FNH N° 1045 ok

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

MARDI 30 NOVEMBRE 2021

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surveiller. Et quand il y a également un texte et un cadre juridique qui, peut-être, doivent évoluer, nous allons, à travers les avis, don- ner quelques recommandations à l’autorité publique pour éventuellement agir en consé- quence. Parallèlement à tout cela, nous allons nous pencher sur tout ce qui touche à la péda- gogie et à une meilleure connaissance des

textes. Nous sommes en ce moment sur différents chantiers. Actuellement, nous travaillons avec les secteurs régu- lés à travers la signature de conven- tions avec leur régulateur. C’est ce que nous avons d’ailleurs fait avec l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et Bank Al-Maghrib. L’objectif est de travailler ensemble pour que les acteurs de ces secteurs prennent de plus en plus conscience de leurs droits et devoirs en matière de droit à la concurrence et de protection

Ahmed Rahhou : «Pour une économie aussi ouverte que celle du Maroc, notre rôle est de veiller à ce qu’il y ait une égalité des chances des acteurs et une bonne protection des consomma- teurs».

F.N.H. : Qu’en est-il de la liberté des parents quand il s’agit de transférer leurs enfants dans d’autres établis- sements ? A. R. : Pour un parent qui décide en cours d’année de changer son enfant d’établisse- ment, soit parce qu’il a déménagé ou parce que l’école ne lui convient pas, le transfert du dossier de l’élève doit être possible. Le dossier de l’enfant doit appartenir au parent d’élève et non à l’établissement. L’élève ne doit pas être prisonnier de son école. Le constat est qu’en termes de concurrence, il y a des restrictions. Or, le dossier scolaire doit être aisément transférable d’un établis- sement à un autre. F.N.H. : Selon vos observations, est- ce que le nombre d’élèves dans le privé va suivre une tendance haus- sière ? A. R. : Il faut d’abord savoir que le fait d’avoir 15% d’élèves dans le privé n’est pas une spécificité marocaine. C’est une donnée que l’on retrouve dans beaucoup de pays. Cela dit, nous n’avons pas fait de projec- tions, mais il y a eu une très forte accélé- ration du nombre d’élèves dans le privé ces dix dernières années. La courbe est en hausse permanente et nous n’avons pas identifié, en ce moment, quelque chose qui peut ralentir ce processus. Sauf peut-être la difficulté d’investir, qui peut être un obstacle à l’ouverture de nouvelles écoles, ou encore le pouvoir d’achat des ménages. Ce que l’on constate cependant est la migra-

tion d’enseignants du privé vers le public : ces dernières années, le nombre d’élèves dans le privé a augmenté, pendant que celui des enseignants a baissé. F.N.H. : Quels sont les chantiers prio- ritaires du Conseil de la concurrence en ce moment ? A. R. : Je situe nos chantiers sur l’ensemble des prérogatives du Conseil. Nous avons la mission d’autoriser les opérations de concentration économique que nous rece- vons quasi quotidiennement. A ce niveau, la priorité a été d’accélérer les process afin de pouvoir répondre aux entreprises de la façon la plus rapide possible. Nous avons également la mission de traiter les litiges, pour lesquels nous vérifions la recevabilité et le cadre juridique, avant de procéder aux enquêtes. Nous avons aussi pour mission de répondre à des avis sollicités par différents organes (gouvernement, deux chambres du Parlement, associations professionnelles). C’est dans ce cadre qu’il y a eu l’avis sur l’enseignement privé. A cela, s’ajoutent les autosaisines que nous allons multiplier. Nous allons de plus en plus donner des avis sur des sujets d’intérêt général, compte tenu de l’évolution du cadre dans lequel opère l’économie marocaine. En ce qu’elle est une économie ouverte, nous veillons donc à la transparence en matière de concurrence, de prix et de protection des consommateurs. Nous estimons qu’il y a des pratiques de marché que nous devons

des consommateurs. Il y a aussi un aspect orienté vers les cabi- nets de conseil juridique, qui accompagnent souvent les entreprises. Nous espérons aussi travailler avec la magistrature pour que la loi sur la concurrence soit lue et interpré- tée de façon similaire pour les affaires qui atterrissent au tribunal. Dans cette opération de diffusion de l’information, nous comptons travailler avec les relais d’opinion. A ce titre, il est prévu d’organiser pour la presse, cou- rant janvier, une cession d’information sur le droit à la concurrence. Nous allons égale- ment nous rapprocher du corps académique pour participer à l’animation de cycles sur le droit à la concurrence. En définitive, pour une économie aussi ouverte que celle du Maroc, notre rôle est de veiller à ce qu’il y ait une égalité des chances des acteurs et une bonne protection des consommateurs. Ce qui se fera, entre autres, par la pédagogie. C’est pourquoi nous sommes en train de préparer un guide de la conformité en matière de concurrence et de droit des consommateurs à l’intention des entreprises et des fédérations sectorielles, que nous allons essayer de rencontrer tout au long de l’année 2022 pour leur en expli- quer la teneur. F.N.H. : Enfin, en matière d’autosai- sine, quels secteurs avez-vous iden- tifiés en ce moment ? A. R. : La règle est que l’on ne s’exprime sur les dossiers du Conseil que lorsqu’ils sont bouclés (rires). ◆

Il faut trouver des méca- nismes pour accompagner les familles afin que l’enseigne- ment privé ne soit pas uniquement réservé aux classes aisées et aux classes moyennes plus.

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