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CULTURE
JEUDI 12 MAI 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Gros plan
◆ La programmation constitue le fer de lance d’un festival. Derrière elle se cachent des directeurs artistiques. Nous avons rencontré celui du FICAM : Mohamed Beyoud. Un festival populaire !
F.N.H. : Parlons un peu de l’organisation du festival, de son élabo- ration… M. B. : On essaie de nous remettre en question chaque année, c’est-à-dire on n'a pas attendu la 20 ème édition pour se poser des ques- tions; voir ce que l’on peut améliorer; comment on peut développer les choses… Par exemple, cette année, nous avons lancé le 1 er forum du
film d’animation au Maroc. Chaque année, on apporte une pierre à l’édifice (sou- rire). F.N.H. : Avez-vous des contraintes ? M. B. : Cette année, c’était difficile parce que, comme chacun le sait, le contexte était compliqué : nous n’avions pas beaucoup de visibilité, pas beaucoup de temps… Et, en dépit de
tout cela, l’équipe a réussi à relever le défi. Bref, nous sommes habitués à la dif- ficulté; elle fait partie de l’exercice. Elle ne nous fait pas peur ! F.N.H. : Avez-vous des impératifs au niveau de la programmation (un nombre défini de headliners) ou plu- tôt freestyle dans les choix ?
M. B. : Il n’y a pas de frees- tyle dans les choix, il y a vrai- ment du crâne ! On assiste religieusement au Festival Annecy qui est le plus grand rendez-vous du cinéma d’animation dans le monde; on regarde tout le temps des films; on a des coups de cœur… Notre équipe est bien huilée, avec des objec- tifs dictés par un budget, surtout. ◆
Propos recueillis par R. K. H.
Finances News Hebdo : Le FICAM en bref… Mohamed Beyoud : Le FICAM est d’abord un festi- val de cinéma qui propose une programmation cinéma- tographique avec différentes techniques du film d’anima- tion; accessibles à tous (les enfants, les jeunes comme les adultes), voire à toutes les couches sociales.
L’Institut français, un relais incontournable ! ◆ Un indice concernant les principaux objectifs et les attentes majeures au FICAM nous a été fourni par la directrice de l’Institut français de Meknès, Lyliane Dos Santos.
le FICAM a soufflé sa 20 ème bougie. 20 ans, c’est un bel âge pour un rendez-vous rituel, mais c’est aussi le temps du bilan… L. D. S. : Oui, tout à fait ! Vous savez, ces 20 ans-là, on peut les voir à travers plu- sieurs angles. Primo, c’est symboliquement le plus bel âge de la jeunesse (sourire) et, secundo, il faut dire que c’est toute une génération qui a traversé cette histoire. Il y a eu des personnes que l’on a vu toutes petites, puis sont devenues des réalisa- teurs.trices, des auteurs. trices, des illustrateurs. trices, des techniciens.nes … après avoir rencontré le cinéma d'animation. Ces 20 ans sont symboliquement
quelque chose de très fort.
particulières. Donc, on voit bien la diversité des styles, y compris des techniques et des écritures artistiques qui se trouvent derrière… F.N.H. : Le cinéma d'animation en est encore à ses balbutie- ments au Maroc… L. D. S. : Comment mieux structurer une filière de pro- duction et de création du film d’animation ? Alors, ça, c’est une grande idée que l’on partage avec le territoire marocain, bien sûr dans cette coopération franco- marocaine. On a quelques très bons professionnels qui commencent à émerger, les potentiels créatifs, les ins- titutions qui sont prêtes à accompagner, les chaînes
Propos recueillis par R. K. H.
F.N.H. : A quoi res- semble le paysage du cinéma d’animation ? L. D. S. : Cela a tellement évolué ! Les techniques sont maintenant extrêmement diverses. Aujourd’hui, avec le numérique, on a la 3D, la 2D… des modes de fabri- cation extrêmement numé- risés. Certes, beaucoup restent sur des modes tra- ditionnels, en tout cas sur des recherches beaucoup plus expérimentales. C’est le cas d’ailleurs d’Archipelle, ou du magnifique film fait à la peinture, La traversée, ou encore dans un autre style, L’île, d’Anca Damian - une réalisatrice étonnante qui fait des choses tout à fait
Finances News Hebdo : Sur le terrain culturel, quelle action le FICAM mène-t-il ? Lyliane Dos Santos : Le cinéma d'animation, c’était quelque chose qu’il fallait impulser, initier et beau- coup plus accompagner au Maroc. Le but est de faire connaître ce genre, de le voir se développer, donc de le voir évoluer, et puis per- mettre son accès à tout le monde. Cela reste un genre populaire et qui doit rester accessible à tous, enfants comme adultes, contrai- rement à l’opéra qui n'est goûtée que par une certaine catégorie de personnes. F.N.H. : Cette année,
de télévision qui sont prêtes à distribuer… Bref, tous les ingrédients sont là pour faire une très belle sauce créative - j’ai envie de dire (rires). Et, il n’y a plus qu’à le faire, qu’à le faire ! F.N.H. : Le public avait- il accès à un art dont il ne possédait pas les clés ? L. D. S. : On commence à faire bouger les lignes, à le rendre plus curieux en lui donnant à voir des choses très très différentes ! ◆
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