POUR UNE UNI
PLUS
UNIE Le sourire n’efface pas la prudence. Audrey Leuba en est consciente : son poste de rectrice est d’autant plus exposé qu’il ne s’était jamais décliné au féminin, avant elle, à l’Université de Genève. Et ses premiers pas dans la fonction lui valurent quelques obstacles.
L
Lorsqu’elle est arrivée au rendez-vous, on aurait pu la prendre pour une des nombreuses étudiantes qui fréquentent le même couloir. Mais c’est bien le bureau du rectorat qu’elle nous ouvre en nous invitant à nous asseoir. Un bureau tout simple. Madame Leuba, vous êtes rectrice depuis le 1 er avril 2024, après avoir dirigé la Faculté de droit dans cette même Université de Genève. Vous avez été choisie sur la base du programme « repenser le vivre ensemble ». Pourquoi cet objectif ? Pour retrouver l’atmosphère que vous aviez connue, dans les années 90, en tant qu’étudiante sur le campus de la Harvard Law School de Cambridge ? Les campus à l’américaine ont l’avantage de renforcer l’idée de communauté, c’est vrai. Pour cela je pense plutôt à un autre élément de notre programme : le réenchantement des locaux dans les bâtiments universitaires, l’aménagement d’espaces où il est agréable de se retrouver pour travailler ou échanger. Et aussi l’installation d’éléments liés au sport, comme un mur de grimpe ou une salle de ping-pong pour la détente. Mais mon ap- proche du vivre ensemble est avant tout liée au Covid. Après la pandémie, on a connu un vide, un manque de lien au sein de la commu- nauté, un besoin de se retrouver, d’être à nou- veau dans les auditoires, d’assister ensemble à des conférences. J’ai éprouvé très fortement ce besoin au moment où je devais mener
campagne pour être élue à ce poste. J’ai aussi ressenti le désir des membres de la commu- nauté qu’on s’occupe de leurs carrières ou de certaines situations de précarité. Je ne pense pas seulement aux étudiantes et étudiants, mais aussi aux membres du personnel char- gé de l’enseignement, de la recherche et de l’administratif.
« Le rectorat considère l’IA comme une opportunité, partant du principe que les risques qui y sont liés peuvent être minimisés par une approche responsable. L’idée n’est pas d’interdire. »
Audrey Leuba Rectrice de l’Université de Genève
èremagazine - avril 2025 17
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