FNH N° 1132

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 7 décembre 2023 - 8 DH - N° 1132

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Réforme du système de santé «Il faut mutualiser les ressources pour financer les soins» P. 24/25

Affaire CMT Des conséquences en cascade

P. 9

A. Belaiche, expert en industrie pharmaceutique

MAROC-EMIRATS ARABES UNIS

Un alliage politique et économique sans faille

● Les deux pays entretiennent des relations privilégiées qui puisent leurs racines d’une base politique solide, façonnée par des valeurs partagées.

P. 2/18/19

Investissement

SNEP

600 MDH pour de nouvelles capacités de production

Coup de mou dans le secteur privé !

P. 14/15

P. 11

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Mélodie politique dissonante Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 3 4 5 6

> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Accès de faiblesse et incertitudes Banques cotées : Les activités de marché carburent Affaire CMT : Des conséquences en cascade OCP : Une double opération pour renforcer l’assise financière Snep : 600 MDH pour de nouvelles capacités de production Immobilier coté : Trimestre solide pour les stars de la Bourse 7

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Par Fatima Ouriaghli

NOUVEAU CHAPITRE D'EXCELLENCE

> L'univers des TPME

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Entrepreneuriat : Le 2ème Sommet arabe fera escale à Marrakech 21

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> Développement durable

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COP28 : Une convergence d'actions et d'engagements

D ans une démarche empreinte de vision et de volon- té, le Roi Mohammed VI et le président Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane ont scellé un partenariat «novateur, renouvelé et enraciné» entre le Maroc et les Émirats arabes unis. Cette déclaration his- torique, signée à Abou Dhabi, trace les contours d'une coo- pération diversifiée qui promet de catalyser le progrès et la prospérité pour les deux nations. L'importance de cette déclaration réside dans sa volonté de transcender les liens traditionnels pour façonner un avenir commun. Les racines profondes tissées par feus SM Hassan II et SA Cheikh Zayed Ben Soltane Al-Nahyane ont trouvé une nouvelle expression dans la visite de travail et de fraternité du Roi Mohammed VI aux Émirats arabes unis. Les entretiens bilatéraux entre les deux leaders ont été mar- qués par une convergence de vues sur les opportunités de complémentarité et de coopération pragmatique. Les ambi- tions sont claires : rehausser les relations bilatérales vers des horizons plus vastes, établir des partenariats économiques agissant au service des intérêts mutuels et générer progrès et prospérité pour les deux peuples frères. Le partenariat vise à traduire la complémentarité entre les deux nations en une solidarité qualitative et un investisse- ment durable. Il s'agit d'instaurer un modèle de coopération économique et d'investissement équilibré, ouvert sur le secteur privé, générant des bienfaits pour tous. Les secteurs prioritaires incluent les infrastructures, l'énergie, l'agriculture, le tourisme et bien d'autres. L'accent est également mis sur des projets concrets, tels que l'extension des chemins de fer, le développement des aéroports, l'aménagement des ports et les opportunités d'investissement dans les secteurs de l'eau, de l'énergie, et du développement durable. La coopération stratégique dans la sécurité alimentaire et le développement de projets communs dans le tourisme et l'immobilier sont également au cœur de cette alliance prometteuse. Clairement, les relations entre le Maroc et les Émirats arabes unis ouvrent un nouveau chapitre d'excellence, fondé sur la confiance mutuelle, la fraternité authentique et la vision partagée d'un futur prospère. Cette visite du Souverain aux EAU est, sans aucun doute, le catalyseur d'une coopération fructueuse, ouvrant la voie à des avancées significatives et à des relations renouvelées entre deux nations résolument tournées vers l'avenir. u

> Santé

Entretien avec Abdelmajid Belaïche : Réforme du système de santé, «Il faut oublier la santé gratuite pour tout le monde sans aucune contrepartie» 24 > High-tech Achats en ligne : Les consommateurs sont-ils bien préparés ? 26 > Société Droit de grève : La promulgation d’une loi-cadre devient une urgence 29 Moroccan Badass Girl : Plongée dans les tréfonds de «Casablan9a» La Sincerely Foundation : Éclairer les récits significatifs à travers la photographie Entretien : Confidences , Leila Kilani, artisane d'utopies Cinématographiques 30 31 32 > Culture

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14 16 > Economie

Casablanca-Settat : La méthode Mhidia Investissement : Coup de mou dans le secteur privé ! Zone d'activités économiques de Fnideq : Bon démarrage, mais… 13

> Politique

Maroc-Emirats arabes unis : Un alliage politique et économique sans faille 18

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> Focus Agricole

Culture de l'avocat : Les raisons d’une surabondance de l’offre

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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Mélodie politique dissonante Par D. William

L’ univers tumultueux des pro- messes électorales. Un ter- rain où les hommes poli- tiques excellent dans l'art de la rhétorique, éblouissant les électeurs de leurs promesses grandioses. Mais une fois les élections passées, que reste-t-il de ces bonnes paroles distillées à tout-va ? Pas grand chose en réalité. Il est de noto- riété publique que les promesses électo- rales sont parfois aussi éphémères qu'un souffle de vent. On nous promet des len- demains meilleurs et des réformes auda- cieuses. Des engagements solennels sont pris, des discours enflammés sont délivrés, mais une fois les urnes rangées, on se confronte à la réalité. Il y a comme une mélodie dissonante entre la rhétorique pré- électorale et la réalité post-électorale. Dans leur douillet fauteuil, les hommes politiques semblent frappés d’une étonnante amné- sie, ou se rendent compte de leur incapa-

cité à tenir leurs engagements électoraux. Même avec une mémoire qui s’use avec le temps, on ne peut oublier les 5 enga- gements pris par le patron du RNI, Aziz Akhannouch, dont l’un des plus importants reste, sans nul doute, la création d’un million de postes d’emploi net sur le quin- quennat, soit 200.000 emplois par an. Aux manettes des affaires du Royaume depuis le 10 septembre 2021, soit un peu plus de deux ans, Akhannouch est loin, très loin de ses engagements. Comme le démontrent cruellement les chiffres du marché du tra- vail : entre le troisième trimestre de 2022 et celui de 2023, l’économie nationale a perdu 297.000 postes d’emploi, selon le haut-commissariat au Plan. Le taux de chômage est ainsi passé sur la période de 11,4% à 13,5% au niveau national. Un chômage qui frappe particulièrement les jeunes âgés de 15 à 24 ans, avec 38,2%. On ne peut oublier, également, la pro- messe d’une école de l’égalité. La grève

de plusieurs semaines des enseignants, montre, au contraire, le fossé qui se creuse de plus en plus entre le public et le privé. Et pousse de nombreux ménages, au prix d’un lourd sacrifice financier, à orienter leurs enfants vers l’enseignement privé. Enfin, troisième exemple : l’Exécutif avait promis de boucler la réforme de la retraite en septembre dernier. Depuis quelques mois, ce dossier est aux oubliettes. C’est probablement parti pour l’année pro- chaine. Alors, face aux promesses et aux engage- ments non tenus, devrions-nous exiger un contrat notarié aux politiques ? Certains diront que la complexité de la gouvernance rend difficile la réalisation de toutes les promesses. D'autres affirmeront que c'est le jeu politique, où l'idéalisme électoral se heurte aux réalités complexes du pouvoir. Sauf que dans ce tohu-bohu, les citoyens passent pour de parfaits cocus. ◆

Face aux pro- messes et aux engagements non tenus, devrions-nous exiger un contrat notarié aux politiques ?

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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Safran renforce son partenariat stratégique avec le Maroc

S afran renforce son partenariat stratégique avec le Maroc en signant, le 5 décembre cou- rant, un accord-cadre avec l'État marocain pour le développement de l'écosystème aéronau- tique. L'accord comprend le développement d'une sup- ply chain locale, d'activités à forte valeur ajoutée et le renforcement des talents et des compétences. Les responsables gouvernementaux marocains saluent l'engagement de Safran, soulignant l'im- portance de ce partenariat pour le développement du secteur aéronautique au Maroc. Pour sa part,

Olivier Andriès, Directeur général de Safran, signale engagement conjoint dans le développement d'un écosystème industriel aéronautique robuste. Safran est présent depuis 24 ans au Maroc et emploie plus de 4.200 personnes au sein de 8 sociétés ou co-entreprises. Le Groupe y est le leader du secteur aéronautique et entretient des partenariats forts avec les industriels du secteur, les institutions gouvernementales et les centres de formation du pays. Les usines marocaines sont au cœur du dispositif mondial de production de Safran. ■

Nouveau pôle audiovisuel public

Forsa et financement fictif des femmes

Les cahiers des charges verront le jour début 2024

Le démenti de la tutelle D es informa- tions diffusées récemment sur

les réseaux sociaux accusent le programme Forsa d'accorder des financements à 4.000 femmes fictives dans le cadre d'un accord avec l'institution de financement Ardi.

L es cahiers des charges relatifs au projet du nouveau pôle audiovisuel public (Holding), réalisés actuelle- ment à hauteur de 90%, verront le jour en début de l'année prochaine, selon le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication. Mohamed Mehdi Bensaïd, qui intervenait lundi au Parlement, a relevé la tenue d'un nombre important de réunions en présence de responsables de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), la deuxième chaîne nationale (2M), Medi 1 TV et Medi 1 Radio en vue de préparer des cahiers des charges portant sur le renforcement de la production nationale, dans le cadre de la souveraineté cultu- relle. Ces cahiers des charges prévoient également la réalisation des programmes

et des films documentaires s'articulant autour du patrimoine culturel marocain et de l’histoire riche du Royaume desti- nés aux générations montantes, tout en veillant au renforcement de la présence des chaînes publiques nationales sur les plateformes numériques et l’utilisation des services de vidéo à la demande (SVoD), la programmation des débats politiques et l’ouverture sur la langue anglaise. Dans ce sens, le ministre informe que son département se penche sur la réa- lisation d’un contrat-programme, en coordination avec le ministère délégué chargé du Budget, afin de concrétiser «l'ambition collective de développer un pôle audiovisuel public, notamment pour la chaine 2M». ■

Dans un communiqué, le ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire explique que l'institution Ardi n'a financé que 206 porteurs de projets pour l'édition 2023, tandis que 4.500 femmes ont bel et bien reçu leur financement, cette année, mais par le biais d'autres institutions de financement. «Ce n'est pas la première fois que le programme Forsa est la cible de tentatives de déstabilisation. Par un démenti officiel précédent, le ministère avait déjà réfuté l'information sur la prétendue indisponibilité de fonds destinés à financer les porteurs de projets» , indique la tutelle. À ce jour, le programme a effectivement financé plus de 20.000 porteurs de projets pour ses deux éditions, et il atteindra les 21.200 porteurs de projets financés avant la fin de l’année, conformément à l'annonce faite dans le communiqué de clôture, note la même source. Le ministère condamne toutes ces allégations et fausses informations diffusées pour nuire au programme gouvernemental Forsa et aux 21.200 bénéficiaires du programme. ■

Marché automobile

Net rebond des ventes en novembre 2023 C ontrairement à l’évolution du marché ces der- niers mois, novembre 2023 affiche un net rebond des ventes automobiles. Avec 13.772 unités écoulées, il enregistre une croissance de 22% comparativement à la même période de l’année der- nière. Le segment des véhicules particuliers affiche 12.021 immatriculations, soit une progression de 21,3%. Pour sa part, la catégorie des véhicules utilitaires légers (VUL) est à 1.751 livraisons, soit un bond de 26,6%.

avec 30.250 immatriculations. Mais la marque low- cost accuse une baisse de 14%. Elle est suivie par Renault qui affiche 20.958 voitures vendues, soit une hausse de 9,9%. Avec les deux marques, le groupe Renault revendique 39,56% de parts de marché. Hyundai campe confortablement sur sa troisième position avec 13.345 livraisons, soit une progression de 5,76%. Peugeot est à la quatrième place avec un volume des ventes de 10.068 véhicules, soit une croissance de 5,4%. Réalisant une belle performance, Volkswagen est cinquième avec 7.717 unités écoulées et un bond de 54%. ■

Grâce à cette performance, le marché s’approche de son niveau de l’année dernière. Ainsi, le cumul des ventes est porté à 143.986 unités écoulées, soit une

petite baisse de 0,9%. Dans le top 5 des ventes de voitures VP, Dacia est toujours indétrônable de son fauteuil de leader

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Sommet de la CEDEAO

U n tribunal de Nouakchott a condamné à cinq ans de prison ferme l'ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, jugé depuis janvier 2023 pour avoir abusé de son pouvoir afin d'amas- ser une fortune immense. Ould Abdel Aziz répondait depuis le 25 janvier avec dix autres personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, d'anciens ministres et des hommes d'affaires, des chefs d' « enri- chissement illicite », « abus de fonction », « tra- fic d'influence » ou « blanchiment ». La Cour n'a retenu contre lui que l'enrichissement illi- cite et le blanchiment. La Cour a ordonné la confiscation des biens acquis par des agis- sements tombant sous le coup de ces deux qualifications, et prononcé la déchéance de Abdel Aziz de ses droits civiques. ■ Mauritanie L'ex-président Ould Abdel Aziz condamné à 5 ans de prison ferme

Afrique du Sud : L'économie se contracte de 0,2% au 3 ème trimestre

le 10 décembre à Abuja

L e prochain sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) aura lieu le 10 décembre à Abuja,

L e produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique du Sud s’est contracté de 0,2% au troisième trimestre de 2023, avec huit des dix secteurs industriels du pays ayant enregistré une croissance négative, a révélé mardi l’Agence des statistiques « Stats SA ». « Le secteur de l'agriculture, de la sylviculture et de la pêche a diminué de 9,6%, contribuant de -0,3 point de pourcentage à la croissance négative du PIB », a indi- qué l’Agence dans son rapport trimestriel sur l’écono- mie du pays. Elle a attribué cette baisse notamment à la diminution des activités économiques au niveau des grandes cultures, des produits d'origine animale et les produits horticoles. ■

au Nigeria, a annoncé jeudi la présidence de la Côte d'Ivoire. « Le prochain sommet ordinaire de la CEDEAO aura lieu le 10 décembre à Abuja », capitale du Nigeria, indique un communiqué de la présidence ivoirienne publié à l'issue d'une rencontre entre le chef de l'Etat ivoirien, Alassane Ouattara, et le président de la com- mission de l'organisation régionale, Omar Alieu Touray. Le dernier sommet remonte à début août et avait été entièrement consacré à la situation au Niger, après le coup d'Etat du 26 juillet qui avait renversé le président élu Mohamed Bazoum. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Taux d'intérêt, guerre au Moyen-Orient : L'or bat son record historique

L e prix de l'or a battu lundi son record his- torique à plus de 2.100 dollars l'once, les investisseurs misant sur une baisse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine au cours de la nouvelle année, sur fond de ten- sions géopolitiques au Moyen-Orient. Le métal précieux a atteint 2.135,39 dollars au début des échanges asiatiques, dépassant le précédent record historique établi en 2020, pen- dant la pandémie, avant de retomber. Cette ruée vers l'or reflète surtout « les attentes croissantes d'une baisse des taux de la Réserve fédérale au cours du premier trimestre 2024 », selon les analystes.

précieux étant libellé en Dollar, une baisse de la devise américaine le rend moins onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres devises. ■

Passage à vide pour

l'économie française au troisième trimestre

L’ activité éco- nomique fran- çaise a connu au troisième trimestre un passage à vide, faisant craindre une éventuelle récession alors que la bataille

Cette potentielle baisse des taux pèse notam- ment sur le billet vert. Or, le marché du métal

L'Opep+ sabre la production face à la chute des prix du pétrole

A près un report de la décision pour cause de désaccord, plusieurs membres de l'Opep+ ont annoncé de nouvelles coupes de production de pétrole pour 2024, avec un objectif : enrayer la récente chute des cours. Une nouvelle fois, les efforts sont essentiel- lement supportés par les deux piliers de l'al- liance des pays exportateurs d'or noir, l'Arabie Saoudite et la Russie. A l'issue d'une réunion des ministres du groupe, Ryad a annoncé l'extension de sa mesure de réduction d'un million de barils par jour (bpj) jusqu'à « la fin du premier trimestre 2024 ». Moscou va abaisser sur la même période ses exportations de brut et de produits pétroliers de 500.000 barils quotidiens. Parmi les 23 membres, d'autres pays, comme

contre l'inflation est en train d'être gagnée, selon le gouvernement. Le produit intérieur brut (PIB) s'est contracté de 0,1% entre juillet et septembre par rapport au trimestre précédent, qui avait été marqué par un rebond surprise de 0,6%, a indi- qué l'Institut national de la statistique. ■

L'Italie peut compter sur une croissance de 0,7% en 2023 et 2024

les Emirats Arabes Unis, l'Irak, le Koweit, le Kazakhstan, l'Algérie ou Oman vont égale- ment procéder à des diminutions de moindre ampleur, a précisé l'alliance. ■

L’ Italie devrait voir son pro- duit intérieur brut (PIB) augmen- ter de 0,7% en 2023 et 2024, grâce à la reprise de la consom- mation des ménages dans un contexte de

L'inflation au plus bas depuis l'été 2021 dans la zone Euro

L e taux d'inflation a chuté en novembre dans la zone Euro, tombant à 2,4% sur un an, une bonne nouvelle pour l'économie euro- péenne qui pourrait bénéficier dès l'an prochain d'un assouplissement monétaire favorisant le retour de la croissance. La hausse des prix à la consommation, qui atteignait encore 2,9% en octobre, a ralenti en novembre au plus bas depuis juillet 2021, selon des chiffres publiés par Eurostat. L'indicateur se rapproche ainsi de l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE) et marque une victoire pour la politique de taux d'intérêt élevés menée par l'institution de Francfort pour endiguer la hausse des prix. Si ce bon résultat se confirmait les prochains mois, il permettrait à la BCE d'enclencher dès

ralentissement de l'inflation, selon des prévisions publiées mardi par l'Institut national des statis- tiques (Istat). L'Istat revoit ainsi à la baisse ses estimations publiées en juin, qui misaient sur une croissance économique de 1,2% cette année et 1,1% en 2024. L'institut se montre plus pessimiste que le gouvernement de Giorgia Meloni, qui table toujours sur une croissance de 0,8% pour cette année et de 1,2% en 2024. Après une chute du PIB de 0,4% au deuxième trimestre, l'Italie a connu une croissance de 0,1% au troisième trimestre par rapport au précédent, échappant ainsi à la récession technique. ■

l'an prochain une baisse des taux favorable à la croissance, après des mois de stagnation de l'activité économique. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis décembre 2022

Accès de faiblesse et incertitudes ◆ Plusieurs raisons expliquent le récent décrochage du marché actions. ◆ Le spectre d'une nouvelle année de sècheresse turlupine les investisseurs.

accélération de sa baisse suite à la décla- ration officielle de l'état de sécheresse en début d'année, aggravée par le repli de plusieurs secteurs clés. Mais ce n'est pas le seul sujet d'inquié- tude. Sur le plan macroéconomique, une autre source d'appréhension se profile pour 2024 : la réforme de la TVA et les nouvelles dispositions relatives à la taxe intérieure de consommation (TIC). Malgré l'adoption de quelques amendements en deuxième chambre ce week-end, ces chan- gements fiscaux pourraient, en l'absence de mesures compensatoires concrètes sur l'impôt sur le revenu (IR), restreindre le pouvoir d'achat des Marocains. Cette situation risque ainsi de freiner la consom- mation intérieure, un moteur essentiel de la croissance au Maroc. Il sera particuliè- rement intéressant d'observer la réaction des investisseurs cette semaine face à cette série d'amendements proposés. Pour ce qui est de la baisse de cette semaine (-1,75%), les opérateurs de mar- ché l’attribuent à trois facteurs majeurs.

Premièrement, l'annonce de l'IPO de CFG Bank a incité de nombreux investisseurs particuliers à opérer des arbitrages, se délestant de valeurs telles qu'Akdital et les immobilières. Deuxièmement, les nouvelles pondéra- tions de l'indice MSCI ont impacté le marché, notamment avec la sortie d'Al- liances et de Sonasid de l'indice MSCI FM. L'entrée de BMCI dans cet indice n'a pas eu l'effet escompté, le marché préfé- rant se désengager d'un titre qui, malgré une amélioration des indicateurs finan- ciers, est affecté par la vague actuelle de contrôles, notamment de l'Office des changes et de la DGI. Enfin, la finalisation de la cession des parts de Wilmar dans Cosumar aux inves- tisseurs institutionnels locaux, une opéra- tion à 6 milliards de dirhams, aurait incité les investisseurs concernés à libérer des liquidités et à réduire leur exposition sur d'autres valeurs. Les actions bancaires, les cimentiers et TGCC auraient été parti- culièrement touchées depuis jeudi. ◆

Par Y. Seddik

I l semble de plus en plus improbable que le marchés boursier connaisse un rallye de fin d'année en 2023. À moins d'un mois de la clôture annuelle, le Masi se contente d’une performance modeste de 10%. Les investisseurs, eux, restent préoccupés par deux facteurs majeurs qui pèsent sur la confiance du marché : les incertitudes entourant la cam- pagne agricole et les éventuelles réper- cussions négatives du projet de Loi de Finances sur la consommation intérieure. Les retards croissants dans la campagne agricole suscitent des inquiétudes gran- dissantes. Malgré les récentes précipita- tions, l'insuffisance des pluies continue de planer en tant que menace sur la viabi- lité de cette saison agricole. Des acteurs du marché expriment leur préoccupation, craignant que cette situation n'entrave davantage la dynamique générale de la Bourse, déjà impactée par divers facteurs techniques. En 2022, la Bourse a subi une

L'annonce de l'IPO de CFG Bank a incité de nombreux investisseurs particuliers à opérer des arbi- trages.

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Banques cotées

◆ Les activités de marché génèrent 8 milliards de dirhams de revenus à fin septembre. ◆ Le secteur a bien géré la volatilité sur les taux. Les activités de marché carburent

Dernière banque à publier ses résultats, BMCI a confirmé la bonne santé du secteur. Le groupe a réalisé un produit net bancaire consolidé de 2,57 milliards de dirhams, en hausse de 13,5%, et un résultat net consolidé de 239 millions de dirhams à fin septembre 2023, soit une hausse de 138,4% par rapport à fin septembre 2022. Trimestriels : Des publi- cations globalement conformes Outre les banques, le bilan des trimestriels des socié- tés cotées est globalement positif. Toujours selon la société de Bourse M.S.IN, le chiffre d'affaires cumulé des entreprises de la Bourse de Casablanca pour les neuf pre- miers mois de 2023 a aug- menté de 5,3%, atteignant 218,3 milliards de dirhams contre 207,3 milliards l'année précédente. Cette croissance de 11,0 milliards de dirhams est largement attribuable à la dynamique positive du sec- teur bancaire. Les analystes notent égale- ment une hausse de 11,8% du chiffre d'affaires du marché au seul troisième trimestre 2023, atteignant 85,8 milliards de DH, comparé à la même période en 2022. «Cette progression inter- vient dans un contexte d'in- flation croissante en 2023, due notamment à des chocs d'offre sur certains produits alimentaires au Maroc. Cela a conduit à un resserrement de la politique monétaire de

Bank Al-Maghrib, entraînant une hausse des taux d'intérêt. D'autres facteurs incluent une campagne agricole difficile en 2022/2023, une appréciation du Dollar face à l'Euro impac- tant le taux de change du Dirham, et les répercussions d'un séisme sur certains sec- teurs» , révèle le rapport du courtier. En revanche, les réalisations commerciales des valeurs industrielles au T3 2023 pour- suivent leur tendance à la baisse, enregistrant un repli de 2,1% à 46,7 Mds de DH en glissement annuel (comparé à une croissance de +8% au T1 et une baisse de -2,2% au T2), selon les calculs de BMCE Capital Global Research. La réduction des revenus des valeurs industrielles au T3 2023 est principalement attribuable à la performance des acteurs pétroliers. Total a enregistré une contraction significative de ses reve- nus consolidés, déclinant de 21,9% à 4,14 Mds de dirhams, en raison d'une baisse de la demande liée au niveau élevé des cours internationaux des produits pétroliers. De même, Taqa Morocco a connu un recul de 22,3% en glissement annuel, atteignant 2,9 Mds de dirhams au T3 2023, en raison de la diminution du prix du charbon sur le marché inter- national. En parallèle, Afriquia Gaz a également subi une baisse de 21,3% de ses reve- nus au T3 2023, s'établissant à 1,7 Md de dirhams, suite au retrait du prix de reprise de 31,9%. ◆

Les banques cotées affichent un produit net bancaire en hausse de 16% à 60,6 milliards de dirhams.

ché au premier trimestre. Mais, depuis, l'activité s'est bien redressée. Concernant les autres postes de la rentabilité, le résultat d'exploitation du secteur a progressé de 25,5% à 23,0 mil- liards de dirhams. De son côté, le RNPG a progressé de 31,5% à 12,7 milliards de dirhams, malgré une hausse du coût du risque (+20,4% à 9,7 milliards de dirhams). «Notons que la masse béné- ficiaire du secteur bancaire enregistrée à fin septembre 2023 est la plus élevée durant la période 2017-2023» , écrit M.S.IN dans sa note. S'agissant de la contribution à la croissance du RNPG, c'est BCP qui a le plus contribué à cette croissance, avec une progression de 1,38 Md de dirhams, (+63,6%), suivie par AWB et BOA qui ont affiché respectivement une croissance de 1,25 Md et 260 millions de dirhams (+27,4% et +14,7%).

A u titre des neuf premiers mois de l'année 2023, les banques cotées affichent un pro- duit net bancaire en hausse de 16% à 60,6 milliards de dirhams, selon les données agrégées par le courtier M.S.IN. Dans le détail, le résultat des opérations de marché, la marge sur commissions et la marge d'intérêts des 6 banques cotées enregistrent une progression respective- ment de 98,13%, 11,3% et 9,5%, profitant d'un contexte marqué par la hausse des taux d'intérêt et le bon dynamisme des marchés financiers. Pourtant, l'année avait démar- ré dans le dur avec l'ajuste- ment de la courbe des taux en janvier, poussant les banques à constater de forts reculs des revenus des activités de mar- Par A. Hlimi

La masse bénéficiaire du secteur bancaire enregistrée à fin septembre

2023 est la plus élevée durant la période 2017-2023.

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Affaire CMT

◆ La Compagnie minière Touissit est confrontée à des accusations de l’Office des changes pour des infractions relatives à des opérations datant de 2012 à 2022. Une amende de 376 millions de dirhams est exigée par le régulateur des changes, tandis que la Douane a procédé à une saisie conservatoire sur le fonds de commerce de l'entreprise. Des conséquences en cascade L a Compagnie minière Touissit (CMT), cotée en Bourse, a connu un passé parfois trouble. Gestion dou- Par A. Hlimi

ambitieux. C'est à ce moment que les problèmes ont émergé. L'Office des changes réclame à CMT une amende de 376 MDH pour des infractions au régime de change remontant à l'époque des anciens diri- geants. Ce litige entrave les investissements prévus par l'entreprise à l'étranger, car l'Office ne peut pas examiner un dossier d'investissement international pendant un litige. Cette année, la société a créé Touissit International Corporation, une filiale détenue à 100%. Cette entité devait ini- tier une prise de participation progressive dans des actifs miniers aurifères majeurs en République Démocratique du Congo. La première étape, une participation de 9,2% dans les actifs ciblés avec une option d'extension à 49%, est actuel- lement bloquée. En septembre, la direction expliquait que cette filiale capable de produire 100.000 oz d’or par an et les projets au Maroc permettraient de franchir un nouveau palier en

termes d'activité et de marges. Car en plus de ses ambitions internationales, CMT au Maroc souhaite mener à bien l'en- trée en production du nou- veau puits à Tighza d'ici 2024, ainsi que la réalisation du pro- jet cuprifère dans la province d’Azilal. Le projet Tighza, qui a déjà mobilisé 300 MDH, devrait générer un chiffre d'affaires additionnel de 30 à 50%. Nouvelles contraintes La saisie conservatoire pra- tiquée à la demande de la Douane entraîne de nouvelles contraintes. Outre l'atteinte à la réputation, le financement de la société est également remis en question. Des opérateurs de marché consultés expriment leur inquiétude : CMT, habituée à se financer par dette privée, pourrait avoir des difficultés à lever des fonds et à financer sa croissance, tant localement qu'à l'international, et tant que cette affaire n'est pas résolue. Chez CMT, même si on se veut confiant dans la réglementation marocaine, on confirme qu’il existe une certaine nervosité dans l’écosystème. La com- pagnie, qui approche de son

justice aura à examiner la réa- lité des infractions invoquées par l’Office des changes. Il est probable que la justice entende les anciens dirigeants et actionnaires, responsables à l'époque des faits. La direc- tion n'a ni confirmé ni infirmé cette hypothèse. En attendant, CMT a entamé des négocia- tions avec les autorités pour un règlement à l'amiable.

teuse, communication opaque et intérêts des actionnaires minoritaires souvent négligés, la compagnie n'était pas un modèle de transparence dans la décennie suivant son intro- duction en Bourse en 2008. Un renouveau était attendu avec son acquisition par AMG en 2020. La gouvernance a été revue, des dirigeants ont été remplacés, et un processus d'assainissement a débuté. L'action côtoyait ses som- mets historiques en Bourse au début de l'été 2022. Trois ans ont été nécessaires pour restaurer la confiance et permettre aux investisseurs d'apprécier la véritable valeur de l'entreprise : des marges parmi les meilleures du sec- teur, un rendement de divi- dende inégalé et, récemment, un plan de développement

Trois ans ont été néces- saires pour restaurer la confiance et permettre aux investis- seurs d'appré- cier la véri- table valeur de l'entre- prise.

Croissance robuste et réserves revalorisées

La croissance est tangible cette année. Le chiffre d'af- faires a augmenté de 13% à fin septembre, et les réserves de la mine, récemment reva- lorisées, indiquent un potentiel de croissance significatif au Maroc. Cependant, les gise- ments deviennent plus pro- fonds et l'extraction plus coû- teuse. Le groupe aura besoin de ressources financières pour poursuivre ses opérations. Le communiqué financier montre, cela dit, des tensions naissantes sur la trésorerie au T3. Depuis le début de cette affaire, les financements à moyen et long terme sont plus difficiles à obtenir, et la société se tourne vers des dettes à court terme. «L'augmentation du besoin en fonds de rou- lement, consécutive au déve- loppement des activités, s'est traduite par une hausse de l'endettement à court terme, tandis que la distribution du dividende au titre de l'année 2022 a généré une baisse du niveau de trésorerie à fin septembre 2023», explique la direction. ◆

centenaire, emploie direc- tement et indirectement 800 personnes et soutient un réseau de plus de 100 fournisseurs locaux. Dans sa communication financière du troisième tri- mestre, le groupe a indi- qué être «convaincu de la

La société s’est acquittée de plus de 160 MDH d’impôts sur les sociétés en 4 ans.

justesse de sa position et avoir pleine confiance dans le sys- tème judiciaire pour évaluer équitablement les faits». La

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OCP

◆ Le Groupe OCP a récemment lancé deux opérations financières pour, entre autres, consolider les bases de son programme de développement 2023-2027. Une double opération pour renforcer l’assise financière

propres en IFRS et par les agences de notation, sous réserve du respect des conditions requises par celles-ci. Aussi, et afin de maintenir les obligations dans la par- tie permanente de sa structure de capital, OCP a l’intention de financer tout remboursement du présent emprunt à la date de remboursement des obliga- tions ou dans un intervalle de 6 mois préalable à ladite date de remboursement, par une émis- sion de titres de capital, ou de titres de rang pari passu avec la présente émission, dont les termes confèrent un traite- ment au moins équivalent au niveau de contenu en capitaux propres des titres remboursés. Simultanément, le spécialiste des phosphates a annoncé une mise à jour annuelle de son programme d'émission de billets de trésorerie, avec un plafond de 7,5 milliards de dirhams. Ce programme est caractérisé par une flexibilité de maturité allant de 10 jours à 12 mois et des taux d'inté- rêt ajustés aux conditions du marché. À travers le présent programme d'émission de bil- lets de trésorerie, le Groupe a pour objectifs de faire face aux besoins de trésorerie ponc- tuels générés par des varia- tions de besoin en fonds de roulement en cours d’année, d’optimiser ses coûts de finan- cement et de diversifier ses sources de financement.

Une capacité de production de 20 millions de tonnes d’ici 2027 L'objectif spécifique de ce pro- gramme est d'augmenter la capacité de production d'engrais de 12 millions de tonnes actuel- lement à 20 millions de tonnes d'ici 2027. Ses principales dispo- sitions comprennent une expan- sion des capacités minières, qui comprendra l'ouverture d'une nouvelle mine située à Meskala dans la région d'Essaouira, ainsi que l'établissement d'un nou- veau complexe d'engrais situé à Mzinda. Cette unité de produc- tion traitera les roches provenant des mines de Benguerir et de Youssoufia, ainsi que de la nou- velle mine de Meskala. A travers ce programme, le Groupe OCP souhaite soutenir l'émergence d'un écosystème industriel inno- vant au Maroc, en accompa- gnant environ 600 PME dans les secteurs énergétiques, agricoles et industriels. Le programme vise à créer 25.000 emplois directs et indirects. Last but not least, la société entend poursuivre son dévelop- pement en Afrique, qui est la région qui devrait connaître la plus forte croissance au monde en termes de demande d'engrais au cours des prochaines années, selon l'IFA. La société devrait continuer à augmenter ses ventes sur le continent et s'est engagée à investir dans de nou- velles capacités en Afrique (par exemple en Éthiopie, au Nigeria, au Ghana, au Rwanda etc.). ◆

Afin de satisfaire une partie de ses besoins en financement, le groupe OCP a décidé de recourir à une double opération financière de 5 et 7,5 milliards de DH.

tuel national. Ce recours s’ins- crit dans une stratégie visant à optimiser l’accès aux marchés des capitaux et diversifier les sources de financement. Ainsi, le Conseil d’administra- tion a décidé l'émission par OCP d'un emprunt obliga- taire national, en une ou plu- sieurs fois, en une ou plusieurs tranches, d'un montant maxi- mum en principal de 5 milliards de dirhams. L’émission pourra être réalisée en une ou plu- sieurs fois, en une ou plusieurs tranches, permettant d'appor- ter des ressources financières supplémentaires, tout en consolidant la structure finan- cière de la société. Il faut dire que le recours à un emprunt par l’émission d’obli- gations subordonnées perpé- tuelles permet à l’émetteur de consolider sa structure finan- cière, notamment en lui confé- rant un traitement en capitaux

P our asseoir sa posi- tion de leader, le groupe OCP a lancé en 2022 un nouveau programme straté- gique pour 2023-2027, qui vise à augmenter les capacités de production d'engrais afin de répondre aux défis de la sécuri- té alimentaire mondiale, tout en atteignant la neutralité carbone d'ici 2040 grâce à des inves- tissements majeurs dans les engrais verts innovants et les énergies renouvelables. Un pro- gramme d’investissement vert de 13 milliards de dollars, soit plus de 130 milliards de DH. Ce programme est financé par des fonds propres et de l’en- dettement. Afin de satisfaire une partie de ces besoins en financement, la société a déci- dé de recourir à un emprunt obligataire subordonné perpé- Par Y. Seddik

OCP a annon- cé une mise à jour annuelle de son pro- gramme d'émission de billets de tré- sorerie, avec un plafond de 7,5 milliards de dirhams.

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Snep

◆ Le management de Snep a dévoilé mercredi son nouvel outil industriel, conçu pour augmenter les capacités de produc- tion et diversifier l'offre produit. Un investissement de près de 600 millions de dirhams est prévu, s'inscrivant dans une démarche durable. 600 MDH pour de nouvelles capacités de production L e projet d'extension marque une étape clé dans le programme de développement de Snep. Le Directeur général de la socié- té, Fayçal El Kadiri, s'est féli- Par A. Hlimi

Ces investissements, jugés nécessaires pour la compétitivité de l'entreprise, qui a bénéficié de mesures de sauvegarde contre le dumping d'opérateurs étrangers depuis plusieurs années, visent également à renforcer la rentabilité et à créer de la valeur pour les actionnaires et les parties prenantes, insiste le management. Le projet, nécessitant un budget de près de 600 MDH et plus de 300.000 jours- hommes de travaux, créera 450 nouveaux emplois. Il permettra d'augmenter la capa- cité de production de résine PVC à 90.000 tonnes par an, couvrant plus de 75% de la demande nationale. Concernant l'unité MVC, essentielle au processus, trois nouvelles sections ont été ajoutées : un nouveau four de crac- king exploitant l'hydrogène produit par Snep, une section de coloration directe et une section d'exploration. Ces ajouts anticipent les besoins de la phase 2 du projet, visant une capacité de 120.000 tonnes par an. Cet investissement marque aussi un tour-

nant pour Snep avec l'intégration d'un système numérique de contrôle de pointe (DCS by Honeywell), automatisant les différentes unités et renforçant la sécu- rité des processus. Parallèlement, Snep a déployé un nouveau système de gestion intégré de type ERP - SAP, qui, combiné à la DCS, optimise les ressources et amé- liore l'efficacité opérationnelle, renforçant ainsi la compétitivité dans un environne- ment en constante évolution. L'entreprise investit également dans des technologies vertes, favorisant la récupé- ration d'énergie et l'utilisation de l'hydro- gène vert produit en interne, améliorant son efficacité énergétique et réduisant sa dépendance aux énergies fossiles. De plus, l'ensemble du complexe industriel Snep est alimenté à 98% par de l'électri- cité éolienne, réduisant significativement son empreinte carbone. Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, qui s’est fait représen- ter lors de la cérémonie d’inauguration, a affirmé que «cet investissement, qui vise à accroître la capacité nationale de production de résine PVC et de com- pound PVC, s'aligne parfaitement avec

cité de cette avancée, soulignant que cet investissement répond à plusieurs objectifs stratégiques : «Premièrement, concernant le PVC, cette réalisation aug- mentera nos capacités de production de 50%, nous permettant de mieux répondre aux besoins de nos clients et d'accroître nos parts de marché. Deuxièmement, cet investissement améliore l'efficacité opé- rationnelle du groupe et, par conséquent, sa compétitivité grâce à un nouvel outil de production performant et à des techno- logies innovantes. Enfin, la nouvelle unité de compounds PVC, en plus de doubler la capacité de production, élargira notre gamme de produits pour inclure des solu- tions à fort potentiel destinées à l'industrie automobile et énergétique, entre autres».

Concernant le PVC, cette réalisation augmentera nos capacités de production de 50%, nous permettant de mieux répondre aux besoins de nos clients.

les orientations stratégiques du gouvernement, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant à renfor- cer la souveraineté industrielle du Royaume». «Ce projet permettra non seule- ment à l’entreprise de répondre à la demande croissante de ses

Le projet, qui néces- sitant un budget de près de 600 MDH et plus de 300.000 jours-hommes de travaux, créera 450 nouveaux emplois.

clients dans différents secteurs, mais aussi de s’ouvrir aux opportunités offertes à l’international pour créer plus d’opportunités d’emploi à nos jeunes et renforcer davantage la compétitivité du Maroc» , a-t-il ajouté. ◆

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