FNH N° 1160

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JEUDI 18 JUILLET 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

ECONOMIE

Campagne agricole 2024-2025

Quelles réponses face au déficit hydrique ?

la disponibilité de l’eau d’irriga- tion» , a-t-il ajouté.

Le gouvernement a annoncé une série de mesures pour soutenir le secteur dans un contexte marqué par une crise hydrique devenue structurelle, avec un cumul pluviométrique considérablement réduit et des barrages qui s'assèchent. Le bon déroulement de cette campagne dépendra largement des conditions climatiques.

L’eau, le problème Ces derniers jours, les citoyens casablancais ont dû remarquer une forte baisse du débit d’eau potable le soir, voire des cou- pures d’eau à partir de certaines heures de la nuit. Gestion des ressources hydriques oblige. En effet, la réalité hydrique du Royaume est pour le moins alar- mante : le cumul pluviométrique national au 14 juillet 2024 est de 240 mm, en baisse de 34% par rapport à une campagne normale (362 mm) et de 3% par rapport à la campagne précédente à la même date (247 mm). Selon Sadiki, le taux de remplissage des barrages à usage agricole à l’échelle natio- nale avoisine 29% de leur capa- cité (4.025 Mm³), contre 30% lors de la campagne précédente à la même date. Cette situation n'est pas sans rappeler les sécheresse de ces dernières années, qui ont sévère- ment impacté la production agri- cole et la disponibilité en eau. Ce déficit de précipitations structurel auquel est confronté le Maroc risque donc, encore une fois, de compromettre la campagne agri- cole 2024-2025. C’est pourquoi Sadiki souligne justement cette préoccupation, indiquant l'arrêt de l'irrigation à partir des bar- rages dans les principaux péri- mètres de la grande hydraulique, à l'exception notable de quelques zones. Ainsi, détaille-t-il, en dehors des périmètres du Loukkos et Tafrata, soit un total de 39.000 hectares (ha) représentant 6% de la super- ficie totale des grands périmètres irrigués, qui bénéficient encore normalement de l'irrigation, les autres grands périmètres (550.000

L Par D. William

nés, à la modernisation des tech- niques de culture et d'irrigation, témoignent d'une volonté de soutenir ce secteur. Ainsi, l’Exé- cutif va maintenir la subvention des semences céréalières d’envi- ron 40% pour maintenir les prix à des niveaux abordables. De plus, la subvention des semences et plants de légumes clés tels que la tomate ronde, l'oignon et la pomme de terre continue pour la deuxième campagne consé- cutive, une stratégie destinée à réduire le coût de production et stabiliser l'approvisionnement du marché national. Par ailleurs, Sadiki assure que le marché sera approvisionné à hauteur de 650.000 tonnes

d’engrais phosphatés, maintenu au tarif de l'année précédente. Pour les engrais azotés, essen- tiels mais importés, la subven- tion reste entre 40 et 45%, pour une quantité programmée de 5 millions de quintaux. «Le pro- gramme prévisionnel des cultures d’automne sera mis en place en tenant compte des disponibi- lités hydriques dans les zones pluviales. Il prévoit 4,36 millions d’hectares (ha) de céréales, près de 545.900 ha de cultures four- ragères, près de 300.000 ha de légumineuses alimentaires et 105.860 ha de maraichage d’au- tomne. La réalisation de ce pro- gramme prévisionnel dépendra des conditions climatiques et de

e ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, vient d’annoncer une série de mesures gouvernementales en prépara- tion de la campagne agricole 2024-2025. Cette annonce inter- vient dans un contexte marqué par une anxiété palpable, par- ticulièrement en raison de la crise hydrique qui sévit avec une sévérité accrue. Le gouvernement, conscient des enjeux, multiplie les initiatives pour assurer la pérennité du secteur agricole. Les mesures annoncées, allant de l'appro- visionnement en semences et engrais à des tarifs subvention-

 Au-delà des mesures conjoncturelles et structurelles, c’est la politique agricole actuelle qu’il faut repenser dans son ensemble.

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