HIGH-TECH
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 15 MAI 2025
dépendantes de systèmes historiques rigides, rencontrent davantage de contraintes. L’agilité technique est donc un facteur différenciant impor- tant. Toutefois, c'est probablement le fac- teur humain qui joue le plus. Il inter- vient à 2 niveaux principaux. • Premièrement, la compréhension des domaines d'application de l'IA. Beaucoup d'organisations lancent des programmes de collecte de cas d'usage en interrogeant leurs colla- borateurs. C’est comme proposer un drone de haute précision à quelqu’un qui n’a jamais quitté la route (dans le sens où on veut montrer l’écart entre potentiel technologique et usage réel) ! Ne connaissant pas assez l'IA, les col- laborateurs ne sont pas en mesure de proposer des cas d'usage pertinents par rapport à ce que peut faire l'IA aujourd'hui, ni d'évaluer correctement le ROI potentiel. On se retrouve donc avec des listes de cas d'usage sou- vent perfectibles. • Deuxièmement, même avec une bonne liste de cas d'usage, on fait face aux écarts de compréhension entre équipes métier et équipes tech- niques. Les applications d'IA généra- tive demandent un niveau de connais- sance métier extrêmement élevé. Sans cette dimension, les applica- tions développées par les équipes techniques risquent de manquer de spécificité et donc d'utilité réelle. Enfin, l’adoption de l’IA ne va pas sans défis : la protection des données et la cybersécurité restent des enjeux majeurs, particulièrement sensibles à l’aune des récents événements sur- venus au Maroc. C’est pourquoi nous accompagnons nos clients dans une approche globale, en intégrant ces dimensions critiques dès la définition de leur stratégie IA, pour garantir un déploiement à la fois responsable, sécurisé et adapté à leur contexte. F. N. H. : Et côté Afrique, obser- vez-vous des différences mar- quantes entre les banques marocaines et celles d'autres pays du continent ? M. M. : Notre constat actuel est que les banques marocaines sont signifi- cativement plus avancées dans leur décision d'intégrer durablement l'IA dans leurs processus organisationnels que les autres banques africaines. La prise de conscience est beaucoup plus développée au Maroc, et même
si on n'a pas encore d'accomplis- sements extrêmement significatifs en matière d'IA dans les banques maro- caines, la réflexion est nettement plus avancée. Plusieurs établissements ont d'ailleurs formalisé cette ambition en créant une gouvernance dédiée à l'IA ou des structures spécifiques comme des hubs d'innovation axés sur l'intelli- gence artificielle, témoignant ainsi d'un engagement institutionnel concret vers cette transformation technologique.
F. N. H. : En matière de for- mation, d'acculturation et de conduite du changement, comment accompagnez-vous concrètement les directions métiers dans l'adoption de l'IA ? M. M. : Nous nous adaptons constam- ment aux besoins spécifiques de nos clients. Nous avons conçu des pro- grammes d'acculturation qui partent de zéro - pour quelqu'un qui ne connaît même pas la définition de l'IA - et qui amènent progressivement les colla-
borateurs jusqu'au stade où ils sont capables de créer leur propre petite application d'IA, même modeste. Nous sommes convaincus que c’est en pas- sant à l’action que l’apprentissage devient concret. Tout l’enjeu est donc de passer de la théorie à la pratique pour faire adhérer. Nous proposons plusieurs formats : des sessions d'ac- culturation ou de coaching pour les décideurs, et des ateliers plus pra- tiques de formation sur l'utilisation des outils d'IA et d'IA générative.
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