AVRIL 2025
UNE ÈRE NOUVELLE REGARD SUR DEMAIN L’avenir des Rentes Genevoises
s’écrit avec Julie Besson GESTES RESPONSABLES Découvrez les colocs intergénérationnelles RETRAITE ÉTONNANTE Un ancien des SIG comme sentinelle du Jet d’eau
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Gestes responsables Etudiants et retraités échangent du temps contre des mètres carrés
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Retraite étonnante Un groupe de retraités veille consciencieusement sur le Jet d’eau
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Regard sur demain Cap sur l’avenir avec Julie Besson, nouvelle directrice générale des Rentes Genevoises
Agir pour demain Audrey Leuba, sa première année de rectorat et ses projets pour l’Université de Genève
Qui est qui ? Rencontre avec Fabrice Alagna, responsable du service client 24
2024 en chiffres Un solide exercice 2024 pour les Rentes Genevoises
UNE ÈRE NOUVELLE
C Ce premier numéro fait la part belle au printemps : nature en éveil, bourgeons et fleurs qui éclosent, symphonie de couleurs... Quelle meilleure symbo- lique pour marquer l’arrivée de la nouvelle directrice générale des Rentes Genevoises ? C’est en effet une ère nouvelle qui débute pour notre Etablissement. Un renouveau, certes, mais sans révolution. La transition s’est faite tout en douceur, avec finesse. Au travers de l’interview de Julie Besson, vous ferez connaissance avec une femme d’expérience, passionnée, qui aime relever les défis et faire avancer les choses. Vous découvrirez une personnalité sen- sible, qui, dans sa vision du management, accorde une place essentielle aux femmes et aux hommes. Pour les Rentes Genevoises, l’avenir s’écrira désormais selon ses lignes directrices. UN EXCELLENT MILLÉSIME 2024 Cette édition d’avril accorde également une place importante à la prévoyance. Dès l’année prochaine, la nouvelle réforme du 3 e pilier A permettra de racheter des années et par là même de combler des lacunes de prévoyance, tout en réduisant ses impôts ! Du côté de la formation, un programme de conférences attractif a été préparé pour poursuivre notre mission de formation et d’information auprès du public, et pour le sensibiliser aux enjeux de demain ! Enfin, l’exer - cice 2024 – celui du 175 e anniversaire – fera date dans l’histoire de l’Etablissement. Grâce à l’engagement et à l’implication de celles et ceux qui font les Rentes Genevoises, les résultats sont positifs dans la plupart des domaines. En raison des nombreux défis qui se profilent devant nous, aujourd’hui comme demain, c’est très encourageant !
DES PERSONNALITÉS ENGAGÉES Ce numéro de printemps, c’est aussi l’occasion de partager un moment privilégié avec Audrey Leuba, la nouvelle rectrice de l’Université de Genève. Une rencontre passionnante, qui conjugue perspectives d’avenir et réalité du présent. A découvrir dans la rubrique « Agir pour demain ». Rencontre étonnante ensuite, avec Gilbert Jenzer, un retraité actif, qui, à l’instar de ses collègues, prend soin du symbole genevois par excellence : le Jet d’eau ! Sans doute aurez-vous plaisir à mettre un visage sur le nom d’un fidèle collaborateur des Rentes Genevoises, auquel vous aurez peut-être déjà parlé à plusieurs reprises, sans pour autant l’avoir rencontré. Cette voix est celle de Fabrice Alagna, responsable du service client. Enfin, tout un programme : celui de «1 heure par m 2 », qui conjugue solidarité et partage intergénérationnel. Parce que les valeurs qu’il défend sont aussi les nôtres, ce programme novateur reçoit le soutien de notre Etablissement. Ce numéro a été voulu à l’image du printemps : coloré et varié. Je vous souhaite une excellente lecture et vous adresse mes chaleureux messages.
Sébastien Ramseyer Responsable marketing et communication
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RENCONTRE AVEC
JULIE
BESSON Julie Besson est la nouvelle directrice générale des Rentes Genevoises. Son parcours atypique ne la destinait pas forcément à reprendre les rênes de l’Etablissement. Master en droit européen, trajectoire internationale entre Paris et Londres, puis cap sur Genève. Elle y rejoint une start-up, crée ensuite sa propre entreprise, avant de la revendre dix ans plus tard. Court passage dans la medtech et enfin immersion dans le monde de l’assurance.
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Julie Besson, comment êtes-vous arrivée aux Rentes Genevoises ? En fait, je connaissais les Rentes Genevoises depuis longtemps ! Elles étaient l’un de mes premiers clients lorsque j’avais ma société. C’est une entreprise que j’aime beaucoup. J’ai toujours trouvé qu’elle avait quelque chose d’extrêmement dynamique et chaleu- reux. J’aime bien aussi le côté mutualiste, la structure à taille humaine. Une « structure à taille humaine », cela se mesure à combien d ’ employés concernant les Rentes ? Une cinquantaine de personnes au maximum. C’est une structure qui permet entre autres de connaître chaque personne par son pré- nom. Un milieu quasi familial. D’un point de vue plus général, les petites structures sont plus agiles, on peut davantage y faire bouger les choses.
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Son activité dans les assurances, Julie Besson l’a initiée auprès de la coopérative Epona, une société séculaire, spécialisée dans l’assurance pour animaux. Après avoir accompagné l’en- treprise dans une phase de restructuration puis d’expansion, appuyée par le groupe Vaudoise, la société a été pérennisée. Une expérience qu’elle qualifie de passionnante. Julie Besson s’est ensuite engagée dans un nouveau challenge. Elle s’est intéressée aux Rentes Genevoises qui cherchaient une relève, dans la perspective du départ de leur CEO, Pierre Zumwald.
▲ Après une vie professionnelle à l’étranger, Julie Besson s’installe définitivement à Genève, la ville qui a toutes ses faveurs.
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Quelle est votre vision de la prévoyance ? Il y aura certainement des choses à réinven- ter pour pérenniser le système parce que tout devient très complexe. Le système actuel est soumis à de fortes pressions. Entre le contexte économique, l’allongement de la durée de vie et le durcissement des réglementations, le challenge s’avère de plus en plus exigeant. J’imagine qu’il va y avoir, dans les prochaines années, de nombreux changements. Il va falloir faire preuve de créativité et d’adaptabilité. Peut-être même que des modèles que nous n’imaginons même pas vont voir le jour. Je ne serais pas surprise que le secteur connaisse une forme de disruption ces prochaines années. Il va falloir faire preuve de créativité... Tout à fait. Pendant des années, des secteurs tels que l’assurance roulaient sur des rails, sans beaucoup de changement. Mais aujourd’hui, nous sommes entrés dans une période où, avec l’émergence de l’intelligence artificielle, les manières de travailler qui changent, nous allons devoir nous adapter beaucoup plus vite qu’avant et nous remettre en question. Et c’est ce que j’aime. Est-ce que l’IA va révolutionner votre activité ? L’importance qu’elle va prendre est incontes- table. Maintenant, imaginer qu’à très court terme on remplacera 50 % de nos collabora - teurs par l’IA, je n’y crois pas. Il y a effectivement dans la prévoyance certains produits où nous pouvons être plus agiles, où le parcours de nos clients pourrait être simplifié, grâce notamment à la digitalisation. Mais bien comprendre les enjeux de sa retraite, comment l’organiser du mieux possible, nécessite une interaction humaine qui fait toute la différence.
Quels sont les défis qui vous ont incité à postuler à la Direction ? C’est une entreprise qui a une très belle renommée, qui est bien assise et installée sur la place genevoise. J’ai tout de même perçu qu’il y avait un certain nombre d’oppor- tunités d’évolution à venir et c’est ce qui m’a tentée. Je n’avais pas non plus envie d’arriver dans une structure où tout ronronnait. Quoi de mieux que d’arriver dans un établissement pérenne et stable, avec des défis passionnants à relever ? Justement, quelles opportunités avez-vous identifiées ? Je pense par exemple que les Rentes mérite- raient d’être encore davantage connues en termes de notoriété et d’image. Le thème de la prévoyance pourrait aussi être plus accessible à tous et mieux compris. Quant à l’expérience client, elle peut également être améliorée. Il s’agit notamment de réussir le virage digital tout en gardant notre côté traditionnel, notre proximité avec le client. Un des défis de l’Eta - blissement, qui m’enthousiasme particulière- ment, est celui d’atteindre un public plus jeune, loin de l’âge de la retraite. Transmettre aux jeunes générations l’idée de l’importance de se préoccuper de leur prévoyance, même si l’horizon est lointain. Eduquer, conseiller les jeunes fait pleinement partie de notre mission de promotion de la prévoyance.
« Je souhaiterais que les Rentes soient présentes à l’esprit de tous les Genevois dès le moment où ils entrent dans le monde du travail. » Julie Besson Directrice générale des Rentes Genevoises
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Parlez-nous de votre management... Je suis accessible et à l’écoute. J'aime consul- ter les autres. En prenant mon poste ici, j’ai eu la chance de pouvoir passer un mois et demi avec Pierre Zumwald, mon prédécesseur. Je n’ai fait qu’écouter, rencontrer les gens et poser des questions à chacun. J’ai ainsi énormément appris et j’ai pu me faire une idée très précise des défis, des problématiques et des priorités. Il y a le travail, mais aussi les passions. Quelles sont les vôtres ? J’ai un faible pour le chien de ma fille que je garde quand elle part en week-end (rires) . Sinon le sport, que j’essaye de pratiquer ré- gulièrement. Ma routine change en fonction des saisons. J’aime particulièrement la danse, le ski et la plongée. Côté centres d’intérêt, la lecture, le cinéma et les voyages. Le mot de la fin ? Oui. Il est pour Pierre Zumwald, mon pré- décesseur, qui a fait un travail remarquable. Venir aux Rentes Genevoises aujourd’hui, c’est un plaisir et c’est grâce à lui. Il règne ici un véritable esprit d’entreprise, une passion pour le métier et une bienveillance qui ont fait de mon arrivée un immense bonheur.
Et l’une des grandes forces des Rentes, c’est que vous n’êtes pas des vendeurs. Tout à fait. Nous ne sommes pas des vendeurs, nous sommes des conseillers. C’est la mis- sion publique qui nous a été confiée. Nous ne sommes pas là pour faire du profit. Nous n ’avons pas d’actionnaires derrière nous, donc pas de dividendes à leur verser. Nos bons résultats servent à pérenniser nos engagements et bénéficient à nos assurés. Quels sont vos projets à court terme ? Dans un avenir proche, nous devons gagner en efficience grâce à la digitalisation de certains process. Le but est que nos conseillers puissent être libérés de tâches répétitives et sans valeur ajoutée, pour consacrer le plus de temps pos- sible à nos assurés. A moyen et long terme, je souhaiterais que les Rentes soient présentes à l’esprit de tous les Genevois dès le moment où ils entrent dans le monde du travail et ensuite durant toute leur vie active. Pour toutes les questions liées à la prévoyance et à l’épargne, dès qu’ils ont un souci : « Ah, les Rentes Genevoises sont là pour me conseiller ! » De grands chantiers vous attendent ? Comme dans beaucoup d’entreprises, la transition digitale représente un défi certain. Le renouvellement des Talents est également crucial. De manière générale, nous devons pré- server l’excellence tout en nous adaptant aux nouvelles tendances. Cela requiert de l’agilité et une grande adaptabilité, des qualités que possèdent les Rentes Genevoises.
QUESTIONS EXPRESS À JULIE BESSON Votre retraite idéale ?
En forme, active, entourée de mes enfants et j’espère d’ici là, de mes petits-enfants. Et de mes amis. Qu’est-ce qui vous fait rire ? En ce moment, je ris à 7h00 tous les matins dans ma salle de bain en écoutant le billet de Daniel Morin sur France Inter. Sinon mes filles, mes amis. J’aime l’humour, l’autodérision et rire en général. En super-héroïne, vous seriez qui ? Celle de la littérature de mon enfance : Fantômette. Que cherchez-vous à faire mieux chaque jour ? A être davantage dans le moment présent et aussi à être reconnaissante pour tout ce que j’ai. La personne qui a eu le plus d’influence dans votre vie ? Mon père. C'est lui mon super-héros en fait !
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3 E PILIER A DES ÉCONOMIES D’IMPÔTS EN PERSPECTIVE
Une réforme du 3 e pilier A est entrée en vigueur le 1 er janvier 2025. Elle permettra de combler des lacunes de cotisation et d’économiser des impôts. Une bonne nouvelle, dont les effets positifs se déploieront progressivement.
CE QUI CHANGE Avant le 1 er janvier 2025, un assuré portait en déduction de son revenu imposable la prime qu’il avait versée sur son 3 e pilier A et bénéfi - ciait de l’avantage fiscal correspondant. Si le montant versé était inférieur à la prime maxi- male autorisée, il perdait alors une partie de l’avantage fiscal théoriquement possible. Depuis le 1 er janvier, ce même assuré pourra verser rétroactivement la part des primes maximales non versées durant les dix années précédentes. Cette possibilité, nommée « rachat d’années de cotisation », s’apparente au rachat qu’il est possible de faire dans le 2 e pilier. Elle permet de maximiser le gain fiscal et aussi d’accroître le capital de prévoyance. UNE RÉTROACTIVITÉ À NUANCER Si la réforme prévoit une rétroactivité sur dix ans, cette dernière ne débute toutefois qu’à partir de 2025. Autrement dit, en 2026 vous pourrez racheter l’année de cotisation 2025, mais pas les cotisations des années antérieures. En 2027, vous pourrez rache- ter les années de cotisation 2025 et 2026 et ainsi de suite jusqu’en 2035 où vous pourrez racheter dix années, de 2025 à 2034.
QUELQUES CONDITIONS Pour pouvoir racheter les cotisations man- quantes d’une ou plusieurs années antérieures, vous devrez remplir plusieurs conditions :
▶ Vous devrez avoir versé la totalité de la prime maximale de l’année en cours.
▶ Une année ne sera rachetable que si vous aviez le droit de cotiser à un 3 e pilier A à ce moment-là, c’est-à-dire perçu un revenu soumis à l’AVS.
▶ Durant l’année que vous souhaiterez racheter, vous devrez avoir cotisé pour un montant inférieur à la prime maximale.
▶ Vous ne devrez pas avoir reçu de prestation (capital ou rente) provenant d’un 3 e pilier A.
COMMENT RACHETER UNE ANNÉE A partir du 1 er janvier 2026, les Rentes Genevoises mettront à votre disposition, sur demande, un formulaire dans lequel vous indiquerez pour quel montant et pour quelle année vous souhaitez combler une lacune de cotisation.
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LE 3 E PILIER A EN BREF
Le 3 e pilier A est un produit de prévoyance dont l’un des avantages est que les primes versées peuvent être déduites du revenu imposable (CHF 7 258.- en 2025 pour un salarié affilié à une caisse de pension). Pendant la phase d’épargne, le 3 e pilier A des Rentes Genevoises peut bénéficier d’un taux fixe, garanti pendant toute la durée de l’épargne, ou d’un taux variable, qui permet notamment de bénéficier de la performance de notre portefeuille actions. Les fonds du 3 e pilier A peuvent également être retirés de manière anticipée pour financer l'achat d’un bien immobilier (sous conditions). Enfin, au moment du départ à la retraite, vous pouvez choisir entre une prestation
CALCUL DU RACHAT Le montant maximal autorisé pour un rachat correspond à la différence entre la prime versée et la prime maximale de l’année concer- née. Le montant est calculé par rapport à une personne affiliée à une caisse de pension. Les indépendants n’auront donc pas la possibilité de faire des rachats dépassant cette limite. Le rachat d’une année s’opère par un verse- ment unique. Il est cependant possible de racheter plusieurs années en une seule fois. Dans ce dernier cas, un critère supplémen- taire s’applique : le montant total des rachats ne doit pas dépasser la prime maximale en vigueur l’année du rachat. Ainsi, si la prime maximale est de CHF 7258.-, le rachat ne pourra pas dépasser ce montant, soit un paiement maximal de CHF 14 516.- sur l’année.
en rentes viagères – une exclusivité des Rentes Genevoises – en capital ou une combinaison des deux.
La réforme du 3 e pilier A offre de belles oppor- tunités, surtout aux personnes qui débutent leur prévoyance ou ont peu cotisé par le passé. Pour celles qui, année après année, ont cotisé au maximum, d’autres solutions existent pour optimiser leur prévoyance, comme le 3 e pilier B ou les rachats de 2 e pilier. Les experts des Rentes Genevoises sont bien entendu à votre disposition pour répondre à vos questions et analyser votre situation, gratuitement et sans engagement.
Rachat
Lacune de cotisation
4016.- (2258 + 1758)
7258.-
1758.-
2258.-
7258.-
5500.-
5000.-
PLUS D’INFORMATIONS SUR LE 3 E PILIER A SUR NOTRE SITE rentesgenevoises.ch/produits/3e-pilier-a
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2024 UN EXCELLENT MILLÉSIME Les Rentes Genevoises présentent des résultats positifs dans tous les domaines avec une activité commerciale en hausse, des placements qui performent et une solidité économique renforcée.
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Les placements ont enregistré un rendement de 5.5 %, soit un résultat net de 131.31 millions de francs. Cette excellente performance fait passer le degré de couverture de 111.6 % à 115.0 %, renforçant ainsi la solvabilité de l’Eta - blissement. Elle bénéficie aussi à de nombreux rentiers par une augmentation des prestations. A cet effet, CHF 962 969.- ont été versés sous forme de complément d’excédents fin 2024 et CHF 6 737 245.- utilisés début 2025 pour la revalorisation des rentes. Le 175 e anniversaire des Rentes Genevoises coïncide donc avec une saine croissance et un renforcement des principaux indicateurs économiques.
Les services que nous offrons correspondent aux besoins de prévoyance de la population. Les primes encaissées ont augmenté de 3.8%, atteignant 239.16 millions de francs, un record. Le nombre de contrats dans le portefeuille, en hausse, dépasse désormais les 21 000. Nous remplissons pleinement notre mission lorsque nous versons des prestations à nos as- surés. Ainsi, en 2024, nous avons distribué plus de 100 millions de francs de rentes à environ 7000 bénéficiaires.
LE RAPPORT ANNUEL DÉTAILLÉ EST À RETROUVER SUR NOTRE SITE INTERNET rentesgenevoises.ch/medias/rapport-annuel
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239.16 MILLIONS DE PRIMES ENCAISSÉES + 3.83 % Montants que nos assurés ont consacrés à leur prévoyance
1626 NOUVEAUX CONTRATS SIGNÉS Croissance de notre portefeuille de 2.68 %
187.54 MILLIONS DE PRESTATIONS VERSÉES + 3.86 % Sommes versées à nos assurés, sous forme de rentes et de capital
27.66 MILLIONS D’INTÉRÊTS CRÉDITÉS + 0.79 %
2.53 MILLIARDS DE TOTAL DE BILAN + 6.01 %
Montant des intérêts versés sur les contrats de nos assurés
Total de nos investissements et de nos engagements à fin 2024
115.0 % DE DEGRÉ DE COUVERTURE
La fortune à notre disposition au 31 décembre est supérieure de 15 % par rapport à nos engagements
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1.65 MILLION DE FRANCS
% DE PERFORMANCE RÉALISÉE SUR NOS INVESTISSEMENTS
Soit un gain de 131.31 millions de francs
Montant versé à l’Etat au titre de sa garantie
1006 APPARTEMENTS DANS 63 IMMEUBLES
44 TALENTS
Chaque jour, ils mettent leurs compétences au service de nos assurés
Logements de notre parc immobilier mis à disposition de la population, principalement dans le canton de Genève
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DES COLOCS INTER- GÉNÉRATIONN Grâce au programme « 1h par m² », une soixantaine
de personnes âgées viennent en aide chaque année à des étudiants en leur offrant une chambre chez eux, contre quelques coups de main et un peu de compagnie.
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Le principe est né d’une idée simple : et si les personnes âgées de Genève mettaient à dispo- sition leurs chambres vides pour des étudiants, qui en retour pourraient leur venir en aide pour quelques tâches du quotidien ? Depuis la naissance du programme « 1h par m² » en 2016, 237 hôtes ont déjà accueilli 369 étudiantes et étudiants du monde entier. LA SOLIDARITÉ AU PREMIER PLAN Certains étudiants restent pour un semestre. D’autres, lorsqu’ils s’entendent particuliè- rement bien avec leur hôte, restent durant tout leur cursus ! « Les jeunes qui s’inté - ressent à notre programme sont souvent des personnes qui ont déjà vécu avec leurs grands-parents par le passé, ou qui ont un sens de la famille très développé », détaille Virginie Keller, coordinatrice du programme.
Le principe ? En échange de la chambre, l’étudiant verse un petit montant d’environ 120 francs par mois à son hôte. Mais l’essence de ce projet, ce sont surtout les services ren- dus : une chambre de douze mètres carrés correspond à douze heures par mois mises au service des besoins de la personne âgée. Des coups de main qui varient pour chaque tandem, comme l’explique Virginie Keller : « Le plus souvent, ce sont des tâches qui de - mandent trop d’énergie pour les personnes âgées, comme faire les courses, laver les vitres ou s’occuper du jardin. Dans certains cas, les hôtes demandent simplement de pouvoir passer du temps ensemble, aller au musée ou au théâtre en fin de semaine, car ils recherchent surtout de la compagnie ! »
12 avril 2025 - èremagazine
« TU M’AIDES, JE T’AIDE, NOUS VOUS AIDONS ! » Le programme « 1h par m 2 » a de nombreuses qualités. Il permet de renforcer les liens entre générations et de lutter contre l’isolement social des seniors. Par ailleurs, il offre une solution innovante face à la pénurie de logements, en particulier pour les étudiants. Séduites et convaincues par les valeurs portées par le programme – échanges, partage d’expériences, complicité, relations intergénérationnelles – les Rentes Genevoises vont soutenir « 1h par m 2 » et l’Université de Genève ces trois prochaines années. Les prochaines éditions d’Ère magazine et les différentes plateformes de communication des Rentes Genevoises se feront l’écho de l’actualité de « 1h par m 2 ». Restons en contact !
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▲ Pour faire dialoguer les générations, « 1h par m² » propose aussi des activités à ses membres, comme des ateliers de théâtre.
C’est pour cette raison que le programme est en recherche constante de nouvelles personnes qui souhaiteraient accueil- lir une étudiante ou un étudiant chez eux. L’Université de Genève et Pro Senectute en sont les piliers fondateurs, mais c’est aussi grâce à l’engagement des donateurs privés que ce programme peut grandir et se faire connaître. Virginie Keller en est convaincue : « Lorsque l’on a des partenaires reconnus comme les Rentes Genevoises qui légitiment notre programme, pour nous c’est très important. Car notre projet est basé sur la confiance et c’est ce sen - timent qui permet à de nouvelles personnes d’embarquer avec nous dans l’aventure ! »
DES TANDEMS QUI SE CORRESPONDENT
D’où l’importance de la compatibilité au sein du binôme. Le processus de sélection prend du temps et les coordinatrices du programme rencontrent chaque étudiant et visitent le lo- gement de chaque hôte avant de proposer des tandems. « Un jeune très dynamique, qui a beaucoup de temps libre, sera par exemple plus à l’aise avec une personne encore active et qui veut lui faire découvrir la Suisse », explique Virginie Keller. « A l’inverse, une per - sonne plus âgée et moins mobile correspondra peut-être mieux à une étudiante ou un étu- diant qui a besoin de beaucoup de calme pour écrire son travail de mémoire. »
POUR PLUS D’INFORMATIONS OU POUR REJOINDRE LE PROGRAMME unige.ch/batiment/campus-durable/ logements/1h-par-m2
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LES RENDEZ-VOUS PRÉVOYANCE Les Rentes Genevoises accueillent le grand public pour le sensibiliser aux diverses facettes de la prévoyance. Les conférences, aux thèmes variés, sont animées par des spécialistes, et apportent aux participants une information claire et vulgarisée sur les enjeux de la prévoyance.
Les quinquagénaires constituent une part importante de la main-d’œuvre dans les entreprises suisses. Pourtant, cette richesse humaine n’est pas suffisamment mise en exergue. La conférence illustrera comment les collaborateurs expérimentés peuvent jouer un rôle clé dans l’évolution des pratiques de tra- vail, favoriser l’innovation, renforcer la résilience organisationnelle et booster la productivité, réduisant ainsi le turn-over. Conférencières : Mme Ellen Kocher Coach et consultante en transition de carrière et longévité Après dix ans de carrière dans le domaine de la finance in - ternationale, Mme Kocher a créé la société Whealthness, avec laquelle elle promeut depuis plus de vingt-cinq ans la santé en entreprise, la gestion du stress et la ré- silience. Coach certifiée, Mme Kocher focalise son travail sur les « 50+ », en animant régulièrement des conférences, des séminaires et des ateliers de modification comportementale. Mme Dominique Ben Dhaou Consultante et mentor en leadership et carrière Fondatrice et directrice de la société de conseil PointNorth International, Mme Ben Dhaou a acquis une solide expérience du leadership durant plus de trente années passées au sein de plusieurs départements des ressources humaines d’importantes organisations inter- nationales. Certifiée dans différents outils d’évaluation, elle accompagne tout projet de reconversion profession- nelle pour qu’il soit conforme à l’expérience, aux valeurs, aux compétences et à la vocation des personnes qui la contactent. 22 MAI • 12h00-13h00 «INVESTIR DANS LES QUINQUAGÉNAIRES: UN ATOUT SOUS-EXPLOITÉ POUR LA PERFORMANCE ET L’INNOVATION»
5 JUIN • 12h00-13h00 « FAUT-IL FAIRE DES RACHATS DANS SA CAISSE DE PENSION ? »
A bien des égards, le 3 e pilier constitue un allié efficace pour la prévoyance. Mais n’est-il pas plus avantageux de faire des rachats dans sa caisse de pension au lieu de se constituer un 3 e pilier ? Est-il possible de faire des rachats en vue d’une retraite anticipée ? Cette conférence apportera un éclairage pratique sur les avan- tages, les inconvénients et les risques inhérents aux rachats dans le 2 e pilier. Conférencière : Mme Franca Renzi Ferraro Fondatrice et directrice de l’Ecole supérieure en prévoyance professionnelle à Genève Mme Renzi Ferraro est titulaire d’un diplôme fédé- ral en assurances sociales. Elle exerce depuis plus de trente-cinq ans une activité de conseil en matière de prévoyance professionnelle. Elle enseigne dans le domaine de la prévoyance et donne régulièrement des conférences sur la thématique de la LPP.
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NOUVEAU LIEU Dorénavant, nos cycles de conférences se tiendront à L’Annexe by Rentes Genevoises , rue du Port 3, 1204 Genève.
NOUVEAUX HORAIRES Ce nouvel espace permet de proposer des horaires plus adaptés au public: les séances qui auront lieu durant la pause de midi seront suivies d’un standing buffet, tandis qu’après les conférences de 18h00
un apéritif favorisera les échanges entre participants et intervenants.
Vieillissement de la population, impact des nouvelles technologies sur le monde du travail, marchés financiers instables et imprévisibles : autant de défis auxquels devra forcément faire face la prévoyance dans un proche avenir. Cette conférence propose une analyse factuelle des événements et pose les bases d’une réflexion objective à mener en termes de prévoyance. Conférencier : M. Vincent Novara Conseiller en prévoyance aux Rentes Genevoises Titulaire d’une licence en sciences économiques, M. Novara travaille depuis plus de vingt ans dans le domaine des assurances-vie. Il a occupé des postes à responsabilités dans les principales institutions actives dans le secteur. Il a rejoint les Rentes Genevoises en 2022, où il exerce comme conseiller et fondé de pouvoir. 28 AOÛT • 18h00-19h00 «LA PRÉVOYANCE FACE AUX DÉFIS D’UN MONDE EN PLEINE ÉVOLUTION»
26 JUIN • 18h00-19h00 «LONGÉVITÉ ET QUALITÉ DE VIE: QUELS OUTILS DE PRÉVENTION ET PRÉSERVATION ? » Notre société est confrontée aux conséquences de la hausse de l’espérance de vie. Nous vivons plus longtemps, mais vivons-nous mieux ? Afin de profiter pleinement d’une retraite dé - sormais prolongée, il faut associer la notion de qualité à celle de longévité. En termes de préservation de la santé et de prévention des maladies, le mouvement et les préceptes de l’éducation sportive présentés durant cette conférence s’avèrent incontournables. Conférencier : M. Laurent Cordaillat Conseiller privé et coach de vie Franco-suisse de 61 ans, M. Cordaillat bénéficie de plus de trente ans d’expérience managériale et commerciale. Conseiller privé, il se consacre au coaching individuel et aide personnes et entreprises à se libérer de la néga- tivité, en proposant des outils pour accompagner une transition de vie personnelle et/ou professionnelle.
POUR PLUS D’INFORMATIONS ET POUR VOUS INSCRIRE rentesgenevoises.ch/blog/conferences
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▲ Etudiante en droit à Neuchâtel puis à Harvard, Audrey Leuba est aux commandes de l’Université de Genève depuis une année.
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POUR UNE UNI
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UNIE Le sourire n’efface pas la prudence. Audrey Leuba en est consciente : son poste de rectrice est d’autant plus exposé qu’il ne s’était jamais décliné au féminin, avant elle, à l’Université de Genève. Et ses premiers pas dans la fonction lui valurent quelques obstacles.
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Lorsqu’elle est arrivée au rendez-vous, on aurait pu la prendre pour une des nombreuses étudiantes qui fréquentent le même couloir. Mais c’est bien le bureau du rectorat qu’elle nous ouvre en nous invitant à nous asseoir. Un bureau tout simple. Madame Leuba, vous êtes rectrice depuis le 1 er avril 2024, après avoir dirigé la Faculté de droit dans cette même Université de Genève. Vous avez été choisie sur la base du programme « repenser le vivre ensemble ». Pourquoi cet objectif ? Pour retrouver l’atmosphère que vous aviez connue, dans les années 90, en tant qu’étudiante sur le campus de la Harvard Law School de Cambridge ? Les campus à l’américaine ont l’avantage de renforcer l’idée de communauté, c’est vrai. Pour cela je pense plutôt à un autre élément de notre programme : le réenchantement des locaux dans les bâtiments universitaires, l’aménagement d’espaces où il est agréable de se retrouver pour travailler ou échanger. Et aussi l’installation d’éléments liés au sport, comme un mur de grimpe ou une salle de ping-pong pour la détente. Mais mon ap- proche du vivre ensemble est avant tout liée au Covid. Après la pandémie, on a connu un vide, un manque de lien au sein de la commu- nauté, un besoin de se retrouver, d’être à nou- veau dans les auditoires, d’assister ensemble à des conférences. J’ai éprouvé très fortement ce besoin au moment où je devais mener
campagne pour être élue à ce poste. J’ai aussi ressenti le désir des membres de la commu- nauté qu’on s’occupe de leurs carrières ou de certaines situations de précarité. Je ne pense pas seulement aux étudiantes et étudiants, mais aussi aux membres du personnel char- gé de l’enseignement, de la recherche et de l’administratif.
« Le rectorat considère l’IA comme une opportunité, partant du principe que les risques qui y sont liés peuvent être minimisés par une approche responsable. L’idée n’est pas d’interdire. »
Audrey Leuba Rectrice de l’Université de Genève
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QUESTIONS EXPRESS À AUDREY LEUBA Votre retraite idéale ? Avoir plus de temps à mettre au service des autres. Qu’est-ce qui vous fait rire ? Le rire d’un-e enfant. En super-héroïne, vous seriez qui ? Je ne m’identifie à aucune super-héroïne, je trace ma propre voie. Mais être une femme à la tête d’une université demande déjà des superpouvoirs ! Que cherchez-vous à faire mieux chaque jour? Tout ce que j’entreprends. La personne qui a eu le plus d’influence dans votre vie ? La première femme professeure de la faculté dans laquelle j’ai fait mes études de droit.
▲ Audrey Leuba a été très touchée par les ravages du Covid sur le mental des étudiants.
Favoriser le vivre ensemble, comment faire, concrètement ? On a par exemple renforcé notre collaboration avec la Fondation genevoise de désendette- ment, de manière à ce que nos étudiants endettés, il y en a un certain nombre, puissent trouver un soutien efficace. Le rectorat développe aussi un catalogue de projets in- titulé « Jobs étudiants + », compte tenu du fait que 55 % des étudiants travaillent durant leurs études pour des raisons financières. Nous gérons également un centre de carrières, avec 12 000 inscrits, pour que nos étudiants arrivent à mieux valoriser les compétences qu’ils acquièrent dans le monde professionnel, notamment avec des labellisations liées aux activités qu’ils ont pu exercer sur le marché du travail. Il y a beaucoup de projets de ce type en cours de réalisation. Le Covid a été un facteur de division, il y en a eu d’autres, plus récents, comme le conflit au Proche-Orient qui a touché plusieurs universités, dont celle de Genève... Vous faites référence à l’occupation du 7 mai 2024 par un collectif d’étudiants. La question qui nous était posée était une ques- tion difficile. Nous ne voulions pas l’aborder sur la base de ce seul cas, sachant qu’il y a d’autres conflits et d’autres problématiques dans le monde (les thématiques environnementales ou sociétales par exemple) qui mériteraient
une même attention. Nous avons refusé de nous prononcer sous la pression et mandaté un comité scientifique pour réfléchir au rôle des universités dans le débat public. On en est là, dans l’attente de ce rapport qui fera ensuite l’objet d’une consultation au sein de la communauté. Cette occupation du 7 mai a été une épreuve difficile pour la toute nouvelle rectrice que vous étiez ? C’était difficile, stressant, éprouvant, j’étais là depuis un petit mois. On a cherché un terrain d’entente avec le collectif et tout cela a mobilisé beaucoup d’énergie. L’Université de Genève avait déjà connu des occupations par le passé, par exemple lors de Mai 68. Mais quel est, plus globalement, le rôle de l’Université selon vous ? Et comment doit-elle se développer à l’avenir ? L’Université a trois missions principales : l’enseignement, la recherche et la transmis- sion des connaissances au service de la cité. Je pense qu’au-delà de ces trois missions fondamentales, l’Université joue aussi un rôle social qui la conduit – subsidiairement aux pouvoirs publics – à œuvrer au bien-être des membres de sa communauté lorsqu’ils sont en difficulté ou dans la précarité, ses étudiant(e)s principalement, mais pas uniquement.
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Appréhendez-vous l’avènement de cette nouvelle ère qu’implique le développement de l’IA ? L’intelligence artificielle est un nouveau paramètre, un nouveau paradigme, qui nous oblige à questionner nos modes d’en- seignement, nos modes d’évaluation des connaissances. Elle nous oblige aussi à nous interroger sur les éléments éthiques et juridiques de ce nouvel outil. Nous avons réagi rapidement en prenant position et en élaborant un guide qui permet à chacun de savoir comment il peut utiliser cette intelli- gence artificielle dans le cadre de ses activités quotidiennes. Cela vaut pour l’enseignement, la recherche et le travail administratif. L’Université de Genève a pris position, dites-vous ? Le rectorat considère l’IA comme une oppor- tunité, partant du principe que les risques qui y sont liés peuvent être minimisés par une approche responsable. L’idée n’est pas d’in- terdire. Non, l’idée est bien de permettre aux étudiants d’utiliser cet outil, mais nous devons en tenir compte dans le cadre de l’évaluation des travaux qui sont rendus.
En donnant plus d’importance à l’oral par exemple ? Il faut savoir que le rectorat laisse beaucoup de latitude aux facultés dans l’organisation du mode d’évaluation des connaissances, mais c’est vrai que l’oral permet de voir si l’étudiant maîtrise la matière, les connaissances, et s’il a une capacité de réflexion sur la base des éléments qu’il a fait figurer dans son document de travail. Dans votre CV, on apprend que vous avez été membre du conseil de fondation de Pro Senectute. Vous êtes encore jeune, mais la retraite, la vieillesse vous font-elles peur ? Pas du tout. J’ai aimé chaque stade de la vie jusqu’ici et donc, d’une certaine manière, je vois positivement cette phase-là aussi. Ma retraite, je la prépare financièrement pour l’instant avec un 3 e pilier A, comme bon nombre d’entre nous. Mais pour ce qui est du psychologique, je m’y préparerai probablement une ou deux années avant, j’ai encore un peu de temps...
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DU JET D’EAU LE GARDIEN
Retraité rime avec utilité pour Gilbert Jenzer. Sans hésiter, il s’est porté candidat à la supervision du Jet d’eau. Une fonction sur mesure pour cet ancien fontainier des Services industriels de Genève et aussi la fierté de veiller sur l’attraction emblématique de la cité du bout du lac.
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C « Ce n’est pas un travail ! », s’exclame Gilbert Jenzer lorsqu’on lui demande en quoi consistent ses tâches de surveillant du Jet d’eau de Genève. De fait, si cette fonction comporte d’évidentes contraintes et responsabilités, elle n’est exercée que par des retraités des Services industriels de Genève (SIG), en échange d’une indemnité parfois bienvenue pour compléter une retraite modeste. Au nombre de cinq, ces volontaires accomplissent leur mission avec un sens de l’engagement à faire pâlir d’en- vie un chef d’entreprise. Un coup d’œil à leur planning suffit à mesurer leur investissement pour assurer la visibilité de l’élégant panache rafraîchissant, qui trône au bout de la jetée des Eaux-Vives depuis 1891. Emblématique de la Genève internationale, le Jet d’eau s’illumine régulièrement afin de célébrer un événement spécial. Ses mises en couleur respectent un calendrier précis et ne peuvent pas être liées à des actions privées ou publicitaires. Les autorisations sont octroyées par les SIG et, pour les demandes d’ordre diplomatique, par le Service cantonal du protocole. Géré en partie à distance, le fonc- tionnement de la plus célèbre des attractions touristiques genevoises comprend néanmoins une part manuelle. C’est en pressant sur un bouton que, non sans fierté, Gilbert et ses collègues retraités procèdent à sa mise en eau.
FIN OBSERVATEUR A l’exception des semaines de révision tech- nique, le Jet d’eau prend d’assaut le ciel de la rade tous les matins et jusqu’en soirée. Sauf lorsque le vent souffle trop fort, poussant les embruns sur les quais, ou quand les tempéra- tures avoisinent le zéro degré. Dans ces deux cas, c’est au surveillant de décider de couper le flux aquatique. « Nous sommes les mieux placés pour le faire, car nous sommes toujours dans les environs immédiats du Jet d’eau, note Gilbert Jenzer. Ce n’est pas une décision prise à la légère. En cas d’arrêt, trente à quarante minutes sont ensuite nécessaires avant de relancer le système. » Il s’agit, en effet, de ne pas endommager la station de pompage autonome à l’origine de la puissance de propulsion de l’eau. Installées en 1951, deux pompes projettent ainsi un demi-mètre cube d’eau du lac par seconde à une hauteur de 140 mètres et à une vitesse de 200 km/h. Prochaine amélioration envi - sagée : réduire la soif du Jet d’eau, dont la consommation annuelle équivaut à celle de 1000 ménages. Afin d’éviter les arrêts intempestifs, Gilbert cultive les petites astuces. « J’ai sans cesse un œil sur la météo. Déjà la veille de ma prise de service, je consulte les prévisions du temps. Plutôt que d’exercer ma surveillance depuis notre local technique, je préfère être en ex- térieur. Je peux observer les drapeaux, les bateaux, sentir si le joran ou la bise se lèvent. » Autant d’indications qui facilitent l’évaluation de la situation.
« En quittant les SIG, j’étais le dinosaure. Aujourd’hui, je suis le gamin de l’équipe.» Gilbert Jenzer Surveillant du Jet d’eau
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▲ Continuer à se rendre utile, rester actif, rencontrer des personnes du monde entier, autant de raisons qui ont motivé Gilbert Jenzer à œuvrer comme surveillant du Jet d’eau.
LE BENJAMIN DE L’ÉQUIPE En 1994, Gilbert Jenzer entre aux Services industriels. Rapidement, il rejoint le service de l’eau. Il passe un brevet fédéral de fontainier qui lui assure la maîtrise de la chaîne de l’eau : du captage à la distribution chez le client. « En quarante-neuf ans de carrière au total, dont dix-neuf ans dans le secteur privé, j’ai eu sous ma supervision quelque 850 apprentis. J’officie comme expert sanitaire pour le canton de Genève depuis 1986. » Le parcours de ce Bernésien, promu gardien du Jet d’eau depuis le 1 er décembre 2023, pourrait expliquer son recrutement. Mais ses précieuses compétences profession- nelles ne sont pas les seules à avoir compté : « Personnellement, ayant la chance d’être en bonne santé, je cherchais à rester actif et à me rendre utile. Mon épouse ne sera à la retraite que dans six ans, alors exercer une activité comme celle-ci me maintient. » L’eau est source de vie, dit-on. Celle du Jet d’eau semble réussir à ses cinq anges gardiens, qui comptent deux octogénaires dans leurs rangs. Gilbert commente avec le sourire son nouveau statut : « En quittant les SIG, j’étais le dinosaure. Aujourd’hui, je suis le gamin de l’équipe. »
UN RÔLE DIVERSIFIÉ Connu bien au-delà des frontières nationales, le Jet d’eau attire des admirateurs du monde entier. « Imaginez leur déception lorsque nous ne pouvons pas le mettre en fonction », relève Gilbert Jenzer, qui dit apprécier les échanges avec ces badauds de tous horizons. L’été en particulier, « parce que l’ambiance est décontractée », Gilbert joue volontiers au guide touristique. Il indique aux visiteurs les bons plans pour photographier « son » protégé sous son meilleur profil. Le point de vue idéal ? « Depuis un bateau au milieu de la rade. » Et parce que, même à la retraite, il appartient à la famille des Services industriels, le surveillant porte à l’occasion le pull-over de son ancienne entreprise. « Ça facilite le contact avec les gens qui nous posent beaucoup de questions. » Comment leur décrirait-il le Jet d’eau ? Sans s’embarrasser d’une tournure compliquée, Gilbert Jenzer répond joliment : « C’est une grande fontaine. »
SUR NOTRE BLOG : LES COULISSES DU JET D’EAU EN VIDÉO rentesgenevoises.ch/blog
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À L’ÉCOUTE DES
Vingt-cinq ans qu’il travaille au sein de l’Etablissement ! Aujourd’hui responsable du service client, Fabrice Alagna et son équipe répondent chaque jour aux questions des assurés. Rencontre. ASSURÉS
Certaines concernent le versement des presta- tions, d’autres la fiscalité ou encore les impacts d’un éventuel déménagement à l’étranger. Notre activité est donc très variée, il faut sa- voir jongler entre les dossiers. Heureusement, je suis footballeur ! Et, comme en sport, nous travaillons en équipe, avec passion et rigueur. On le sent, vous êtes fan de foot. Absolument... Fan de l’AC Milan ! Sans doute en raison de mes racines italiennes. Mais aussi fan du Servette, évidemment ! J’y ai d’ailleurs joué durant quatorze ans, jusque dans les rangs des espoirs. Aujourd’hui, je continue à faire du foot dans l’équipe des vétérans du FC Aïre-le-Lignon. En bon attaquant, je veux toujours gagner ! Mais au-delà du résultat, le sport me permet de libérer la pression et aussi de profiter de la troisième mi-temps pour retrouver mes potes d’enfance. Vous avez le contact facile, c’est un atout. Craignez-vous cependant que la digitalisa- tion ne transforme à terme votre métier ? Il est vrai que les relations deviennent plus im- personnelles. Quand j’ai commencé, tout se réglait par téléphone. Par chance, notre clien- tèle est très attachée au contact humain et beaucoup de demandes se règlent encore en un coup de fil. Mais les habitudes évoluent et nous devons nous y adapter. En ce moment, nous évaluons par exemple l’intérêt de l’intelligence artificielle. Un chat où l ’IA aiderait le client à trouver des réponses sans avoir à passer par notre service est une des options que nous évaluons. Ce ne sont encore que des projets, mais oui, notre travail est en pleine transforma- tion. Par contre, je reste persuadé que l’humain restera indispensable, surtout pour maintenir cette relation de confiance que nous avons avec nos clients. Et puis si malgré tout, un robot me remplace un jour, j’irai faire entraîneur de foot ! Mais honnêtement, je n’y crois pas trop.
Fabrice Alagna, vous avez rejoint les Rentes Genevoises à l’âge de 21 ans. Depuis, vous ne les avez jamais quittées. Pourquoi ? Essentiellement pour les valeurs défendues. Les Rentes Genevoises sont un établissement de droit public, c’est une énorme différence par rapport au privé où les conseillers sont souvent mis sous pression pour faire du chiffre. Nous, nous avons à cœur d’accompagner nos clients dans leur prévoyance en leur offrant des pro- duits qui répondent réellement à leurs besoins. Cette vision très humaniste me plaît. Avec le temps, j’ai aussi développé une relation de confiance avec nos assurés. J’en connais cer - tains depuis vingt ans et suis toujours là pour répondre à leurs demandes ! Précisez-nous en quoi consiste votre travail... Avec mes trois collègues du Customer care , nous sommes une porte d’entrée de l’Eta- blissement. Chaque jour, nous recevons une trentaine d’appels et entre soixante et quatre-vingts mails. Notre principale mission est de répondre à toutes ces demandes.
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