FNH N° 1031

25

DEVELOPPEMENT DURABLE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 15 JUILLET 2021

www.fnh.ma

EN BREF

Systèmes alimentaires

◆ Entre 720 et 811 millions de personnes étaient confrontées à la faim dans le monde en 2020. ◆ Cela représente une hausse pouvant atteindre 161 millions de personnes de plus par rapport à 2019. Guterres appelle au changement de toute urgence

ACTUALISATION DE LA CDN DU MAROC

Articulation autour d’un portefeuille de 61 projets d’atténuation

La contribution déterminée au niveau national (CDN) du Maroc a été actua- lisée récemment dans le cadre d’une approche participative et inclusive et a été présentée à la Commission natio- nale sur les changements climatiques et la diversité biologique, avant sa soumission officielle au secrétariat de la CCNUCC. Concrètement, la contribu- tion actualisée du Maroc comprend un nouvel objectif de réduction des émis- sions de gaz à effet de serre qui est de 45,5% d'ici 2030, dont 18,3% sont inconditionnels et réalisés sans l’appui de la coopération internationale. Dans le détail, la CDN actualisée s’articule autour d’un portefeuille de 61 projets d’atténuation, dont 27 sont condition- nés par un soutien international. Les projets couvrent sept secteurs, à savoir l’énergie (production d’électricité), l’industrie, (y compris les phosphates et la production de ciment comme deux nouveaux sous-secteurs), l'habitat et la construction, le transport, les déchets, l'agriculture, la gestion des terres et la foresterie. Le coût total de ce por- tefeuille de projets est estimé à 38,8 milliards de dollars dont 21,5 milliards de dollars pour les projets condition- nels. Notons que la CDN actualisée comprend des objectifs stratégiques d'adaptation pour les secteurs de l'eau, l'agriculture, la pêche et la pisciculture, la foresterie, l’aménagement du terri- toire, la gestion urbaine et la santé. A cela s’ajoutent les écosystèmes fragiles (littoral, montagneux et oasiens) dont le coût total des mesures d'adaptation a été estimé à environ 40 milliards de dollars. ◆

António Guterres : «Malgré une augmen- tation de 300% de la production alimentaire mondiale depuis le milieu des années 60, la malnutrition est un fac- teur majeur contribuant à la réduction de l’espé- rance de vie».

D ans le sillage de l’organisation du Sommet sur les systèmes alimen- taires en septembre prochain, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, n’a pas man- qué de préciser récemment le long chemin qui sépare la communauté internationale de l’atteinte des ODD. «Aujourd’hui, il nous est rappelé que nous sommes très loin d’atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030. De nouvelles données tragiques nous informent qu’entre 720 et 811 millions de personnes étaient confrontées à la faim dans le monde en 2020 - jusqu’à 161 millions de plus qu’en 2019», s’est-il offus- qué. Le patron de l’ONU a également insisté sur le fait que les coûts élevés, associés à la persistance de niveaux élevés de pauvreté et d’inégalité des revenus, continuent de main- tenir une alimentation saine hors de portée pour environ trois milliards de personnes, dans toutes les régions du monde. L’autre donne mise en exergue est que la faim serait en augmentation depuis plusieurs années.

La pandémie n’a pas arrangé les choses, puisqu’à en croire Guterres, la Covid-19 a mis en évidence le lien entre les inégali- tés, la pauvreté, la nourriture et la maladie. «Malgré une augmentation de 300% de la production alimentaire mondiale depuis le milieu des années 60, la malnutrition est un facteur majeur contribuant à la réduction de l’espérance de vie», constate-t-il. Et de rele- ver que «les changements climatiques sont à la fois un moteur et une conséquence de la faim. Notre guerre avec la nature comprend un système alimentaire qui génère un tiers de toutes les émissions de gaz à effet de serre» , explique en substance le Portugais. Notons que le système alimentaire est éga- lement responsable de près de 80% de la perte de biodiversité. Au final, l’ONU, via son SG, exhorte tout le monde à tenir ses promesses. «Dans un monde d’abondance, nous n’avons aucune excuse pour que des milliards de personnes n’aient pas accès à une alimentation saine. C’est inacceptable» , s’indigne le numéro de l’ONU. ◆

La Covid- 19 a mis en évidence le lien entre les inégalités, la pauvreté, la nourriture et la maladie.

Avec la participation de

Made with FlippingBook flipbook maker