FNH N° 1045 ok

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TRIBUNE LBRE

FINANCES NEWS HEBDO

MARDI 30 NOVEMBRE 2021

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volatilité. Un régime flottant laisse supposer en effet une libre fluctua- tion de la monnaie, et dans ce cas, les entreprises doivent intégrer ce paramètre dans leurs projections. Elles doivent avoir en particulier la possibilité de se couvrir contre les risques de variation des taux de change qui peuvent affecter leur rentabilité. C’est particulièrement le cas pour les entreprises ayant des flux commerciaux directs avec l’étranger, à l’import ou à l’export. Un libre flottement du Dirham doit donc s’accompagner du développement des produits dérivés au Maroc pour pouvoir répondre aux besoins des entreprises en termes d’instruments de couverture de risques de change. Il faut, pour envisager la flexibilité du Dirham, donner l’accès aux outils de couverture. Ces instruments finan- ciers sont indispensables pour gérer les risques associés au flottement de la monnaie et augmenter la résilience de l’économie marocaine face à des chocs externes. Le développement de ces instruments de couverture ne peut se faire sans une réglementation adéquate. Il faut savoir aussi que la couverture contre les risques de change a un prix. Il représente un coût additionnel pour les entreprises, confrontées à une plus grande fluctuation de la mon- naie. Dans le cas des options, le coût est direct. On paie une prime pour en bénéficier, pour acheter l’option. On a alors la possibilité de l’exercer si le marché est défavorable à terme, tout en gardant la possibilité de béné- ficier des conditions du marché si elles sont favorables. Dans le cas d’un contrat à terme, on est préservé contre un marché défavorable, mais on perd la possibilité de bénéficier d’un marché favorable, ce qui en fin de compte est le prix indirect à payer dans ce type de contrat Forward. Plusieurs types et termes de contrats sont en fait possibles pour les opé- rateurs, et c’est pourquoi ils doivent en avoir une bonne connaissance pratique et être capables d’élaborer des stratégies de couverture. Ce qui veut dire qu’il ne suffit pas qu’il y ait des instruments de couverture à leur disposition, il faut encore qu’ils soient capables de les utiliser, et de

manière optimale et pertinente. D’une façon générale, les réformes en elles-mêmes ne sont pas suffi- santes; il faut encore que les opé- rateurs les assimilent et s’adaptent en conséquence. Lors du point de presse qui a suivi le premier Conseil de Bank Al-Maghrib en 2021, il a été demandé au wali s’il envisageait un

nouvel élargissement de la bande de fluctuation du Dirham. Il a répondu que pour aller plus loin dans la flexi- bilisation, il fallait d’abord informer les opérateurs, sensibiliser les impor- tateurs/exportateurs, les entreprises en général, les PME et les TPE en particulier, au marché des changes et à ses mécanismes. «Il faut savoir

d’abord, dit-il, si nos entreprises, nos PME et nos TMPE qui constituent 90% du tissu économique, savent de quoi il s’agit, qu’elles ont assimilé la réforme, et qu’elles savent ce que sont les instruments de couverture et qu’ils arrivent à les utiliser». Ils doivent donc s’adapter au change- ment du régime de change. ◆

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