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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 31 MARS 2023
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tonnes, alors que nous ne consommons que 12 millions de tonnes, c’est-à-dire un peu plus que la moitié. Au niveau de la céramique sanitaire aussi, nous avons aujourd’hui une capacité de 5 millions de pièces alors que le Maroc n’a besoin que de 1,5 million de pièces. Même dans les carreaux céramiques où nous avons
actuellement une capacité de pro- duction de 120 millions de m2 par an, il est possible de faire quelque chose pour contenir les 20 à 25 millions de m2 que nous continuons d’importer. Bref, nous importons encore beaucoup de choses, parce que nous sommes soumis à une compétition très rude au niveau de la Méditerranée. Le premier producteur
Hormis la fabri- cation de verre, le Maroc est un pays qui a la chance d’avoir presque 100% des matériaux de construction nécessaires au bâti.
de carreaux est l’Espagne, notre voisin immédiat. Il y a aussi les Portugais, les Turcs et les Egyptiens. F.N.H. : Qu’est-ce que vos concur- rents immédiats, comme vous dites, ont que vous n’avez pas ici au Maroc ? D. T. : Tous les pays que je viens de citer ont une énergie beaucoup moins chère que la nôtre et de meilleurs intrants. Pour les concurrencer, il faut que nous soyons soutenus au niveau de l’exporta- tion. Les Turcs donnent des subventions à leurs exportateurs en soutenant les prix de transport et les prix de produc- tion, en plus d’une énergie à bas coût. Nous, on nous a promis depuis des années un soutien sur le prix de l’énergie qui n’est jamais arrivé. Alors que nous avons aujourd’hui les industries les plus énergivores du pays. Si nous avons un meilleur accompagnement au niveau de nos coûts de production, nous pourrons devenir compétitifs. Les exportations espagnoles, turques et autres sont à des prix de dumping, des prix très bas qui ne couvrent même pas nos prix de revient. F.N.H. : Malgré tout, vous par- venez quand même à exporter. Par contre, il est plus difficile de protéger le marché intérieur des assauts de vos concurrents. C’est ce qui explique votre choix de l’export par rapport à la subs- titution ? D. T. : Exactement. Il faut que nous par- venions à agir sur le coût de production pour arriver à baisser nos prix. Parce que nous subissons les hausses de prix
F.N.H. : Quels sont les marchés sur lesquels vous misez pour atteindre le chiffre à l’export annoncé dans l’étude en 2026 ? D. T. : Ce que nous demandons et qui est important, c’est d’accélérer l’intégra- tion du Maroc dans la Zone de libre- échange du continent africain (ZLECAF). Cela va transformer notre secteur. Par exemple, dans l’acier, nous sommes arri- vés à exporter vers les Etats-Unis, c’est- à-dire vers un marché éloigné et exigeant en matière de qualité. C’est dire que la qualité de nos produits et nos prix sont convenables au niveau mondial. Nous pensons qu’en adressant l’Afrique, nous aurons plusieurs points de croissance très rapides. Si nous arrivons à exporter 500 à 600.000 tonnes, cela fera du chiffre très vite. Vous savez, nous sommes dans des matières pondéreuses et même si le prix n’est pas au départ très cher, ça chiffre très vite. Voilà ! Le potentiel est là, les capacités et le savoir-faire aussi. Ce qu’il faut, c’est qu’à un moment donné, nous puissions, d’un côté, réduire les importa- tions et, de l’autre, soutenir les exporta- tions. Au niveau de la céramique sanitaire, nous avons les plus grands exportateurs qui sont installés au Maroc et nous expor- tons partout en Europe, aux Etats-Unis, en Chine, au Vietnam, au Moyen-Orient et en Afrique. C’est un secteur qui est très actif et qui pourra l’être beaucoup plus à partir du moment où, nous aussi, pourrions bénéficier de certains soutiens comme l’Egypte, la Turquie, etc. ◆
à l’international, notamment au niveau des matières premières. Par exemple, les billettes d’acier ont enregistré une hausse fulgurante à cause de la guerre russo-ukrainienne. Et à propos de la ferraille sur laquelle nous avons essayé de nous rabattre pour limiter la casse, nous avons un problème de TVA avec les ferrailleurs qu’il faudra résoudre pour que nous puissions l’utiliser au maximum, au lieu de l’exporter alors que nous en avons besoin. Autre exemple : au niveau de la céramique sanitaire et des carreaux céramiques, il faut soutenir les coûts de production et les coûts énergétiques avec des investissements dans l’utilisa- tion du gaz naturel. Car, les producteurs qui utilisent du gaz naturel parviennent à avoir des coûts de production bien meilleurs que ceux qui utilisent encore du fuel. F.N.H. : Que répond le gouverne- ment à vos doléances ? D. T. : Nous sommes en attente d’im- portantes réunions, parce que d’abord nous voulons une relance. Nous vou- lons que nos usines marchent mieux qu’aujourd’hui. Les cimenteries tournent aujourd’hui à presque 50%. Les pro- ducteurs de carreaux la même chose, les producteurs d’acier aussi. La seule exception aujourd’hui, c’est l’industrie du marbre qui connaît un important dévelop- pement, car ils exportent non seulement des blocs, mais également des produits traités.
L’Office des changes parle de 3 milliards de dollars d’exportation rapidement. Je confirme qu’il faut commencer par ce chan- tier.
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