FNH N° 1132

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 7 DÉCEMBRE 2023

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Zone d'activités économiques de Fnideq

◆ Les grands et moyens opérateurs arrivent à s’intégrer dans le nouvel écosystème, ce qui n’est pas le cas des petites activités. ◆ La réussite du projet dépendra des incitations que la région va accorder aux futurs investisseurs. Bon démarrage, mais…

miques de cette ville n’est que dans sa phase de démar- rage. Il lui faut au moins 5 ans pour qu’elle atteigne sa vitesse de croisière. De nom- breuses extensions néces- sitant des investissements importants sont prévues. «C’est une expérience pilote qui doit être évaluée pour tirer des conclusions. Sa réussite dépendra des inci- tations que la région doit accorder aux futurs investis- seurs. En atteignant le plein régime, cette zone permet- tra à la ville de Fnideq de se développer indépendam- ment de la contrebande et atteindre une indépendance totale de Sebta. La ville s’est développée depuis plus de 30 ans autour de la contre- bande. Le changement de son modèle économique nécessitera encore des années» , affirme Driss Effina, économiste. Comme l’ont confirmé plu- sieurs militants associatifs et observateurs, le projet n’a pas encore donné les effets escomptés sur le plan social. Les quelques initiatives lan- cées par l’Etat ont une por- tée limitée. «La zone d’activités écono- miques de Fnideq a absorbé un nombre très réduit de popula- tions concernées par la contre- bande. La majorité des ‘femmes- mulets’ a été absorbée dans le cadre de l’Entraide nationale. Particulièrement les femmes qui travaillaient dans l’activité de transport de marchandises de Sebta vers Fnideq» . ◆

grands et moyens commer- çants peuvent plus ou moins s’intégrer dans le nouvel écosystème. Ce qui n’est pas le cas pour les petites activi- tés comme les ‘femmes- mulets’ qui sont les plus impactées. Ces per- sonnes n’ont ni le profil, ni la formation, encore moins les connaissances nécessaires pour se conver- tir à d’autres activités, sur- tout qu’elles ont exercé ce métier pendant des années, voire des décennies. Il est donc primordial que cette zone soit soutenue par des programmes d’accompa- gnement de pointe», sou- ligne Mohamed Karmoune, militant associatif dans la région. Il est utile de préciser que la zone d’activités écono-

Dépendant pendant longtemps de la contrebande, il faudra à la ville de Fnideq des années pour installer le nouveau modèle économique.

Du côté économique, la ville a perdu de son attrait com- mercial. Plusieurs boutiques ont fermé et même des familles ont été obligées de quitter la ville vers d’autres métropoles comme Kénitra, Rabat et Casablanca. «Les

P our lutter contre la contrebande qui sévissait autour de la ville de Sebta et qui porte lourdement atteinte à l’éco- nomie nationale, une zone d’activités économiques a été créée en avril 2022. Une année et demie après son démarrage, le projet affiche globalement un bilan satis- faisant, au regard de certains indicateurs de la douane. Le Maroc a gagné considé- rablement de la fermeture de Bab Sebta. Les recettes douanières ont augmen- té de 4 milliards de DH en 2021 ainsi qu’en 2022. Mais pour certaines associations locales et des experts, cette expérience n’a pas atteint tous ses objectifs, dans la mesure où le volet social n’a pas été pris suffisamment en compte. Par C. Jaidani

Avec la zone d’activités économiques de Fnideq, le Maroc a commencé à asphyxier Sebta. Cette ville dépend totale- ment de la contrebande. Depuis la fermeture de Bab Sebta en 2020, les recettes de la ville ont diminué considérable- ment et des centaines de boutiques ont été obligées de fermer leurs portes. Le gouvernement local commence à demander plus d’aide financière de la part de Madrid pour faire face aux différentes charges. Dans le même schéma, il est nécessaire de revoir le modèle économique de Nador, dans la perspective de le rendre moins dépendant de la contrebande issue de Mellilia. Avec l’activation du nouveau port et de la grande zone indus- trielle Al Aroui, l’économie de la ville sera plus orientée vers des secteurs économiques productifs. Faut-il dupliquer cette expérience à Nador ?

Les recettes douanières ont augmenté de 4 milliards

de DH en 2021 ainsi qu’en 2022.

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