Finances News Hebdo N° 1074

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 29 JUILLET 2022

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A n'en pas douter, de grandes réalisa- tions ont été opérées dans le secteur de l'eau. Elles intéressent la mobilisa- tion des ressources en eau conven- tionnelles : quasi généralisation de l'accès à l'eau potable, irrigation de plus de 1,6 million d'hectares, 140 bar- rages avec une capacité de stockage de 18 milliards de m3, une trentaine de grands barrages à l'horizon 2030, des- salement de l'eau de mer (Laâyoune, Boujdour) et programmation de nou- velles stations pour l'alimentation en eau potable (Agadir, Sidi Ifni, Tantan), développement de l'énergie hydroé- lectrique. Selon le dernier classement de l'Association internationale de l'hy- droélectricité (IHA), le Maroc n'est que le 10 ème en Afrique avec 1.770 MW, loin derrière l'Ethiopie, l'Angola, l'Afrique du Sud, l'Egypte, le RP du Congo, la Zambie, etc. Le 13 janvier 2020, devant le Souverain, a été signée une convention cadre pour la réalisation du programme national d'approvisionnement en eau et d'irrigation. Il était alors prévu des investissements de 115 milliards de DH. Qu'en est-il aujourd'hui ? Trois ans après, quel a été de fait le pro- gramme de consolidation et de diver- sification ? La sécurité hydrique a-t- elle été mieux garantie ? Et la lutte contre les effets des changements climatiques ? Qu’en est-il aussi du partenariat public privé ? Incohérences Ce qui pose problème va au-delà d'une politique et d'une stratégie de l'eau : n'est-ce pas en effet l'appré- hension des interactions de l'eau avec l'énergie, l'agriculture et les éco- systèmes naturels ? Cette approche est-elle tellement prégnante dans les politiques actuelles et chez les déci- deurs qui en ont la charge ? Quelles structures de gestion et de gouver- nance ont été mises en place à cet égard ? Force est de faire ce constat: bien des incohérences persistent dans les interdépendances entre ces secteurs. L'approche sectorielle a continué à prévaloir; la logique de la cohérence n'est pas vraiment pro- bante; il manque encore une inté- gration optimale des actions et des programmes. Des instances nationales ont bien été créées. Tel le Conseil supérieur

de l'eau et du climat (CSEC) en 1981. Mais, depuis une bonne vingtaine d'années, il ne s'est pas réuni. Il faut aussi mentionner la Commission interministérielle de l'eau (CE) créée en 2011. Présidée par le chef du gou- vernement, cette commission n’a été mise sur pied qu'en 2017. Elle n'a été finalement institutionnalisée qu'en

2014. Combien de fois s'est-elle réu- nie depuis ? Et pour quoi faire de bien concret ? Enfin, la régionalisation - pour laborieuse qu'elle soit dans tant de domaines - n'accorde point une grande place à toutes ces questions: tant s'en faut. Manque de surcroît des approches territorialisées avec un cadre juridique approprié et des

ressources humaines répondant aux besoins de formation, de recherche& développement, d'innovation et de sensibilisation. Une politique intégrée est nécessaire, une feuille de route aussi ainsi que la mobilisation des moyens adéquats. Faute de quoi, qu'arrivera-t-il ? Continuer à regarder ailleurs... ◆

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