FNH N° 1086

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 24 NOVEMBRE 2022

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Logements subventionnés

◆ La formule proposée par le gouvernement est en nette décalage avec la réalité, selon les professionnels. ◆ Un grand attentisme dans un marché toujours en berne. La FNPI exige plus de détails sur le cahier des charges D ans le cadre du PLF 2023, le gouverne- ment a décidé de revoir son système de soutien à l’ac- Par C. Jaidani

valeur du logement à acquérir est limitée à 600.000 DH. Dès l’annonce de cette disposi- tion, les promoteurs l’ont reje- tée en bloc, estimant qu’elle ne prend pas en considération dif- férents paramètres très impor- tants, notamment le coût des intrants qui n’ont cessé de pro- gresser sous l’effet de la crise économique internationale, de l’inflation et aussi du foncier qui devient hors de prix, parti- culièrement dans les grandes métropoles. Pour donner plus de détail sur son positionne- ment, la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI) a donné une conférence de presse. «L’annonce du gouvernement dans le cadre du PLF 2023 a porté un coup au marché. Nous constatons une stagna- tion, les acquéreurs attendent l’entrée en vigueur du nouveau produit pour concrétiser leurs

opérations. Et les promoteurs n’ont pas de visibilité ni de pré- cisions sur les caractéristiques exigées pour ce produit. Nos recommandations n’ont pas été prises en considération» , souligne Taoufik Kamil, pré- sident de la FNPI. «Avant tout, il faut que le gouvernement nous fixe un cahier des charges pour éta- blir nos projections et avoir une idée sur le coût de pro- duction. La réglementation change constamment et diffé- rents éléments entrent en jeu, comme l’introduction de l’ef- ficacité énergétique dans les constructions, les parkings et autres. Tous ces changements devraient alourdir davantage le coût» , ajoute Kamil. Les promoteurs appellent le gouvernement à revoir sa copie pour l’adapter à l’environne- ment du secteur qui est en per- pétuelle évolution. Différents indicateurs ne sont pas pris en considération.

coûts de production ont plus que doublé. Pour le logement à 600.000 DH destiné à la classe moyenne, il est quasi impos- sible de le réaliser dans les grandes villes du Royaume, surtout que tout laisse présa- ger que la situation ne va pas s’améliorer prochainement si l’on prend en considération la hausse des taux. 15.000 loge- ments ont été produits dans ce créneau via le groupe Al Omrane». Par ailleurs, des membres de la FNPI ont pro- fité de cette occasion pour rappeler le rôle économique du secteur immobilier en matière de création d’emploi, de création de valeur ajoutée, d’investissement et ses effets d’entraînement sur de nom- breuses activités. «Le secteur immobilier demeure surfis- calisé. Les régies et d’autres administrations pratiquent des tarifications excessives. Cela pèse lourdement sur les coûts et l’envolée des prix devrait se poursuivre. Le marché n’est pas porteur, et ce pour plu- sieurs raisons, notamment cette conjoncture défavorable. Tous les indicateurs du secteur sont en berne : 50% de baisse sur les dépôts d’autorisation de construire, 50% de moins sur les mises en chantier, régres- sion de 50% des demandes de crédits bancaires pour les projets immobiliers et 30% sur les ventes», explique Anice Benjelloune, vice-président de la FNPI. ◆

cès au logement. Il est notam- ment proposé l’aide financière directe ciblée des ménages. L’exécutif a justifié cette initia- tive par la nécessité d’assurer un usage efficient et ciblé des ressources de l’Etat, en plus de donner au secteur un élan important sur le plan écono- mique et social. Il a défini deux produits ciblant deux catégories de bénéfi- ciaires. Ne dépassant pas les 300.000 DH, le premier produit est dédié aux ménages à reve- nu modeste. C’est une version améliorée de l’offre déclinée auparavant pour le logement social. Le second produit cible la classe moyenne, dont la

Actuellement, le logement à 250.000 DH est difficile- ment réali- sable dans des villes comme Fès et Marrakech.

La hausse des coûts de production et le marasme du mar- ché ont réduit sen- siblement la visibi- lité des promoteurs.

A ce niveau, Karim Ammor, vice-président de la FNPI, a indiqué que «le gouver- nement a conçu un produit standard, alors que le coût de production est différent d’une région à une autre.

Actuellement, le logement à 250.000 DH est difficilement réalisable dans des villes comme Fès et Marrakech. Il est irréalisable à Casablanca ou Rabat, à moins d’être dans les banlieues. Depuis sa concep- tion jusqu’à aujourd’hui, les

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