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JEUDI 24 NOVEMBRE 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Biennale internationale de Casablanca
◆ Entre peinture, photographie, vidéo, performance, art numérique, installations cocasses et fictions politiques, la cinquième édition de la Biennale internationale de Casablanca (BIC), au casting prestigieux, investit la ville avec audace, en posant un regard sur «les mots créent des images» et en suivant des chemins de traverse qui mènent au rôle de la littéra- ture africaine dans les processus de création de l’image. Moussem des arts S i la pandémie du Covid-19 a repor- té de deux ans la tenue de la 5ème édition de la BIC, candidatures lancé au niveau international en 2019, à l’issue de recherches curatoriales et au cours de lectures de port- folios cet été à Casa. Par R. K. Houdaïfa
Portée sur « Les mots créent des images », cette édition, placée sous la direction artis- tique de Christine Eyene (Angleterre/Cameroun), his- torienne de l’art et com- missaire d’expositions, en collaboration avec les com- missaires Selma Naguib (Maroc), Patrick Nzazi Kiama (République Démocratique du Congo/France) et Juste Constant Onana Amougui (Cameroun), se fait l’écho de nombreuses interrogations, surtout sur le lien entre litté- rature africaine et processus créatifs et, plus largement, sur la notion de communi- cation abordée à travers ses moyens, méthodes et sup- ports : qu’il s’agisse d’ora- lité, d’écriture ou de code; de transmission de récits coutu- miers, historiques ou contem- porains; d’espaces discursifs et de marges d’expression. De fait, pour avancer ce thème, Christine Eyene s’est inspirée de l’œuvre de George Hallett (1942-2020), monstre sacré de la photographie sud- africain, qui plaçait l’inspira- tion littéraire au cœur de sa démarche photographique. Et ce n’est pas tout ! La directrice artistique de la BIC s’est éga-
elle n’a en rien effacé son pouvoir d’attraction. Rien des mauvaises manières mon- daines légendaires n’a man- qué durant les trois jours d’inauguration de cette bien- nale (17, 18 et 19 novembre). Mais ce raout casaoui endosse sans frémir, ni rabaisser la voilure, le statut et les rôles qui sont les siens. Il acte bel et bien les tendances qui se font jour dans le monde de l’art (et dans le reste aussi bien). La BIC s’en fait le porte- voix, le tremplin, l’instance de validation. Et n’omet pas de prescrire ce qu’il convient désormais de montrer, de défendre, de regarder… au moins jusqu’à la prochaine édition, le prochain tournant. On verra dans deux ans.
lement référée à une obser- vation du philosophe fran- çais (né en Algérie), Jacques Derrida, durant son séminaire «Trace et archive, image et art (2002)» sur « l’idée de mot œuvrant comme image, au- delà même de ses propriétés discursives ». Parmi les puissantes œuvres pluridisciplinaires présentées (à l’American Arts Center, SoArt Gallery et au BIC Project Space), jusqu’au 17 décembre, certaines ont été créées explicitement pour ce rendez-vous. Il s’agit notam- ment de celles de Kyoo Choix, Sherlene Khan et Khadija Tnana. Inspirée de sa pièce de théâtre «Tata Mbarka», cette dernière rend hommage, à travers sa nouvelle création, à une femme qu’elle a connue enfant, pointant ainsi du doigt le thème douloureux et encore
tabou de l’esclavage - thème de Tata Mbarka, une pièce qui a connu un grand succès lors des représentations au Maroc, en Italie, en France et en Belgique, il y a de cela 10 ans. Pour décrire cet événement, les superlatifs abondent. Parce qu’il a dix ans, il est prestigieux…on s’est habitué à les voir fleurir. Le cortège d’événements d’ouverture de la 1ère partie de la 5ème BIC présentant des œuvres et des performances éton- nantes passées, il reste aux visiteurs.euses, malgré tout, ce qui fait le cœur de l’art, des artistes, des œuvres, et un discours qui, jusqu’à la prochaine édition, tracera les lignes de force des tendances à venir. ◆
Cette édition se fait l’écho de nom- breuses inter- rogations, sur- tout sur le lien entre littéra- ture africaine et processus créatifs.
Afrique du Sud, Italie, Etats-Unis…
Considérée comme l’une des plus importantes manifes- tations d’art contemporain au Maroc depuis sa mise sur orbite en 2012, la BIC accueille une dizaine d’ar- tistes (17 précisément) origi- naires du monde entier pour cet acte, suite à un appel à
*Le deuxième temps de la Biennale internationale de Casablanca se déroulera du 1er juin au 2 juillet 2023.
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