production. Quid du financement et de la production ? Si le financement (25 mil- liards de dollars) reste un défi, il semble bien engagé. Les Émirats Arabes Unis, entre autres, ont montré un vif inté- rêt. Le Maroc et le Nigéria, les deux gros porteurs du projet, devront générer des finance- ments conséquents. «La renta- bilité du projet, estimée à plus de 12%, attire investisseurs, fonds spécialisés et institutions financières internationales. Ce qui positionne le gazoduc parmi les projets d’infrastructure les plus attractifs du continent» , a affirmé la ministre Benali. Reste la question de la produc- tion, car on parle d’une capa- cité de 30 milliards de m 3 du besoin actuel pour ce projet. Le Nigéria, principal producteur de gaz qui va y transiter, génère aujourd’hui 45 milliards de m 3 de gaz déjà commercialisés; soit en GNL ou en consomma- tion interne. Il va devoir, dans les 10 ou 15 prochaines années nécessaires pour l’entrée en service du gazoduc, augmen- ter ses capacités de produc- tion, découvrir de nouveaux gisements pour répondre à la demande future du projet. C’est dire que le gazoduc Afrique Atlantique est un levier de codéveloppement dont l’aboutissement marquera peut-être le début d’une nou- velle histoire énergétique et industrielle panafricaine. ◆
A moins de cinq ans de l’échéance 2030, seuls 35% des Objectifs de développement durable (ODD) progressent, selon un récent rapport de l’ONU. Près de la moitié avancent trop lentement, et 18% régressent. Le constat est alarmant : pauvreté, insécurité alimentaire, accès à l’eau, inégalités et changement clima- tique freinent sérieusement la marche vers une gouvernance durable et inclu- sive. Le Secrétaire général des Nations Unies,
problèmes structurels, notamment la dette, la réforme du système financier mondial et l’augmen- tation de la capacité des banques multilatérales à financer les pays à moindre coût. Le Forum politique de haut niveau sur le dévelop- pement durable (FPHN), en cours à New York, veut mobiliser les États, le secteur privé et la société civile autour de six axes prioritaires : systèmes ali- mentaires, énergie, numérique, éducation, emploi/ protection sociale, et action climatique. Mais les experts alertent : sans combler le déficit annuel de financement de 4.000 milliards de dol- lars, les ambitions du Programme 2030 resteront lettre morte. ◆
Antonio Guterres, a appelé, lundi, à un engagement renouvelé de la communauté internationale en vue de sauver les objectifs de développement durable (ODD) avant la date butoir de 2030. En effet, plus de 800 millions de personnes vivent toujours dans l’extrême pauvreté, 2 milliards n’ont pas accès à une eau potable salubre, et 3,4 mil- liards sont privées de sanitaires adéquats. 2024 a en outre été l’année la plus chaude jamais enregis- trée. Les conflits armés ont également fait près de 50.000 morts. Face à cette urgence, Guterres appelle à un sur- saut mondial. Il recommande de s’attaquer aux
Saham Bank obtient 55 M€ de la BERD pour accélérer la finance verte au Maroc Transition énergétique S aham Bank bénéficie d'une enveloppe budgétaire de 55 millions d'euros (M€) de la Banque européenne
pour la reconstruction et le déve- loppement (BERD) pour accélérer la finance verte au Maroc. Ce partenariat s'inscrit dans le cadre du nouveau programme GEFF Plus (Green Economy Financing Facility), et vise à accompagner la transition énergétique et les initia- tives de développement durable au Maroc. Ce prêt est soutenu par plu- sieurs partenaires internationaux, notamment le Fonds vert pour le climat (GCF), l’Union européenne et le gouvernement canadien via le fonds HIPCA. Il permettra la mise en place de deux lignes de crédit destinées à financer des projets privés marocains contri- buant à la décarbonation et à la
résilience climatique. Par ailleurs, une assistance tech- nique, financée par l’UE et le GCF, viendra renforcer les com- pétences internes de Saham Bank en finance verte. Cette collabora- tion vise aussi à développer des produits financiers innovants en
phase avec les objectifs clima- tiques nationaux. Ce financement entre dans le Programme de décarbonisation et de résilience climatique du Maroc, soulignant l’engagement des acteurs financiers à soutenir la transition écologique du pays. ◆
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