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SOCIÉTÉ
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 24 NOVEMBRE 2022
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ments auxquels elle a dû faire face seule ou accompagnée. Il faut savoir lui tendre la main, l'écouter sans juge- ment ni censure.
J’ai appris que les per- sonnes touchées par le cancer ont la même histoire et les mêmes besoins, mais chacune le vit à sa manière.
Il est vrai que depuis mon diagnostic, j’ai essayé de soutenir et d’accompagner instinctivement d’autres patients et de partager avec eux mon histoire du cancer. D’ailleurs, ce diplôme uni-
versitaire m’a permis d’acquérir les compé- tences nécessaires et les outils techniques adéquats pour pouvoir le faire correcte- ment. Cette formation m’a permis de renforcer ce regard positif sur mon parcours de patiente atteinte de cancer, d’admettre que chaque patient a quelque chose à donner. Il peut évoluer et transformer son histoire en quelque chose de très utile et satisfai- sant pour lui et pour les autres malades. Grâce à ce diplôme, je suis déterminée à bâtir ce pont de dialogue, d’échange, de partage, d’apprentissage, d’humilité, de reconnaissance, de compassion pour servir les personnes touchées par le can- cer, qu’elles soient des patientes ou des proches aidant à l'hôpital, à Dar Al Amal ou ailleurs. Je suis certaine que la parole des patients doit être portée par eux, car nul ne peut savoir ce qu’ils vivent, expérimentent et endurent pendant leurs consultations, cures et traitements. Ils sup- portent tout seuls les effets secondaires des médicaments, les longues attentes et les procédures administratives répétitives et lourdes. Aujourd'hui, le patient est capable d’exper- tiser et de transformer ses expériences accumulées lors de son parcours en savoir transmissible, de se rendre utile pour les autres patients et le corps soignant. Il peut aussi devenir une force de propositions pour améliorer les services rendus par les systèmes de soins de santé et les orga- nismes de couverture sociale également. F.N.H. : Vous êtes professeur, écrivaine, poète et avez sorti 4 ouvrages dans ce sens. Quel rôle a joué l’écriture en guise de thérapie dans votre processus de guérison ? B. G. : Ma relation avec l'écriture et la poésie m'accompagne depuis mon plus jeune âge, elle a été renforcée par la lec- ture et l'amour des livres. J'avoue que cette habitude a ouvert une grande porte à l'imagination, à l'amour du mot, du sens et du style, à l'enrichissement des idées dans ma tête et à mon ouverture à de nouveaux
avons alors décidé de nous procurer un terrain à un prix raisonnable même s’il est éloigné du CHU, avec la possibilité d'ache- ter une voiture pour assurer le transport des patients et de leurs accompagnateurs. Au bout de 6 ans, nous avons réussi à nous procurer le montant du terrain, l’avons ache- té et établi notre projet avec un business plan, tout en précisant que nous procurons 20% du projet. Et là, je dois signaler que les partenaires et les bailleurs de fonds se motivent davantage pour soutenir des pro- jets utiles, bien fondés, mais surtout ceux qui couvrent une bonne partie du budget. A ce niveau, nous n'avons épargné aucun effort pour présenter, défendre, adapter, être flexible, parler du projet à tous les par- tenaires éventuels, directs ou indirects pour garantir leur adhésion. Certes, nous avons fait face à de nom- breux défis financiers, logistiques, humains et sociaux avant, pendant et après la pandé- mie de la Covid-19. Je crois que nous avons fait front à toutes les contraintes rencontrées, sachant que nous avons commencé les travaux de construc- tion une semaine avant la quarantaine. Et malgré la rareté des ressources matérielles et humaines et le manque de matériaux de construction, nous avons bien géré la situa- tion, tout en respectant toutes les mesures sanitaires prises par les autorités compé- tentes pendant la pandémie dans notre pays. Nous avons aussi soulagé nos partenaires, à savoir l'organisation koweitienne EuroSky et l'association marocaine «Al Ayadi Al Baydaa» qui ont assuré la construction de
la maison d'hébergement Dar Al Amal, par la prise en charge et la préparation de toutes les autorisations et documents administratifs pour faciliter le processus de construction (contact et échange avec les collectivités locales, les services de la protection civile, l'agence urbaine). Nous avons aussi procédé au paiement de tous les droits et taxes d'ex- ploitation du domaine public et toutes les installations techniques pour avoir accès à l'eau et à l'électricité. Quant aux services liés aux plans d'architecte, des bureaux d'étude, des expertises techniques et d'ingénierie des bâtiments, ils ont été dispensés gracieu- sement au profit de notre association. L'équipement et la cogestion de Dar Al Amal ont été généreusement assurés par notre partenaire fidèle, l'organisation italienne Soleterre qui nous accompagne depuis 2015. L'achat de la voiture pour le transport des patients et leurs accompagnateurs au CHU aller/retour sera assuré par l'organisation caritative, la Fondation Sekkat. Nous remer- cions tous nos partenaires pour l’accomplis- sement de notre projet. F.N.H. : Vous êtes une patiente partenaire experte en oncologie. Comment comptez-vous optimiser cet acquis dans le cadre de l’accom- pagnement des sociétaires (patients) de Dar Al Amal ? B. G. : Avec mon expérience, j’ai appris que les personnes touchées par le cancer ont la même histoire et les mêmes besoins, mais chacune le vit à sa manière, selon son histoire, son tempérament, son degré de sensibilité, ses croyances et les événe-
L’hébergement à Dar Al Amal est accessible uniquement sur prescrip- tion médicale, à partir d’un diagnostic clinique ou à la suite d’un examen aux patients sui- vis au CHU Mohammed VI de Marrakech, selon les termes de la convention établie dans ce sens.
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