FNH N° 1031

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 15 JUILLET 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Irrigation

De nouveaux défis pour rationaliser les ressources en eau

◆ La politique des barrages doit être renforcée pour développer le stock en eau. ◆ L’utilisation de la technologie devrait donner une nouvelle impulsion à la stratégie hydrique nationale.

ment (réduction et rationalisa- tion des consommations d’in- trants et des rejets). Les tech- niques préconisées doivent être économiquement viables pour les exploitations et pour le four- nisseur de la ressource en eau. Par ailleurs, il faut privilégier les options techniquement appro- priées aux conditions d’exploi- tation des fellahs marocains. «Les techniques d’irrigation localisée sont très recomman- dées, surtout pour les petites et moyennes parcelles qui repré- sentent la majorité des exploi- tations marocaines. Elles sont parfaitement adaptées pour l’arboriculture et assurent un retour sur investissement rapide grâce à l’augmentation de la rentabilité. Mais ce système reste confronté à plusieurs contraintes qui perturbent sa vulgarisation à grande échelle» , assure Abderrahim Mouhajir,

Les exploitations équipées par le système de goutte- à-goutte ont atteint une surface de 600.000 ha.

L’ a g r i c u l t u r e consomme plus de 80% des res- sources hydriques, d’où l’importance de développer des techniques économes en eau et intensifier la recherche et développement pour trouver des plantes résis- tantes à la sécheresse. Le Maroc fournit de gros efforts pour assurer une meilleure valo- risation de l’eau en agriculture en vue de contrecarrer le phé- nomène de la sécheresse, qui devient de plus en plus struc- turel. Les meilleures pratiques agro- nomiques dans la conduite des cultures irriguées s’inscrivent aussi dans la recherche de la durabilité des ressources en eau qu’elles utilisent, en étant respectueuses de l’environne- Par C. Jaidani

Les barrages marocains doivent être accompagnés par des opé- rations de reboisement afin de lutter contre le phé- nomène d’en- vasement.

ingénieur agronome. En effet, dans les périmètres irrigués, la structure des exploi- tations marocaines, vu leur étroitesse et leur statut de pro- priété très compliqué, ne favo- rise pas l’implantation de nou- velles techniques d’irrigation plus développées. La politique des barrages que le Royaume a lancée depuis son indépendance, a permis d’atteindre certains objectifs très ambitieux dans le secteur agricole. Les périmètres irrigués se sont développés pour atteindre une surface de plus de 1,6 million d’hectares, dont 600.000 ha par goutte-à-goutte. «Quand les ressources hydriques sont limitées, il est nécessaire de mieux les stocker et mieux les gérer. La solution est donc de poursuivre la poli- tique des barrages, surtout dans les zones à faible pluviométrie. Outre les grands ouvrages, il faut lancer des barrages colli- naires qui donnent de très bons résultats dans les zones encla-

vées du fait qu’ils sont faciles à concevoir et ne sont pas bud- gétivores» , explique Mouhajir. Le développement de l’irri- gation intelligente assure de grandes économies pouvant aller jusqu’à 80% et aussi de bons rendements pour les cultures. Pour la préservation des res- sources hydriques, les barrages marocains doivent être accom- pagnés par des opérations de reboisement afin de lutter contre le phénomène d’envase- ment. Ce phénomène diminue non seulement leur durée de vie, engendre des coûts d’en- tretien importants et représente également plus de 75 millions de m 3 d’eau perdue annuelle- ment. Par ailleurs, et dans le souci de mieux gérer les res- sources hydriques, le Maroc a tout intérêt à abandonner les filières grosses consom- matrices d’eau qui n’ont pas d’utilité stratégique au profit des activités les mieux adap- tées à son climat. ◆

Le Maroc se trouve dans une zone semi-aride et reste de ce fait dépendant des aléas climatiques. Ce climat est caractérisé par l’alternance des années de sècheresse et des années humides. Il figureparmi lespays lesplus exposés austresshydrique. Sur 165pays concer- nés, le Royaume occupe la 23 ème place. La part de chaque citoyen en eau est en nette dégradation, passant de 2.500 m 3 /an en 1960 à 650 m 3 actuellement. En l’absence d’une politique volontariste de mobilisation de l’eau, tout laisse pré- sager que ce niveau devrait encore baisser dans les années à venir. Stress hydrique : LeMaroc un pays à risque

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