F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 29 DÉCEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Campagne agricole
◆ La pluviométrie des trois prochains mois sera déterminante. ◆ Les éleveurs souhaitent des exonérations sur les aliments de bétail importés. Un bon démarrage, mais rien n’est encore joué
incitant de nombreux éleveurs à réduire leur bétail ou carrément arrêter leur activité pour s’adonner à autre chose dans l’attente d’avoir plus de visibilité. Avec l’enrichissement des parcours naturels, les prix devraient bais- ser, ce qui va réduire ainsi les charges supportées par les exploitants, particulièrement ceux qui se basent sur les activités à caractère pastoral. Pour venir en aide aux exploi- tants, le gouvernement a lancé un programme de distri- bution des produits subven- tionnés, notamment l’orge et l‘aliment composé. Mais pour de nombreux professionnels du secteur, cette mesure est jugée insuffisante pour pré- server le cheptel national. Des voix se sont élevées pour demander à l’exécutif d’exo- nérer les droits d’importa- tion des matières premières
entrant dans la fabrication des aliments de bétail comme le maïs, l’orge, le tournesol et le soja. «Dans cette période difficile, l’imposition de l’alimentation de bétail n’a aucune logique économique. Les recettes fis- cales générées par l’Etat ne peuvent en aucun cas com- penser les pertes subies par les exploitants et bien enten- du tout le pays», souligne Abdellah Rahimi, membre de l’association des producteurs de viandes rouges. Reste à souligner que le gou- vernement a décidé la mise en place de nouvelles sub- ventions au profit des agricul- teurs, qui devraient atteindre 3,7 milliards de dirhams. En matière d’équipements d’ir- rigation, la subvention sera reconduite jusqu’en 2027. Le programme concernera une superficie de 350.000 hec- tares. ◆
Les éleveurs peuvent tirer profit de l’enrichissement des parcours natu- rels.
et les opérations d’ensemen- cement» , souligne Rachid Benali, vice-président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développe- ment rural (Comader). Et de poursuivre que «la réussite de la saison reste conditionnée par les condi- tions météorologiques des prochains mois, notamment janvier, février et mars». Il faut dire que les apports en eau ont eu un effet immédiat. D’abord, au niveau psycholo- gique, puisque le moral des agriculteurs est au beau fixe, ce qui a entraîné une certaine dynamique visible à plusieurs niveaux. Les souks hebdoma- daires ont repris leur rythme des échanges et cela s’est répercuté sur les revenus des fellahs et des commerçants, générant des effets d’entrai- nement sur d’autres activités. Ainsi, les prix de l’alimenta- tion de bétail se sont stabili- sés, alors qu’ils s‘inscrivaient dans un trend haussier. Avant l’arrivée des pluies, ils avaient atteint des niveaux record,
F ortement attendues, les dernières pluies ont ravivé l’espoir dans le monde rural. Le plus impor- tant, c’est qu’elles ont été bien réparties dans l’espace et dans le temps. Les agri- culteurs ont été lourdement impactés par une séche- resse très sévère, qui a porté atteinte au cheptel et aussi à leurs capacités d’exploitation. L’apport en eau est d’une uti- lité importante, particulière- ment pour assurer un bon démarrage de la saison. Faut- il dans cette situation s’at- tendre à une bonne récolte ? «L’arrivée des pluies est béné- fique pour toutes les filières agricoles. La pluie permet d’enrichir la nappe phréatique et de hisser le niveau de rem- plissage des barrages. Elle a permis le démarrage de la campagne dans de bonnes conditions et a incité les fel- lahs à accélérer les travaux du sol, l’emblavement des terres Par C. Jaidani
Les souks hebdoma- daires ont
Les dernières pluies ont eu un effet favorable sur le niveau des réserves en eau des barrages. Au 27 décembre 2022, il a atteint 5,05 milliards de m 3 , soit un taux de remplissage de 31,3%, se rapprochant du niveau de 34,2% de l’année der- nière à la même date. Au 27 novembre 2022, ce taux était de 23,8%, soit le plus bas historique jamais enregistré. Si la pluie est au rendez- vous dans les semaines à venir, le taux de stockage des barrages pourrait dépasser les 50% et donner plus de sécu- rité hydrique au pays. Les périmètres irrigués seront eux aussi mieux approvisionnés. Mais les réserves des barrages restent conditionnées aux chutes de neige. L’année der- nière, elles ne couvraient que 5.000 km 2 pour une moyenne annuelle de 45.000 km 2 . Redressement progressif des réserves des barrages
vu le rythme des échanges s’accélérer au profit des fellahs et des commerçants, générant des effets d’entrai- nement sur d’autres acti- vités.
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