Argenteuil_2022_12_23

COLLECTIVITÉ

LA VIOLENCE CONJUGALE TUE

Quatre des cinq intervenantes du Carrefour des femmes : Myriam Henri-Lemens, Vanessa Massie, Nancy Maher et Martine Mantha. -photo Mylène Deschamps

MYLÈNE DESCHAMPS mylene.deschamps@eap.on.ca

et l’effondrement du tissu social, a eu des répercussions sans précédent. Tout comme la vitesse et l’alcool au volant, la violence conjugale tue. C’est un triste record de 26 femmes qui ont été assassinées au Québec, dont 17 en contexte de violence conjugale en 2021. Les féminicides se sont poursuivis en 2022. Déjà quatorze au début décembre, tout comme le nombre de femmes tuées qui tentaient d’accéder à un métier traditionnellement masculin en 1989. Deux cent cinquante rubans blancs et une lettre aux élus ont été distribués dans Argenteuil. Le ruban, symbole d’appui, a été porté fièrement par la communauté pour contrer le silence et encourager à dénoncer: «Je vois, je sais, je dis, j’agis». Plusieurs infanticides s’ajoutent à la liste des morts causés par le cycle de la violence. Pour les intervenantes du centre des femmes, contrer la violence, c’est une histoire de communauté. Élaborer des projets communs et agir pour la sécurité des femmes tout en invitant les personnes à être sensibles pour mieux accompagner autant les organismes que les personnes en situation de détresse sont primordial et urgent. On dit aussi que le moment le plus dangereux pour toute personne victime de violence conjugale est le moment de la séparation. «On a souvent l’impression qu’on pourrait empirer la situation, mais dire à l’agresseur qu’on sait, qu’on désapprouve, ça aide, affirme l’une des intervenantes sur place. Il faut semer des graines chez les victimes. Elles ne sont pas toujours prêtes à s’exprimer, mais elles écoutent plus que l’on pense.» Quand on a un doute, la première ques- tion devrait être: «as-tu besoin d’aide?» Puis, discrètement, quand on voit une porte

Ces 17 chandelles allumées représentent une infime partie de la violence faite aux femmes, dont le port du ruban blanc, qui représente un V à l’envers pour violence, exprime cette lutte collective. Ces gestes criminels qui mènent à la mort sont graves et porte aussi préjudice aux enfants. Mais la peur des femmes et des enfants, surtout engendrée dans un contexte de violence conjugale, est plus présente qu’on ne le pense. Rassemblé au nombre d’une quarantaine dans les petits locaux d’Ayer’sville, le sujet est devenu vite émotif pour plusieurs. La pan- démie, qui a forcé les familles à s’encabaner,

d’entrée, on ajoute : «je suis là, je connais des ressources.» Parce que selon les intervenantes, les femmes en situation de violence conjugale ont rarement la lucidité de comprendre l’ampleur du cycle dans lequel elle se trouve; parce que la violence peut être physique, verbale et sexuelle, mais aussi moins perceptible comme, économique, psychologique et spirituelle. Avoir toujours l‘impression de marcher sur des œufs par peur des réactions de son conjoint est un bon indicatif du manque de respect dans une relation. C’est plus de 65% des enfants qui vivent dans un milieu où règne la violence qui en sont témoins. Dans un rapport de l’INSPQ, le meurtre est souvent la première manifes- tation de violence physique à leur endroit. Au Canada, tous les 6 jours, une femme est tuée par son partenaire intime. La pandémie a révélé des fragilités sociales. Le problème s’accentue aussi chez les jeunes par le biais des réseaux sociaux. Le documentaire de la réalisatrice de Gore Léa Clermont-Dion, Je vous salue salope, la misogynie au temps du numérique, en fait foi. Les tables de concertation en violence conjugale et familiale de Deux-Montagnes, Rivière-du-Nord, Thérèse de Blainville et d’Argenteuil ont créé un site web rempli de renseignements précieux: www.violence- conjugale.ca. Le Carrefour des femmes de Lachute, La Citad’elle (450 562-7797), des organismes venant en aide aux hommes à comportements violents tels qu’ACCROC et le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (Cavac) sont des ressources importantes. SOS violence conjugale: une ligned’écoute en tout temps au 1 800-363-9010

Dans un devoir de mémoire envers plusieurs femmes qui ont perdu la vie parce qu’elles étaient des femmes, les intervenantes du Carrefour des femmes de Lachute ont souligné le 6 décembre dernier dans le cadre des 12 jours d’ac- tion contre la violence faite aux femmes la fin tragique des 14 étudiantes tuées à polytechnique Montréal et de Manon, Trottier (23 ans), Aylin Otano-Garcia (15 ans) et Océane Boyer (13 ans), trois victimes d’Argenteuil.

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