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ECONOMIE
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VENDREDI 29 JUILLET 2022
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Stress hydrique
◆ Le problème de la rareté de l'eau ne peut être résolu en quelques mois, mais requiert une nouvelle stratégie. ◆ 118 milliards de m 3 d’eau s’évaporent ou sont déversées dans la mer. Le Maroc dans une situation catastrophique
ayant été les plus impactés par les changements climatiques. Il doit prendre des décisions stratégiques pour s’adapter à cette situation qui n’est pas du tout conjoncturelle. «La chaleur dans le monde va progresser entre 0,2 et 0,4°C tous les dix ans, les chutes de neige vont baisser de 25% dans les pays nordiques et de 50% dans les pays du sud. En revanche, le niveau des océans va augmenter entre 0,3 et 2,5 m à l’horizon 2100. De par sa situation géographique, le Maroc ne peut échapper à ce phénomène» , explique Driss Ouzzar, ingénieur dans le sec- teur de l’hydraulique. Il sou- ligne que le Maroc reçoit en moyenne 140 milliards de m 3 d’eau, dont 118 milliards de m 3 s’évaporent ou sont déversées
dans la mer. C’est à ce niveau qu’il faut mobiliser de nouvelles infrastructures pour économi- ser cette eau. Le dessalement de l’eau de mer est une solu- tion préconisée, surtout pour les régions arides ou impactées par la sécheresse, mais encore faut-il assurer un coût compéti- tif, d’autant plus que ses effets sont limités pour combler le déficit hydrique «Il existe au Maroc une forte inégalité en matière de dota- tion de ressources hydriques, puisque 70% de cette denrée précieuse sont concentrées dans 15% seulement du terri- toire national», précise Ouzzar, qui propose de créer un obser- vatoire dédié à l’eau afin de faire le suivi de la situation hydrique nationale et d’émettre des recommandations ou de lancer des alertes. ◆
Le dessalement des eaux de mer est une solution qui ne peut, à elle seule, résoudre la rareté de l’eau.
rations de la Banque mondiale pour le Maghreb et Malte, a prôné « de mettre au point des mécanismes efficaces d’alloca- tion de l’eau, par exemple au moyen d’un système de quotas négociables et de produire et de publier des données pré- cises et détaillées sur les res- sources hydriques et leur utili- sation». «Les événements récents ont montré que les solutions tech- niques ne suffisent plus à pro- téger l’économie contre les chocs climatiques et soulignent la nécessité d’adopter des politiques complémentaires, telles que celles décrites dans le nouveau modèle de déve- loppement, qui permettraient de tenir compte de la véritable valeur des ressources en eau et d’encourager des usages plus efficients et plus raisonnés» , a ajouté Hentsche. Le problème de la rareté de l'eau ne peut être résolu en quelques mois, mais requiert une nou- velle stratégie, une vision et des mesures structurantes. Le Maroc fait partie des pays
L e Maroc passe par une situation de stress hydrique inédite. Auparavant, les stocks en eau des barrages jouaient le rôle de pare-chocs contre cet aléa, mais actuel- lement les réserves sont dans une situation inquiétante. Nizar Baraka, ministre de l’Equipe- ment et de l’Eau, a dernière- ment tiré la sonnette d’alarme, expliquant que le déficit en eau est principalement dû à la baisse importante des res- sources hydriques. Celles-ci ont diminué de 85% en rai- son des faibles précipitations et à la baisse du volume des chutes de neige (la superficie enneigée est passée de 45.000 km 2 à 5.000 km 2 ), en plus de la réduction du nombre de jours de chute de neige qui a atteint 14 jours cette année contre 41 jours par an généralement. La Banque mondiale, elle aussi, est montée au créneau pour se prononcer sur le sujet. Jesko Hentschel, le directeur des opé- Par C. Jaidani
Il existe une forte inégalité en matière de dotations
Interconnexion des bassins hydrauliques
Pour le long terme, le département de tutelle entend finali- ser le processus de planification et gestion des ressources hydriques, notamment le Plan national de l’eau (PNE 2020-2050). Une mission d’expertise devrait ainsi être lancée à partir du 1 er août prochain afin de finaliser l’en- semble des plans et documents de planification en rap- port avec le PNE. Concrètement, il s’agit d’établir un état des réalisations de la stratégie nationale de l’eau (SNE). Cette mission inclut également la consultation des résul- tats des études techniques des projets prévus par le PNE, notamment celui d’interconnexion des bassins de Sebou, Bouregreg, Oum Errabii et Tensift, le projet d’intercon- nexion des bassins côtiers méditerranéens et la Moulouya et l’aménagement du Bassin Oum Errabii. Cette initiative permettra de rééquilibrer les dotations hydriques entre les régions. La mouture actuelle du PNE sera réajustée à travers l’introduction de nouvelles recommandations et propositions d’amélioration.
hydriques au Maroc, puisque
70% de cette denrée sont concentrés dans 15% seulement du territoire national.
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