FNH N° 1048

E CONOMIE

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DU 23 & 24 DÉCEMBRE 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Relance économique

◆ La volatilité de la croissance maintient le Maroc dans la trappe des pays à revenu intermédiaire. ◆ Le retour d’une croissance soutenue et durable risque d’être lent si les réformes majeures ne sont pas accélérées. Une promesse bridée en attendant les réformes

dement. Pour Jesko Hentschel, directeur des Opérations pour le Maghreb et Malte auprès de la Banque mondiale, le salut du Maroc sur le front écono- mique passe, entre autres, par l’innovation, la formation du capital humain, l’améliora- tion du taux d’activité de la gente féminine (autour de 20% seulement) et l’édification d’un marché respectueux des règles de la concurrence. Toujours au registre des remèdes, le professeur Jaidi recommande l’association d’une politique macroéconomique idoine avec une bonne politique secto- rielle, tout en garantissant un environnement microécono- mique favorable aux ménages et aux entreprises marocaines. Dans le même ordre d’idées, le recours aux financements innovants (une alternative à l’endettement public et au BGE), la bonne allocation des ressources publiques et l’ins- tauration d’un marché des capi- taux plus enclins à financer les TPME, seraient autant de solu- tions pour libérer le potentiel de développement du pays. ◆

Les réformes structurelles deviennent impératives Tout en égrenant les réformes majeures à mener, en phase

avec le rapport portant sur le NMD, (protection sociale, compétitivité des entre- prises, amélioration du capital humain), l’écono- miste suggère un bon arbi- trage de la part des pouvoirs publics dans le temps, qui s’appuie, entre autres, sur le budget général de l’Etat et la politique monétaire afin d’accélérer la dyna-

Le salut du Maroc sur le front écono- mique passe, entre autres, par l’inno- vation, la formation du capital humain et l’amélioration du taux d’activité de la gente féminine.

mique transformatrice de l’éco- nomie nationale. En d’autres termes, l’Etat devra prioriser les chantiers, en mettant l’accent sur la planification, le suivi, l’amélioration des instances de gouvernance et le dialogue social. En clair, tout l’enjeu est de hâter la transformation du pays vers une économie plus résiliente, donc moins sensible aux conséquences des chocs internes et externes. Pour rap- pel, le Maroc a vu son PIB tripler en 20 ans. Ce qui n’est pas le cas de son PIB/habitant, lequel a progressé moins rapi-

la relance économique s’an- nonce-t-elle ?», tombe à point nommé. La propagation du variant Omicron à l’échelle natio- nale et internationale accroît sensiblement les incertitudes. Larabi Jaidi, économiste et membre de la Commission pour le nouveau modèle de déve- loppement (CNMD), est formel. «L’après-crise se singularise par l’existence d’incertitudes radi- cales. Au Maroc, le retour d’une croissance soutenue et durable risque d’être lent si les réformes majeures ne sont pas accélé- rées» , assure Jaidi.

L es personnes qui suivent l’actualité éco- nomique du Royaume ne sont pas sans savoir que la résolution de la problématique du chômage et celle des inégalités écono- miques et sociales dépendent en grande partie du rythme de la mise en place de mécanismes et de réformes structurelles, à même de lui permettre de géné- rer un taux de croissance d’au moins 6% du PIB sur une longue période. La volatilité de la crois- sance maintient le Maroc dans la trappe des pays à revenu intermédiaire, lesquels font face à plusieurs défis. A ce titre, rap- pelons que le taux croissance, qui s’est contracté sous l’effet de la covid-19 à (-7% du PIB en 2020), devrait osciller entre 5 et 6% du PIB en 2021, d’après les prévisions (ne tenant pas compte de l’effet du variant Omicron), avant de reculer à 3,2%du PIB d’après le PLF 2022. Le septième webinaire orga- nisé récemment par l’Institut CDG, sous le thème «Comment Par M. Diao

Tout l’enjeu est de hâter la transforma- tion du pays vers une éco- nomie plus résiliente, donc moins sensible aux conséquences des chocs internes et externes.

Nombreux sont ceux qui pensent que la pandémie, aux conséquences néfastes, est éga- lement une opportunité pour les entreprises marocaines qui doivent mieux considérer les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Pour Reda Loumany de PwC Maroc, il est certain qu’il existe une étroite corrélation entre les indicateurs ESG et la performance économique des entreprises. Ces dernières gagneraient à appréhender les cri- tères ESG comme un vecteur de croissance. «Il ressort d’une enquête réalisée par PwC que 81%des sociétés de gestion de fonds rendent compte des sujets liés aux critères ESG», révèle Reda Loumany. D’après le patron de PwC Maroc, il est clairement admis que les finance- ments internationauxqui seront disponibles pour leMaroc, iront d’abordvers les projets et les entreprises qui érigent en priorité les critères ESG. Ce qui montre l’opportunité pour les TPMEmarocaines d’accorder plus d’intérêt aux critères précités. Ces critères qui feront la différence

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