Finances News Hebdo N° 1074

VENDREDI 29 JUILLET 2022 / FINANCES NEWS HEBDO

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◆ Objectif : booster la croissance tout en construisant une économie plus égalitaire, plus juste et plus inclusive. Un chantier royal très ambitieux Nouveau modèle de développement

loppement ratisse large et touche tous les secteurs économiques et sociaux. Dans ce cadre, les attentes sont nom- breuses, comme souligné dans le rap- port de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD). Tellement nombreuses qu’il faut définir les priorités. Et le Roi n’a pas manqué de donner des directives dans ce sens le 21 octobre dernier, lors de l’ouverture de la 1ère session de la 1 ère année légis- lative de la 11 ème législature : «(…) Dans la perspective de la mise en œuvre du modèle de développement, le nouveau gouvernement doit définir les priorités et les projets à mettre en chantier au cours de son mandat et mobiliser les ressources nécessaires pour assurer leur financement». Dans ce sens, le Souverain a exhor- té le gouvernement à «parachever les grands projets déjà lancés» , à l’instar du chantier de généralisation de la pro- tection sociale, et à mettre en œuvre la réforme des entreprises et établisse- ments publics et une nouvelle charte de l’investissement… Aujourd’hui, la question est davantage de savoir si les objectifs ambitieux arrêtés dans le cadre du NMD seront atteints. Rappelons que la finalité est d’accélérer la croissance pour atteindre un rythme moyen annuel supérieur à 6%. L’accession à ce nouveau palier permettra de doubler le PIB par habitant à l’horizon 2035. Trop ambitieux ? Certains observateurs estiment que «oui», d’autant que la crois- sance économique nationale reste tou- jours largement tributaire de l’agricul- ture, dans un contexte où les épisodes de sécheresse se multiplient et où le PIB non agricole n’est pas suffisamment robuste, malgré le développement des métiers mondiaux du Maroc (offshoring, automobile, aéronautique, électronique, agroalimentaire et textile et cuir). D’ailleurs, après 7,9% en 2021, le Maroc devrait enregistrer une croissance du PIB autour de 1% en 2022 à cause de la baisse de l’activité agricole plombée par la sécheresse. ◆

L'objectif défini dans le cadre du NMD est d’accélérer la crois- sance pour atteindre un rythme moyen annuel supérieur à 6%.

tence, à reconsidérer notre modèle de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît le pays». Pour le Souverain, il faut que «soit éla- borée une conception intégrée de ce modèle, propre à lui insuffler un nouveau dynamisme, à dépasser les obstacles qui freinent son évolution et à apporter des remèdes aux faiblesses et autres dysfonctionnements révélés par les éva- luations menées sur le terrain». L’analyse de l’économiste et ancien ministre, Mohamed Berrada, va dans le même sens. «Notre modèle de dévelop- pement s’est essoufflé malgré le volume considérable d’investissements en capi- tal fixe injecté sans se traduire par de la croissance et des emplois significatifs. Le problème vient du fait qu’on a privi- légié le capital fixe au capital immatériel, dont les composantes principales sont le capital humain et le capital social. Les deux sont liés !», avait-il notamment déclaré dans une interview accordée à Finances News Hebdo. Un chantier d’envergure En ce qu’il va façonner le Maroc de demain en prônant une profonde trans- formation structurelle de l’économie nationale, le nouveau modèle de déve-

Par D. William

D es défis en termes de crois- sance économique, de redistribution équitable des richesses, d’amélioration des conditions de vie des citoyens, de renforcement de la classe moyenne… C’est en cela que se justifie le nouveau modèle de développement, qui doit imprimer une autre trajectoire à l’économie nationale pour les prochaines années. L’importance de ce chantier royal se mesure à l’aune des constats faits par le Souverain dans ce sens et des injonc- tions données aux politiques dans plu- sieurs de ses discours. «Les dernières années ont révélé l’inca- pacité de notre modèle de développe- ment à satisfaire les besoins croissants d’une partie de nos citoyens, à réduire les inégalités sociales et les disparités spatiales. C’est la raison pour laquelle nous avons appelé à sa réévaluation et à sa réactualisation» , avait notamment déclaré le Roi, qui a appelé «le gouver- nement, le parlement et les différentes institutions ou instances concernées, chacun dans son domaine de compé-

La croissance économique

nationale reste toujours large- ment tributaire de l’agriculture, dans un contexte où les épisodes de sécheresse se multiplient.

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