Finances News Hebdo N° 1067

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

MARDI 31 MAI 2022

www.fnh.ma

Assurance

◆ Resserrements réglementaires et volatilité des marchés financiers vont peser sur la rentabilité. ◆ Perspectives des sociétés cotées du secteur. Ce qui attend le secteur

dans la mesure où ces dernières devront proposer plus de complémentaires santé à leurs assurés, ce qui est beaucoup plus rentable que les produits basiques.

Takaful : Un additionnel de 100 MDH de primes en 2022

Opérationnel en 2022, le Takaful devrait générer des primes additionnelles de 100

MDH cette année. Toutefois, cette activité devrait peser sur la renta- bilité du secteur et potentiellement produire une cannibalisation des pro- duits conventionnels lorsque l’offre Takaful sera plus diversifiée, selon

Le Takaful devrait générer des primes additionnelles de 100 MDH cette année.

l’analyste de BKGR.

BKGR positif sur le secteur en Bourse Représenté en Bourse par 3 compagnies, le secteur jouit de la confiance des analystes du bureau de recherche. S’agissant de Wafa Assurance, leader du secteur, Khadija El Moussily estime que la compagnie dis- pose d’une confortable marge de solvabilité et d’une capacité à toute épreuve à main- tenir son statut de leader dans un contexte marqué par une concurrence rude. De plus, la compagnie dispose d’une stratégie ambi- tieuse d’expansion en Afrique, bien que les contraintes réglementaires puissent entraver cette stratégie. Wafa Assurance travaille également sur la diversification de ses placements et réduit son exposition importante sur les actions (28% en 2021). La compagnie devrait réaliser un TCAM de 6% de son chiffre d’affaires en 2021 et 2022 et de 9% pour son résultat net. Saham Assurance est également dans les petits papiers de l’analyste, qui estime que la compagnie devrait connaître une bonne dynamique commerciale, avec notamment le lancement des produits d’épargne en unités de compte cette année. Sur un plan plus stratégique, le rapprochement Sanlam/ Allianz en Afrique devrait apporter des éco- nomies d’échelle et introduire de nouveaux produits. Côté chiffres, il est anticipé un TCAM de 5% du chiffre d’affaires sur 2021- 2023 et 9% pour le RN.

des marges de solvabilité et une accé- lération des rapprochements et fusions- acquisitions dans le secteur», fait savoir El Moussily, tout en précisant un point positif : cette réforme améliorera la transparence du marché boursier. «La réforme prévoit une prise en compte de l’ensemble des risques auxquels sont exposés les assureurs dans le calcul de la marge de solvabilité, ce qui devrait réduire de manière substantielle les excédents de marges des compagnies marocaines» , assure la professionnelle. Toutefois, les compagnies marocaines sont assez confortables pour absorber ces chocs, en témoignent d’ailleurs les différents stress tests réalisés. Impacts de l’AMO sur la profitabilité du secteur Selon Khadija El Moussily, l’assurance maladie obligatoire (AMO) aura un impact aussi bien sur le chiffre d’affaires que sur les bénéfices du secteur. L’impact serait négatif sur le chiffre d’affaires des com- pagnies dans la mesure où les primes maladies devraient diminuer par un effet de migration des clients vers le secteur public. En revanche, l’AMO pourrait avoir un effet positif sur les bénéfices des compagnies

Par A. Hlimi

L e secteur des assurances s’est montré résilient face à la crise sanitaire. Bien entendu, la renta- bilité a été impactée par le décro- chage du marché boursier. Mais le résultat technique a bien tenu et, contre toute attente, l’épargne adressée au sec- teur ne s’est jamais aussi bien portée que pendant la pandémie. Deux ans plus tard, le contexte économique se détériore à nouveau avec une crise économique qui se profile sous l’effet de l’inflation et des ten- sions sur les chaînes d’approvisionnement. Au Maroc, le secteur doit faire face à un défi réglementaire de taille, comme le rappelle Khadija El Moussily, analyste senior chez BMCE Capital Global Research, à l’occa- sion d’un webinaire organisé par l’Associa- tion professionnelle des sociétés de Bourse (APSB) et la Bourse de Casablanca. Ce défi, c’est le fameux projet Solvabilité basée sur les risques (SBR), cousin proche de Solvency II en Europe. En implémentation progressive depuis quelques années, ce projet aura des impacts certains sur le secteur. «SBR se traduira par plus d’exi- gences en fonds propres, un resserrement

La généra- lisation de l’assurance maladie obli- gatoire aura un impact aussi bien sur le chiffre d’af- faires que sur les bénéfices du secteur.

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