revue musée Rops 46

Le Muscle du grand couturier Rops est passionné par la femme, omniprésente dans son œuvre. Il va initier un style nouveau en ne déshabillant pas entièrement son modèle, mais en soulignant l’érotisation de son corps par des accessoires de mode ou des attitudes intimes ; c’est ce qu’il nomme lui-même le demi-nu, dont il défend la paternité jusqu’à la fin de sa vie. Ce faisant, l’artiste réagit à sa manière contre le nu académique. Il aborde également dans ce dessin la thématique de la mode, qui au travers du rendu des tissus, rythme un grand nombre de ses dessins. Les nombreuses heures passées dans le magasin de son père, qui était vendeur d’indiennes, – des tissus imprimés par des procédés analogues à ceux de l’impression sur papier –, et la relation qu’il entretient avec les sœurs Duluc, couturières, confirment son goût pour les étoffes auxquelles il est attentif dans ses compositions.  G.D. Souvenirs d’antan Assis devant une cheminée, un vieil homme à l’air mélancolique fume une pipe. Les plaisirs de la chair ou plutôt l’objet de ses désirs semblent occuper toutes ses pensées. La partie supérieure de l’image est peuplée de figures de femmes nues, dans des positions très suggestives, exhibant leurs courbes. Rops explore ici le domaine du fantasme et tend à montrer que la femme a une place de choix dans les pensées masculines quel que soit l’âge de l’homme. Ce dernier a sans doute connu son lot de conquêtes au cours de sa vie de voyageur comme en témoigne sa casquette avec une ancre, la maquette de bateau et le globe- terrestre à l’arrière-plan.  G.D. ↖ FÉLICIEN ROPS, Souvenirs d’antan, Série des Cent légers croquis , 1878-1881, aquarelle, pastel, pierre noire, crayon et craie blanche sur papier, 22 x 15 cm. Acquisition de la Province de Namur (inv. D 195).

Correspondance Sur cette lettre adressée à un destinataire non identifié, Rops a dessiné au crayon une femme à moitié nue assise qui plonge son regard dans ce qui semble être un grand livre. On voit à l’arrière- plan une silhouette de chauve-souris, les ailes déployées. Le ton de la lettre suggère que le destinataire est un proche de Rops; peut-être s’agit-il d’Henri Liesse, un romancier et critique d’art ardennais avec qui l’artiste entretient une abondante correspondance depuis 1872. Sur la lettre, l’artiste écrit « Je ne crois à la vertu des femmes que lorsqu’elles me prouvent le contraire ».  G.D. ↖ Lettre illustrée de Félicien Rops à [inconnu] , s.d., s.l., craie blanche, sanguine, texte au crayon graphite, 20,5 x 16,5 cm. Acquisition de l'asbl Les Amis du musée Rops (inv. AMIS LE 063). Archives diverses Ce lot comprend des archives et un ensemble de lettres. Parmi elles, des écrits de Paul, le fils de Félicien Rops à propos de Charles Baudelaire, mais aussi des critiques littéraires de l’époque, ainsi que des échanges entre Gustave Lefebvre et l’historien Maurice Kunel (1883-1971) qui font état de la création… d’un musée Rops. Ces nouvelles importantes ressources versées au fonds documentaire constituent une mine d’informations importantes pour les recherches à venir sur l’histoire du musée et l’œuvre de son artiste-phare.   T.C. ↖ Deux ensembles de brouillons et archives de Maurice Kunel, Gustave Lefebvre, Paul Rops,…, années 1930-1940. Acquisition de l’asbl Les Amis du musée Rops (inv. AMIS DOC 005 et 006).

↗ FÉLICIEN ROPS , Le Muscle du grand couturier, Série des Cent légers croquis , 1878-1881, aquarelle, crayon, gouache et pierre noire sur papier, 22 x 15 cm. Acquisition de la Province de Namur (inv. D 194).

28

Made with FlippingBook Ebook Creator