Finances News Hebdo N° 1065

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CULTURE

JEUDI 12 MAI 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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plètement différents… La première met en «animation» un conte égyptien (fait en collaboration avec le Louvre; ce qui m'a un peu étonné). Très beau, très pur, porté par de belles couleurs. La seconde histoire est un conte collecté par Henri Pourrat. Un peu gris, car extrêmement sombre. Il l’est au début, puis devient réjouissant, mais toujours et parallèle- ment à une image terrible. Concernant la dernière, c'est une fantaisie pas très historique. Les deux premiers sont très exacts (on connaît l’endroit et le moment), là, je joue au conte de «Les Mille et Une Nuits» sans magie. Soit. C’est joyeux : il y a un prince et une princesse; un grand sultan et son vizir soumis; des secrets et des menaces, de mort parfois; des intérieurs renversants... c’était vraiment pour m’amuser, quoique je célèbre, ici, l’Anatolie. Toutes les civilisations y sont passées; et je l’évoque dans les scènes du marché. Pour le reste, c’est juste le plaisir de vous raconter un petit truc sympa, rigolo ! F.N.H. : Comment regardez-vous Kirikou aujourd’hui ? Michel Ocelot : Je le regarde avec beaucoup de sympathie. Vous me diriez: vous n’êtes pas lassé des questions sur Kirikou ? Je répondrai par non. Kirikou a changé ma vie, Kirikou c’est moi… Je suis content de tout ça et je peux en reparler comme si je venais de le com- mettre. Je n’ai jamais pensé que cela va perdurer … C’est plus que du succès, c’est de l’amour (sourire) ! ◆

Cela fait longtemps que nous essayons (autant les réalisateurs que les gens qui font les festivals) de montrer que l'animation n’est pas que pour les enfants.

Carlo Vogele

Florence Miailhe

F.N.H. : Parlez-nous de «Le pha- raon, le sauvage et la princesse» que vous préparez. Michel Ocelot : C’est, comme d’habi- tude, quelque chose que j’ai eu envie de faire, mais dans un format léger. J’ai voulu revenir à des formats courts. Enfin, moins courts que les formats courts et plus courts que mes longs métrages tradition- nels (rires). Ce sont trois histoires com- plètement différentes ayant des images complètement différentes, des tons com-

ment les adultes peuvent eux aussi aller voir des films de ce genre-là. Les choses se font petit à petit. Carlo Vogele : Oui oui je trouve ! C’est vrai, parce qu’avant on parlait que de dessins animés. Et on parlait beaucoup de cartoons aussi. C’est avec «Kirikou et la princesse» de Michel Ocelot, en 1998, que le film d’animation s’est vraiment imposé comme une œuvre pas pour les enfants, mais comme une œuvre pour tout le monde. Avec tous les films qui sortent tous les ans, il serait dommage de ranger le cinéma d’animation sous l’étiquette «pour enfants !». F.N.H. : Qu’est-ce qu’il faut pour mitonner un bon film d'ani- mation ? Florence Miailhe : Beaucoup de patients et surtout de patience ! F.N.H. : Le plaisir de dessiner tient-il à une forme de transe ? Michel Ocelot : Oh, vous utilisez de grands termes (rires) ! Je suis très raisonnable. Je crois à la passion, à l’inspiration… mais à la transe non. Je suis conscient - et je veux le rester pour toujours. Alors, non, ce n’est pas mon genre !

PALMARES

Michel Ocelot Autodidacte, Michel Ocelot consacre toute sa carrière au cinéma d’animation. C’est en 1998 que le grand public le découvre grâce au succès public et critique de «Kirikou et la Sorcière», son premier long-métrage. Viennent ensuite d’autres succès comme «Princes et Princesses», «Kirikou et les bêtes sauvages», «Azur & Asmar», «Dilili à Paris», César 2019 du Meilleur film d’animation. Florence Miailhe Née en 1956, Florence Miailhe est diplômée de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs (ENSAD). Elle réalise, en 1991, son premier court-métrage d’animation. Son style très personnel est remarqué dans différents festivals en France comme à l’international. Elle reçoit notamment, en 2002, le César du meilleur court-métrage pour «Au premier dimanche d’août» et une Mention spéciale, en 2006, au Festival de Cannes pour Contes de quartier. Carlo Vogele Né en 1981 au Luxembourg, Carlo Vogele est lauréat de l’Ecole des Gobelins avant de s'aventurer dans un parcours multiforme, des studios Aardman à Bristol jusqu'à Pixar en Californie où il travaille pendant huit ans et prend part à la fabrication de longs métrages tels que «Toy Story 3», «Rebelle», «Monstres Académie»… Revenu en Europe en 2016 pour développer une technique d'animation hybride, «Icare» est son premier long-métrage en tant que réalisateur. ◆

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