FNH N° 1160

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 18 JUILLET 2024

BOURSE & FINANCES

Taux directeur

liquidité bancaire. Au final, nous estimons que BAM pourrait opérer au moins une baisse de son TD durant les 12 prochains mois, sous l’hypothèse d’un environnement inflationniste maîtrisé», conclut-on. Secteur bancaire : en première ligne face aux changements Le secteur bancaire, particulière- ment sensible aux variations du taux directeur, devrait être particu- lièrement attentif à l'évolution de la politique monétaire. Selon BMCE Capital Research, la baisse du taux pourrait doper le produit net ban- caire (PNB) des banques, grâce à la revalorisation des portefeuilles de trading et à la diminution du coût de refinancement. Toutefois, l'impact sur la distribu- tion de crédits devrait être plus progressif et limité, en raison notamment de la prépondérance des ressources non rémunérées au niveau sectoriel. «La répercussion de la variation du taux directeur sur le rendement ne devrait pas se faire de façon automatique et serait opérée dans le temps» , souligne K. El Moussily. ◆ La baisse du taux directeur a déjà entraîné une baisse géné- ralisée des taux sur le marché obligataire. Cet assouplisse- ment monétaire devrait renfor- cer l'attrait du marché actions, d'autant plus si BAM confirme son orientation accommodante lors des prochains Conseils. Les investisseurs sont donc confrontés à un arbitrage com- plexe entre ces deux classes d'actifs. «La phase d’assouplis- sement monétaire entamée par la Banque centrale devrait ren- forcer cet arbitrage en faveur du marché actions si l’orientation dovish se confirme davantage lors prochains Conseils de Bank Al-Maghrib», nous précise El Moussily. Marché actions vs marché obligataire L'heure des choix

La décision de Bank Al-Maghrib de baisser son taux directeur à 2,75% en juin 2024, une première depuis 2020, a surpris plus d’un. Cette décision, motivée principalement par la nécessité de stimuler l'économie, soulève de nombreuses interrogations. Nouvelle baisse en septembre ? Quels secteurs privilégier ? Comment arbitrer entre actions et obligations ? Éléments de réponse. Après la baisse, quelles perspectives pour les investisseurs ?

 La baisse du taux directeur en juin laisse entrevoir la possibilité d'un assouplissement plus marqué dans les mois à venir.

Par Y. Seddik E

n juin dernier, Bank Al-Maghrib a pris de court les marchés en abaissant son taux directeur. Une première depuis juin 2020. Cette décision inattendue a suscité des spéculations quant aux prochaines actions de la Banque centrale. Si certains acteurs du marché anti- cipent une nouvelle baisse du taux directeur lors de la prochaine réunion de BAM en septembre, les analystes de BMCE Capital Research estiment cette éven- tualité peu probable. Selon eux, la Banque centrale devrait plutôt opter pour une pause, afin d'éva- luer l'impact de la première baisse et de la décompensation du gaz butane sur l'inflation. «Nous pensons que BAM devrait marquer une pause lors du pro- chain Conseil, dans l'attente des retombées de la première réduc-

transmission de la hausse cumu- lative du taux directeur aux taux débiteurs s'est arrêtée, favorisant l'investissement privé et public. Par ailleurs, les mesures budgé- taires de soutien au pouvoir d'achat et aux chaînes de production agri- coles devraient limiter l'impact de la décompensation progressive du gaz sur l'inflation à moyen terme. Enfin, malgré la volatilité de la parité EUR/USD, le Dirham reste stable, bien que les divergences de politique monétaire entre la FED et la BCE, les tensions politiques en Europe et un éventuel flottement du dirham en 2024 nécessitent une vigilance continue. «Nous pensons que cette nouvelle orientation de baisse des TD à l’international faciliterait le finance- ment extérieur du Trésor et limite- rait les pressions sur le déficit de

tion, qui a d'ailleurs été perçue comme une mesure stratégique afin de stimuler l'économie et encourager les investissements», nous explique Khadija El Moussily, responsable Equity au sein de BMCE Capital Global Research. «La future décision pourrait ainsi dépendre de l’impact de cette inflexion monétaire ainsi que de celui de la décompensation du gaz butane sur l’inflation», rajoute-t- elle. Du côté de Attijari Global Research, on précise que ce pivot pourrait se poursuivre à moyen terme, soutenu par plusieurs facteurs. Premièrement, la confirmation des taux réels en territoire positif, avec une inflation inférieure au taux directeur et aux taux obligataires à long terme, offre à BAM une marge de manœuvre accrue. De plus, la

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