FNH N° 1045 ok

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MARDI 30 NOVEMBRE 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Education nationale

◆ En homme de dialogue, le ministre de l’Education nationale a amorcé les concertations avec les syndicats. ◆ Les discussions autour du concours d’accès aux AREF ressemblent cependant de plus en plus à un dialogue de sourds. ◆ La CSMD, que Benmoussa a pilotée, lui a déjà mâché le travail, en mettant à nu toutes les insuffisances du système éducatif. Benmoussa imprime sa méthode

du système éducatif, passant au peigne fin ses failles et faiblesses. «Désigner celui qui a coor- donné et catalysé le travail de la CSMD à la tête du secteur de l’enseignement et de l’éducation n’est pas une décision anodine. Le mes- sage est clair : l’implémen- tation du NMD est condition-

concernées et opter en fin de compte pour un sché- ma concerté pour qu’il soit viable et acceptable» , peste Hassan Tijani, membre de la Coordination nationale des enseignants contractuels. Selon lui, «la politique du fait accompli ne peut que compliquer la situation et générer de nouveau des tensions dans le secteur. Il faut se pencher sur les vrais problèmes du secteur, comme le sureffectif dans les classes, l’efficacité des programmes, le déploiement des ressources humaines, la qualité des infrastructures» poursuit-il, concluant que «les arguments avancés par le ministre, comme celui de mettre en valeur la qualité de l’enseignement, ne sont pas recevables». Un lourd héritage Benmoussa entame donc son premier bras de fer avec les syndicats. Tentera-t-il un passage en force, au risque de rompre le dialogue social à peine son mandat enta- mé ? Ou privilégiera-t-il la recherche d’un bon compro- mis ? En tout cas, maintenant qu’il est en fonction, le nouveau ministre de l’Education natio- nale prend la pleine mesure des difficultés qui existent dans ce secteur, où les chan- tiers sont nombreux et l’héri- tage lourd, à la hauteur des challenges auxquels doit faire le Maroc pour rendre

née étroitement par notre capacité à révolutionner notre système éduca- tif, à en faire un levier puissant de croissance et de développement» , précise à ce titre Selma

Avec sa réforme du concours d’accès aux AREF, Chakib Benmoussa prend le risque d’une rupture du dialogue social.

sociales. Pour Benmoussa, il faut «réa- liser l’objectif d’une renais- sance éducative s’articulant autour de la qualité de l’en- seignement et d’une gouver- nance rationnelle». Et, selon lui, cette démarche «va aider à dégager des réponses communes» aux probléma- tiques posées et «contribuer à instaurer un climat de quié- tude et sain afin d’atteindre les objectifs des réformes». Si les syndicats ont été séduits par la démarche, il n’en reste pas moins que le ministre de l’Education nationale n’aura pas la tâche facile. Car, on le sait, le sys- tème éducatif fait face à de réels défis. Benmoussa en a pleinement conscience, d’autant qu’il a présidé la Commission spé- ciale pour le modèle de déve- loppement (CSMD), laquelle a fait une radioscopie profonde

El Hassani Sbai, professeur de droit privé à l’Université Mohammed V de Rabat. Révolutionner le système éducatif ? C’est peut-être ce que tente de faire Benmoussa en fixant l’âge maximum pour passer le concours des enseignants des Académies régionales d’éducation et de formation (AREF) à 30 ans. Mais la mesure ne passe pas et s’oppose à une résis- tance farouche des syndi- cats. «Nous rejetons caté- goriquement la décision de Benmoussa, qui est discri- minatoire et ne repose pas sur des bases solides. Le ministère prévoit une réu- nion avec les centrales syn- dicales le 7 décembre pro- chain. Mais cette rencontre devrait être organisée plus tôt, car il y a urgence. Avant de prendre une décision d’une telle portée, il faut avoir l’avis de toutes les parties

L e ministre de l’Edu- cation nationale, du Préscolaire et des Sports saura-t-il fédérer le monde de l’enseignement pour mener à bien la réforme du sys- tème éducatif ? Il en aura de toute évidence besoin, tant les enjeux sont importants. Pour l’instant, Benmoussa est dans son élément. Il semble être dans l’écoute, ce qui est de bon augure face à des syndicats réputés très vindicatifs. D’ailleurs, il multiplie les rencontres avec les centrales syndicales les plus représentatives dans le cadre du dialogue social. Objectif : discuter sur l’élabo- ration «d’une feuille de route commune» sur les questions prioritaires se rapportant à la situation de l’enseignement public et aux revendications Par D. William

Le nouveau ministre de l’Education nationale

prend mainte- nant la pleine mesure des difficultés qui existent dans ce secteur, où les chantiers sont nom- breux et l’héri- tage lourd.

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