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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 31 MARS 2023
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Ainsi, si le prix de la tomate est exorbitant, oubliez la Harira et faites de la Bissara par exemple. Certes, ce que je dis ressemble de manière assez malsaine aux pro- pos attribués faussement à Marie- Antoinette : « ils n’ont pas de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ». Mais le fait est que tous les aliments ne sont pas touchés de la même manière par la hausse des prix, et que s'accrocher pour des raisons culturelles à des plats en particulier, et bien ça a un coût qu’il faudra assumer. Sinon, adoptez une stra- tégie plus intelligente, en arrêtant d’acheter les légumes dont les prix sont tout simplement obscènes, au profit d’autres légumes toujours relativement abordables. Si ce com- portement est adopté collective- ment, croyez-moi, les maraîchers arrêteront d’acheter ces légumes en particulier, ce qui amènera les inter- médiaires à gérer des stocks qui se convertiront très rapidement en pertes sèches. Le meilleur antidote à la spéculation c’est de délais- ser l’objet de ladite spéculation. Autrement dit, faisons jouer collec- tivement le jeu de l’offre et de la demande pour ramener les prix à des niveaux abordables, mais sans oublier que ce ne sont ni les maraî- chers ni les producteurs qui sont problématiques, mais les intermé- diaires et les spéculateurs. Concernant la dimension éner- gétique, là encore il ne faut pas espérer une baisse. Le gasoil ou l’essence à 9 ou à 10 DH, c’est du passé. Réduire cette rubrique de vos dépenses ne peut passer que par deux relais : les transports en commun (bus, tramway, train) et le co-voiturage avec vos collègues, ce qui permet de mutualiser les dépenses de transport. Enfin, votre salaire. Car une inflation de 8% équivaut à une baisse de 8% pour vos salaires. A votre place, que vous soyez fonctionnaires ou salariés du privé, je ne compterai pas trop sur des hausses à court- terme au niveau des salaires. Car les entreprises sont pour la plupart (TPE et PME) en difficulté écono- mique; quant à l’Etat, la priorité demeure la maîtrise des déficits. La seule alternative est de progres-
ser dans votre travail en amélio- rant votre rendement et la valeur ajoutée que vous apportez à votre entreprise. Investissez dans des formations qualifiantes, développez une stratégie pour votre carrière, et prospectez ailleurs pour voir si vous y serez plus valorisé. Cela comporte certes des risques, mais ne rien faire et subir ne peut aucunement
être une solution. Pour conclure, je vous concède volontiers que cette chronique est tout sauf optimiste. J’y suis pour rien, c’est l’époque qui le veut. Mais le message central que j’aimerais vous transmettre, c’est que le seul moyen de s’en sortir, est de faire preuve d’agilité et de créativité, que vous soyez salarié ou chef d’en-
treprise. Sortir de votre zone de confort n’est plus un choix, mais un impératif de survie. Sinon, vous pouvez toujours rester immobiles à écouter attentivement les déclarations du Porte-parole du gouvernement, en espérant qu’un miracle survienne. Mais là, on quitte le champ de l’économie pour celui de la foi. ◆
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